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Transformer les angoisses sociales en trafic captif, et faire payer aux citoyens le prix d’un voyage sans retour vers l’intolérance.
L’info en continu n’est pas une route vers la connaissance, mais une autoroute à sens unique. Et ce sens, c’est celui de l’extrême droite. CNews, officine de la haine, n’est que la devanture la plus voyante de ce dispositif. Mais le service public lui-même, France Info en tête, ne cache plus sa tendance. La presse reprend les faits divers répétés en boucle, peur du « grand remplacement », tribune offerte aux souverainistes sinistres comme Onfray qui découvre avec effroi que les salaires sont minables.
La presse entière semble s’être mise au diapason, transformant l’espace médiatique en caisse de résonance des obsessions identitaires. Pendant ce temps, Dans le monde entier, s'ouvrent des clubs de combats sous couvert de sports et de corps sains, dans lesquels des adolescents comme sous l'époque des nazis sont formés à tuer, sont endoctrinés. Il faut faire échec au " grand remplacement ", tuer les islamistes ( confusion volontaire avec les musulmans ), " ne pas devenir faible comme les femmes" .
Ailleurs, dans des petit pays d’Afrique, des journalistes racontent que des enfants ont perdu les repères de leurs parents et grands-parents. Ils ne connaissent plus les contes, les gestes, les paysages transmis. Leur monde est celui des clips américains qu’ils regardent sur des téléphones portables. Pour eux, la musique se résume au rap, la vie se déroule dans des grands ensembles, et ils craignent des crocodiles… alors qu’il n’y en a pas dans leur région. Dorénavant c’est toute la planète qui est livré à ces fous, et à ces réseaux dangereux. C'est le grand empoisonnement.
Deux scènes, deux continents, une même logique : la colonisation des imaginaires. Ici, par la peur et la haine ; là-bas, par l’illusion et l’importation. Dans les deux cas, les sentiers de la mémoire sont effacés, les chemins de la liberté recouverts par le bitume des autoroutes.L’information, jadis indispensable pour éclairer, est désormais confisquée. Elle n’est plus ce bien commun qui permettait de comprendre et de relier, mais un instrument entre les mains des dominants, des grands délirants , et des malades psychiques. Il ne faut jamais oublier que c'est la presse en premier qui distillera le racisme au début du siècle. Mediapart, le canard, Fakir etc, sont des exceptions.