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Mustapha Ait larbi

Intellectuel dubitatif. Guitariste a l'occasion. Né Algérien par hasard ce, comme les Français. Par hasard !

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Billet de blog 19 septembre 2025

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Liberté et servitude : une illusion néolibérale féroce.

Repenser la liberté, l’écologie, les solidarités, le travail, la question sociale, l’état nation, c’est urgent. Les droites en échec depuis toujours, ( extrême compris).

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Illustration 1

La liberté des uns serait-elle la servitude des autres ? Cette formule, provocante mais lucide, résume une tension fondamentale dans les sociétés contemporaines. Depuis les années 1980, une certaine vision de la liberté, celle défendue par Friedrich Hayek a servi de socle idéologique à des politiques qui ont profondément transformé nos vies. Margaret Thatcher, Ronald Reagan, et plus récemment Javier Milei en Argentine, s’en sont inspirés pour justifier des réformes brutales au nom de la liberté individuelle.

Hayek, dans La Route de la servitude, affirme que toute planification économique mène au totalitarisme. Pour lui, l’État doit se retirer autant que possible de la sphère économique, laissant le marché libre de s’autoréguler. Cette pensée, séduisante en apparence, repose sur une idée simple : moins d’État, c’est plus de liberté. Mais cette équation ignore les rapports de force réels et les inégalités structurelles. Car dans un monde où tout est marchandisé, ceux qui n’ont que leur travail à vendre deviennent les otages d’un système qui les dépasse ( Marx,)

Thatcher et Reagan ont appliqué cette doctrine avec zèle : privatisations massives, affaiblissement des syndicats, dérégulation des marchés. Le résultat ? Une montée des inégalités, une précarisation du travail, et une société de plus en plus fracturée. Aujourd’hui, Javier Milei pousse cette logique à l’extrême en Argentine, avec une austérité féroce et une vision libertarienne qui sacrifie les services publics sur l’autel de l’efficacité économique ( violence et paupérisation ). Moins d'écoles, moins d'hôpitaux, moins de transport, moins de salaires, moins de retraites. Le constat est sans appel: le cinglée à la tronçonneuse est en échec total.

Cette conception de la liberté est redoutablement dangereuse. Elle transforme la solidarité en faiblesse, la régulation en oppression, et l’État en ennemi. Elle oublie que la liberté réelle ne se résume pas à l’absence de contraintes, mais à la capacité de chacun de vivre dignement, de se soigner, de s’éduquer, de participer à la vie collective.

Il est temps de repenser la liberté. Non comme un privilège réservé à ceux qui ont les moyens de l’exercer, mais comme un droit partagé, garanti par des institutions justes et démocratiques. Car une liberté qui engendre la servitude n’est pas une liberté : c’est une imposture.

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