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Mustapha Ait larbi

Intellectuel dubitatif. Guitariste a l'occasion. Né Algérien par hasard ce, comme les Français. Par hasard !

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Billet de blog 24 octobre 2025

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Les premières 48 heures d’un prisonnier

Sarkosy découvre à son tour que la pauvreté est le crime des nations, ( anticipation).

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il est arrivé comme un roi. C’est du moins ce qu’on lui a dit. Portes ouvertes, cellule propre, matelas presque plat. Mais dès la première nuit, le monde s’est refermé. Plus de téléphone, plus de femmes dans son lit lui lisant les aventures d’Ali Baba et les quarante voleurs. Plus de Riesling 2023 pour attendrir les courgettes confites au bleu des Causses.. Plus de truite sauce Nantua pour flatter l’ego.  Plus de vendanges tardives 2007 , millésimées entre deux mers. Même en  "cantinant" , on mange mal en prison.Devra -'il pendant trois mois se contenter de cette nourriture abominable et polluée lui, si soucieux de sa santé ?, ( sans jeux de mots ).

Le matin, il a vomi. Pas les remords,  il n’en a pas encore, mais les restes d’un monde englouti. Les gardiens le regardent de travers. Des fils de banlieue, devenus surveillants faute de mieux. Il les appelait racaille. Ils le regardent comme on regarde un vieux meuble trop poli, trop verni, trop inutile. Ils le singe à leur tour celui qui encore, il y à deux jours, tenait tablée familiale au Georges 5.

Le lit est une trahison. Un ressort perfide sous chaque côte. Rien à voir avec les draps de soie du Normandie à Deauville. Il a passé la journée à échafauder des plans de vengeance. Trois mois, peut-être, avant la sortie. Mais dehors, la justice le guette, le peuple le vomit, et même ses alliés d’hier se taisent. On dit que Larcher ne décolère pas. La presse s’en amuse. Le roi est nu, et personne ne veut lui prêter un pagne. la justice à frappé comme il fallait non pas, en l'excluant à vie, mais en lui faisant goutter un bref instant, le gout de l'enfer et du déshonneur. Il le sait, il à senti tout le mépris que le tribunal lui portait. Ces gens qu'il considérait comme des gueux à son service. 

La promenade, hier, ressemblait à un fromage grillagé. Un camembert de sécurité. Les gardes lui tournent le dos. Il est seul, mais pas libre. Détesté, mais protégé. Il mesure enfin ce qui le séparait de ceux qu’il méprisait. Il voit, comme le disait Platon, les choses en transparence. Il découvre la somme de ses ignorances. Il se demande, trop tard peut-être,  s’il faut devenir mendiant pour comprendre que la richesse est un crime.

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