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Hier, je suis tombé sur une information capitale : il faut protéger les ruisseaux. Tous. Car ils irriguent en profondeur le pays, comme des veines discrètes mais vitales. Des centaines de ces cours d’eau, et même de petites rivière, ont disparu. L’exemple le plus frappant ? La Bière, bien sûr, qui s’est évaporée de Paris. Non pas asséchée, mais enfouie. Canalisée sous terre, comme tant d’autres ruisseaux, rendus invisibles par l’urbanisme et l’oubli.
Ce n’est pas qu’une anecdote hydrologique. C’est un symptôme. Une métaphore. Le vivant recule, et avec lui, notre lucidité.On parle de zones humides à préserver, de gaz à effet de serre à réduire, d’une agriculture intensive à repenser de fond en comble. On évoque, trop timidement, notre manière effroyable de traiter les animaux, entassés dans des espaces où prolifèrent les pandémies. On sait. On documente. On alerte. Mais on continue.
Et pendant ce temps, nous externalisons nos pollutions les plus criantes : en Afrique, au Maroc, en Tunisie. Comme si l’exportation du désastre pouvait en atténuer la gravité. Comme si le gouffre devenait moins profond lorsqu’il s’ouvre ailleurs. Le monde ne manque pas de rapports, de COP, de sommets. Il manque de ruptures. De désobéissances. De bifurcations..Nous sommes devenus experts en euphémismes : transition, adaptation, résilience. Autant de mots mensongers pour masquer le bordel, mais le mot juste serait peut-être sabotage. Saboter ce système qui transforme les ruisseaux en tuyaux, les forêts en monocultures, les animaux en marchandises, les humains en variables d’ajustement.
Le gouffre n’est pas devant nous. Il est sous nos pieds. Et chaque pas aveugle l’élargit. Nous découvrons encore toute l’horreur « des déchets « de la guerre 14/18, quelle sera l’horreur de nos milliards de déchet, de la destruction du vivant ?
Ps : merci encore de m'avoir lu.