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moi, je touchais 15 par mois, renforcer les forces armées, nourrir un patriotisme défensif. L’armée devient la nouvelle pierre philosophale qui transforme le plomb en or, ceci alors que plus de 50 % de la population croit que le désordre vient des immigrés, qui ne représentent à peine qu’un peu plus de 2 %. Rien d’étonnant.
C’est comme la concierge qui rêve d’émeraudes et de rivières de diamants, tout en critiquant les riches. Il s’agit surtout pour Macron d’espérer tenir son programme de fin de règne. Comme je l’ai déjà dit : lorsqu’un État n’a plus rien à proposer, il parle de guerre. C’est la prostituée qui retrousse ses hanches et croule « sous le travail », car des gens sur le trottoir lui demandent quelles sont ses prétentions. Certains, comme Sarkozy fils, y ajoutent même une bonne dose de racisme : tout étranger nouvellement arrivé, dans la limite de 10 %, devra obligatoirement faire un service militaire. Il est difficile de faire plus puant, plus immonde.
Ceci dit, lorsque désormais une majorité d’un peuple veut mettre au pouvoir (Bardella) un type qui a vécu de l’argent malsain en passant son temps à jouer à la Game Boy, il ne faut s’étonner de rien.
Et pourtant, derrière cette grande mise en scène guerrière, il n’y a que le vide. On promet des drapeaux, des uniformes, des hymnes, mais on oublie les hôpitaux délabrés, les écoles qui manquent de professeurs, les campagnes abandonnées. On parle de discipline militaire, mais jamais de discipline sociale : celle qui consisterait à donner un avenir aux jeunes autrement qu’en les envoyant marcher au pas.
La guerre devient un spectacle, une distraction nationale. On la brandit comme une solution miracle, alors qu’elle n’est qu’un écran de fumée. Les vrais problèmes: précarité, inégalités, corruption, sont balayés sous le tapis. On préfère inventer un ennemi extérieur plutôt que de regarder en face les fractures intérieures.Et le peuple, fatigué, désorienté, se laisse séduire par ces refrains martiaux. Comme si la gloire militaire pouvait remplacer la justice sociale. Comme si un uniforme pouvait effacer la misère. Mais l’histoire nous l’a déjà montré : quand un pays n’a plus rien à offrir, il offre la guerre.
Alors oui, Bardella, Macron, et toutes les marionnettes politique peuvent peut bien lever l’étendard, mais ce n’est qu’un drapeau planté dans le sable mouvant. Derrière, il n’y a ni vision, ni projet, seulement la nostalgie d’un ordre imaginaire et la peur instrumentalisée. Et pendant ce temps, les vrais bâtisseurs, enseignants, soignants, chercheurs, ouvriers, restent invisibles, car ils ne font pas de bruit, ils ne chantent pas la guerre, ils travaillent simplement à tenir debout ce qui s’effondre.