Avec le matériel moderne, on fait des pêches miraculeuses. J’avais des poissons en plastique à piles qui s’illuminent sous l’eau, et on peut même y accrocher une pastille de sang qui se dilue lentement. J’avais tout ça dans une boîte au fond de mes bagages. Autant dire que j’ai fait un massacre, pire, un carnage.
Le matin, un gars passe le long des plages avec une vieille bagnole russe, une Lada 4x4, et il achète tout le poisson que vous pouvez sortir de l’eau. Karim, qui comprend vite comment fonctionnent les gens du coin, a vendu toute la pêche. Quarante euros. Ici, c’est une petite fortune. On va pouvoir manger midi et soir dans les auberges avec tout ce pognon de dingue. Ceci dit, il à la belle vie le mec. Il achète, et revend deux fois plus cher à trois kilomètres plus loin au marché dans une cabane en bois et en roseau. Cool la vie ! Il à demandé à Karim: - c'est qui lui qui pêche mieux que nous ? Karim à répondu: un vieux.
Bref, que du poisson carnassier, le meilleur. Du Bar, du Sar commun, du Maigres, et même un petit requin renard. Rien à dire, le coin est généreux. J’avais appris ça à Cap Skirring, au Sénégal : pauvre, très pauvre, merveilleusement beau.
Bon, comme c’est dimanche, je vous laisse avec vos médias milliardaires, et au bouquin de votre taulard préféré qui se prend sans doute pour Gramsci.
Mektoub.