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Mustapha Ait larbi

Intellectuel dubitatif. Guitariste a l'occasion. Né Algérien par hasard ce, comme les Français. Par hasard !

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Billet de blog 27 octobre 2025

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Un monde au bord du gouffre

Hier, je suis tombé sur une information capitale : il faut protéger les ruisseaux. Tous. Car ils irriguent en profondeur le pays, comme des veines discrètes mais vitales. L'eau, c'est l'internet du monde ( la mémoire du vivant *).

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Hier, je suis tombé sur une information capitale : il faut protéger les ruisseaux. Tous. Car ils irriguent en profondeur le pays, comme des veines discrètes mais vitales. Des centaines de ces cours d’eau,  et même de petites rivière, ont disparu. L’exemple le plus frappant ? La Bièvre, bien sûr, qui s’est évaporée de Paris. Non pas asséchée, mais enfouie. Canalisée sous terre, comme tant d’autres ruisseaux, rendus invisibles par l’urbanisme et l’oubli. La concentration de tanneries installées sur les bords de cette rivière étaient en train de polluer toute la capitale, menaçant ses habitants. On y jetait aussi les déchets de certains abattoirs. 

Prendre conscience de protéger ces petits cours d'eaux, n’est pas qu’une anecdote hydrologique. C’est un symptôme. Une métaphore. Le vivant recule, et avec lui, notre lucidité.On parle de zones humides à préserver, de gaz à effet de serre à réduire, d’une agriculture intensive à repenser de fond en comble. On évoque, trop timidement, notre manière effroyable de traiter les animaux, entassés dans des espaces où prolifèrent les pandémies. On sait. On documente. On alerte. Mais on continue. On pourrait presque dire que la mort engendrée par le capitalisme est devenue plus forte que l'instinct de vie , ( le sujet reste à développer).

Et pendant ce temps, nous externalisons nos pollutions les plus criantes : en Afrique, au Maroc, en Tunisie. Comme si l’exportation du désastre pouvait en atténuer la gravité. Comme si le gouffre devenait moins profond lorsqu’il s’ouvre ailleurs. Le monde ne manque pas de rapports, de COP, de sommets. Il manque de ruptures. De désobéissances. De bifurcations..Nous sommes devenus experts en euphémismes : transition, adaptation, résilience. Autant de mots mensongers pour masquer le bordel, mais le mot juste serait peut-être sabotage. Saboter ce système qui transforme les ruisseaux en tuyaux, les forêts en monocultures, les animaux en marchandises, les humains en variables d’ajustement. Tous les systèmes politiques, ( ce que veut dire tous les partis ), sont dépassés depuis longtemps par l'ampleur du phénomène, un TGV leur roule dessus.

Le gouffre n’est pas devant nous. Il est sous nos pieds. Et chaque pas aveugle l’élargit. Nous découvrons encore toute l’horreur des déchets de la guerre 14/18, quelle sera l’horreur de nos milliards de déchet, de la destruction du vivant ?

Ps: On lira le chercheur Marc Guillaume avec profit.

* La mémoire du vivant, publication personnelle.

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