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Amazon vient d’annoncer 30 000 licenciements. Pas dans les entrepôts, pas dans les zones de souffrance physique, mais dans les bureaux. Les cols blancs. Les fonctions stratégiques. Et ce n’est qu’un début : les entrepôts suivront, avec des centaines de milliers de postes remplacés par des robots et des IA. Ce n’est pas une crise. C’est une stratégie. Une déclaration de guerre économique.
L’entreprise affiche une santé insolente : 670 milliards de chiffre d’affaires, 70 milliards de bénéfices. Et pourtant, elle licencie. Pourquoi ? Parce que l’IA coûte moins cher. Parce que les humains sont lents, faillibles, revendicatifs. Parce que le capitalisme algorithmique ne veut plus de chair, seulement des flux.
Face à cette offensive, il ne suffit plus de dénoncer. Il faut proposer, inventer, saboter, révéler . Première réponse : le revenu du citoyen sans travail. Il faut reconnaître le droit d’exister sans produire. Le droit de penser, de créer, de transmettre, de jardiner, de rêver. Un revenu universel, non pas comme aumône, mais comme socle d’une nouvelle citoyenneté. Libre à chacun de donner de son temps : Soutien scolaire dans les quartiers. Accompagnement des malades à l’hôpital. Nettoyage des rivières, des forêts, des mémoires, des mers. Réparation du tissu social, du lien humain, du sens . Ce n’est pas de l’oisiveté, c’est de la résistance active. Une République des inutiles productifs. Deuxième réponse : taxer les empires
L’Irlande, la Suède, quelques autres, montrent la voie : taxer ce qui entre, ce qui pille, ce qui contourne. Amazon ne vend pas des livres, elle vend des mondes. Et elle les colonise. Il faut des douaniers du numérique, des contrebandiers de la justice fiscale, des saboteurs de l’impunité algorithmique. La déclaration de Bezos est une déclaration de guerre. Il faut y répondre par une déclaration de civilisation.
La panique est le symptôme d’une vérité qu’on n’ose pas nommer : le modèle est obsolète.Le travail salarié comme unique source de revenu est en train de mourir. L’automatisation n’est pas un progrès neutre, c’est une reconfiguration du pouvoir.Les géants du numérique ne licencient pas par nécessité, mais par design.Et les États, trop souvent complices ou paralysés, peinent à proposer une vision alternative. Ces déclarations ne sont pas des annonces économiques : ce sont ces signaux civilisationnels. Ces signaux sèment la panique parce qu’ils touchent à l’os: à la peur de l’inutilité, à l’effacement du sens, à la fin du travail comme vecteur de dignité, à la mort. Mais cette panique est aussi une opportunité : elle révèle l’impasse et appelle une bifurcation.
Ps : je n'achète plus rien sur le net depuis longtemps sauf le journal