L’extrême droite, toujours aussi bien informée, commençait à distiller l’idée que la prison, finalement, c’est l’équivalent d’un séjour de luxe sur la mer Rouge à Charm el-Cheikh, d’un week-end à Saint-Malo, d’une thalasso à Granville, d’une session de surf à Hendaye, ou même d’un dîner gastronomique avec Houellebecq.
Et voilà que Sarko plonge dans un neuf mètres carrés sinistre, pourtant présenté comme le nec plus ultra du confort carcéral. Le Pen et Louis Aliot rétropédalent : nos prisons seraient en réalité infectes, tout simplement. Tiens donc ! La salade ne prend plus. Il va falloir trouver un autre biais.
C’est vrai qu’en matière d’information, répéter 19 000 fois le mot immigration en an un sur CNews, c’est plus audible que d’évoquer, une fois l’an, les quinze ouvriers du bâtiment morts d’accidents du travail.Le choix de l’information est déjà une invitation. Son non-choix, une censure.
Mais ne soyons pas dupes. L’indignation sur commande, c’est comme les larmes de crocodile : ça coule à l’heure des plateaux, puis ça sèche à la pause pub. On pleure sur les conditions de détention d’un ancien président, pendant qu’on laisse moisir les autres dans des cellules surpeuplées, infestées, oubliées. Deux poids, deux cellules.