Momo (en s’allongeant sur le lit superposé du bas) :
— Eh ben alors, Sarko , ça fait quoi de partager les chiottes avec le peuple, avec la racaille ?
Sarkozy (abattu ) :
— Je te rassure, Momo, j’ai connu pire. Les réunions avec Merkel, par exemple.
Jean-Pierre (feuilletant un vieux journal) :
— Vous avez quand même réussi à faire rentrer la politique dans une cellule. Chapeau.
Kader (ironique) :
— Et dire que certains croyaient encore à la République exemplaire…Au moins, pour marquer l'opinion, ça marque et ça marquera l'opinion.
Sarkozy (piqué) :
— La République, jeune homme, c’est comme cette cellule : étroite, mal ventilée, mais on y survit si on sait négocier, si on sait naviguer à vue.
Momo :
— Moi j’dis, Sarko, t’as raté ta vocation. T’aurais dû être vendeur de tapis au souk. Tu auras pu te lever toutes les fatmas.
Sarkozy :
— Et toi, Momo, t’aurais pu t’appeler Fillon ou le Pen. Tu parles beaucoup, tu promets tout, tu fais rien, et tu voles aussi.
Jean-Pierre (riant doucement) :
— Finalement, on est tous là pour avoir trop cru à nos propres discours.
Kader :
— Ou pour avoir voulu changer les règles d’un jeu truqué.
Sarkozy (regardant le plafond) :
— La vraie prison, ce n’est pas les murs. C’est le regard des autres quand ils vous croyaient intouchable.
Fin, en attendant le passage des matons.