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Mustapha Ait larbi

Intellectuel dubitatif. Guitariste a l'occasion. Né Algérien par hasard ce, comme les Français. Par hasard !

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Billet de blog 23 août 2025

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Demain, je pars au bord de la mer.

L' arabe va pêcher le maquereau.

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Illustration 1

Demain, je pars au bord de la mer.

 Je vais oublier tout ce tumulte guerrier, économique. Mes épaules sont bien trop frêles pour supporter toute la misère du monde. Je ne suis pas Atlas, et je n’ai absolument pas l’intention de lui voler son rôle.

Comme j’ai un peu d’oseille, je vais faire la route tranquillement, en me saoulant de la beauté des paysages. Direction Binic, un endroit paradisiaque pour celui qui se donne la peine de tenter de le vivre pleinement. Un copain, dont je vous ai déjà parlé, m’attend. Par contre, cette fois-ci, j’emmène ma toile de tente : je vais camper dans son jardin. Je lui apporte un petit kilo de tabac de mon jardin ce qui représente une jolie somme en échange, il me donnera tout ce dont j'ai besoin? Mes deux lignes sont prêtes, et j’ai bien l’intention de faire la peau à tout ce qui se nourrit de crabes mous et de vers de mer. Dans la journée, je vais pêcher sur le sable et en début de nuit au bout de la jetée.

Binic, pour ceux qui ne connaissent pas, c’est un mélange de paysages méditerranéens et d’Irlande, avec de superbes pins et de gros cailloux qui semblent être les vestiges du massif armoricain.

Là-bas, je vais respirer autre chose. Me laisser porter par le rythme des vagues, écouter le cri des mouettes, sentir l’odeur salée de l’air marin. Tout ça me fait un bien fou. La mer, c’est le silence. Un silence bruyant, presque criard parfois, mais un silence quand même, où les pensées trouvent un peu de répit. J’ai besoin de ce répit, ces derniers temps la tête tourne dans tous les sens. La société est malade, on le sent tous, mais on n’est plus capable de s’en défaire, d’y échapper. Alors, je hisse le foc, et la grand voile, et je vais respirer l'air du grand large.

Je me dis souvent que le combat est trop vaste. Que nous, simples hommes de la terre, n’avons aucune prise sur la marche folle du monde. Et pourtant, c’est ici, sur la côte, loin des clameurs des grandes villes, que je trouve parfois des réponses. Pas des grandes vérités, non, mais des petits apaisements qui rendent le voyage plus supportable. Ce n’est pas la solution, mais c’est un moment de paix, une pause dans la folie.

Les poissons, eux, n’ont pas de souci. Ni le vent ni les hommes ne les dérangent, tant qu'ils restent au fond de l’eau. C’est ça que je recherche, moi aussi : la tranquillité, sans devoir courir, sans être tiré vers des faux horizons. Peut-être que, comme les poissons, il faut juste savoir se laisser porter par le courant, tout en restant ancré là où il faut.

Mektoub les Français, et que votre tombé de La Croix vous garde.

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