Dérives sur le Nil
Mustapha Kholal
Cela fait beaucoup de décennies quand ce roman fut écrit et publié en Egypte en 1966. Son auteur, Naguib Mahfouz, allait être châtié par les services policiers de son pays à cause de ce roman. C’est une fiction qui n’a rien de spécifique, d’un romancier, le plus célèbre déjà, à l’époque, le plus lu dans tout le monde arabe. Il est même considéré par tous les critiques, un référent du récit romancier arabe contemporain. Toute l’œuvre Mahfoudienne est profondément critique envers l’Etat, la société, la culture et les valeurs des communautés Egyptiennes, sauf que (Dérives sur le Nil) est un roman transvasant une critique comburante au régime Nassériste jugé dans l’éphéméride comme un régime qui n’a rien à envier aux dictatures classiques. Alors que Nasser et ses officiers militaires avec même de larges courants dans la société Egyptienne, avec également la majorité des intellectuels estimaient, tous, que le régime, connu pour être farouchement panarabe, est progressiste, ouvert, et croit gérer les affaires du pays selon les choix économiques socialistes. Ses deux opposés ennemis à savoir les communistes d’un côté et les frères musulmans d’un autre, sont en continuels affrontements avec le régime qui , de son côté n’épargnait aucun moyen de répression, y compris les arrestations discrétionnaires, les enlèvements et la torture.
Les services de l’autorité ont considéré le roman de Mahfoud comme un support qui assoie l’opposition politique menée par les communistes en général et le camp de l’extrême gauche en particulier. La décision fut ainsi prise de traiter le romancier de la même manière appliquée contre les opposants : l’arrêter et le juger. Contre toute attente, c’est Nasser qui s’opposa à cette mesure répressive et dit alors : on n’arrête pas un Mahfoud. Cela rappelle la même expression formulée par De Gaulle à propos de Sartre en France qui n’hésitait pas, lui et sa compagne, Simone De Beauvoir, à manifester aux côtés des soixante-huitards.
Le roman, bien qu’il reste sur la forme comme sur le contenu même, normale, est émouvant. Ses représentations lyriques sont si éloquentes quand il s’agit de critique des valeurs nouvelles survenues de la politique des responsables qui gèrent le pays depuis la chute de la monarchie Egyptienne en 1952 par un coup d’Etat militaire. Le roman nous présente un interstice que l’on dirait coupé de l’Histoire. La réalité est si amère que les personnages du récit ne trouvent qu’une solution à leur dénégation de la réalité : consommer du haschich pour taire le vécu récusé. Ils sont tous ou presque des intellectuels et aisés, intéressés par les femmes, le sexe qui réfute les normes établis par les valeurs ancestrales ; les femmes dans le récit comme les hommes, rien ne les unit en dehors des infidélités, des divulgations, des échanges vulgaires et, souvent, abjects.
En effet, le personnage principal, Anis , est un fonctionnaire dans le secteur public sanitaire, la quarantaine, d’une culture qui fait de lui un intellectuel, Il rédige l’un de ses rapports gouvernementaux routiniers : habitué de cela durant des décennies, cette fois il l’écrit alors qu’il est encore sous l’effet du haschich qu’il consomme régulièrement, sans qu’il se rende compte que l’encre dans son stylo ne coule plus. Et ce pour montrer à ses supérieurs et à l’opinion publique que les hôpitaux disposent bien des médicaments et des lits d’hospitalisation contrairement à ce que prétendent les journaux qui étalent les plaintes des citoyens. Anis présente son rapport au directeur du service, qui le blâme l’accusant d’irresponsabilité et d’avoir écrit le rapport alors qu’il est hypnotisé par l’effet de l’opium. Anis revient à son travail se demandant s’il n’y avait ni médicaments ni lits , le gouvernement était-il lui aussi hypnotisé pour me laisser écrire un rapport mensonger ? Quelle valeur pourrait bien avoir un rapport écrit avec un style plein d’encre ou complètement vide d’encre alors que les médicaments ne sont pas disponibles et que les hôpitaux manquent de tout équipement…
Finissant son travail, Anis rejoigne, comme chaque jour, la péniche sur le Nil pour retrouver des copains avec qui il consomme de l’opium. Ils sont des avocats, des artistes, des fonctionnaires dans différents secteurs du gouvernement, des journalistes, des écrivains même. Ils ont donné à leur péniche un surnom, ((le royaume)) et ont surnommé chacun d’un sobriquet lui désignant une fonction dans le ((royaume)). Ainsi on a un empereur, un roi, un ministre de la justice, et un général s’occupant des affaires militaires du ((royaume)). Ils se réunissent chaque jour dans la péniche pour consommer du haschich cherchant inconscience et impéritie, pensant que rien dans le monde ne les intéressait et que ce monde se désintéresse également de leur sort, et tant mieux comme ça puisque le haschich tourne, tout va bien. Grâce au haschich ils sont tout le temps en dehors du temps. Un jour, lors d’une assise ils découvrent qu’ils ont tout consommé et qu’il ne restait plus de haschich à leur portée. Ebahis, ils ont tellement regretté de devoir passer une nuit sans haschich vivant ainsi dans la cognition, état qu’ils repoussaient. Là, intervint Anis qui leur offrait un morceau de haschich qu’il gardait pour lui seul. Ainsi, il les a sauvés de la cognition qu’ils n’appréciaient guère. Ils fêtent l’évènement et nomment Anis le bienfaiteur du ((royaume)). Ils le portent aux épaules et crient haut son nom et celui du haschich. C’est à cet instant qu’Anis revoit en imaginaire son passé lointain quand les masses le soulevaient approuvant son courage et son engagement contre le despotisme des colonisateurs Anglais et l’absolutisme du Roi, revendiquant l’indépendance de l’Egypte et l’établissement d’un Etat constitutionnel de Droit et de Justice.
Tout au long des évènements du roman, on poursuit un long monologue de Anis , se parlant à lui-même sous l’effet du haschich, voyageant ainsi dans l’histoire, la philosophie, la métaphysique et soulevant des questions existentielles , cherchant le sens de l’Existence. Il se pose des questions également du sort du fameux calife qui gouvernait au nom d’Allah et qui avait fini par se considérer Dieu détenant tous les Pouvoirs Divins Temporels et Intemporels, puis s’efface pour aller se réfugier au sommet de la montagne. On se demandait où était-il passé ? S’était-il suicidé lorsqu’il a vu que la Nature ne se soumettait pas à lui en rasant Le Caire. Une grande question qu’elle le ramène à contempler de la porte de la péniche les eaux du Nil qui coulait comme coule le temps se demandant pour QUELLES RAISONS tous ces dieux qui ont régenté les habitants de ce fleuve depuis les pharaons existaient-ils ? Anis se dit à la fin qu’il n’était pas anormal de voir les Egyptiens adorer le Pharaon, mais ce qui était plutôt curieux c’était que le Pharaon a cru vraiment qu’il était, effectivement Dieu.
Rien n’a changé, Une Egypte pour des dieux, et des dieux pour les habitants du Nil. Les habitants de la péniche, le haschich, le désintérêt des gouvernements successifs, leur despotisme ininterrompu pendant toutes les périodes de l’histoire Egyptienne,
Voilà donc (Dérives sur le Nil), roman écrit en 1960 où N. Mahfouz nous arbore la condition humaine de personnes, bien que hautement cultivées, ont ‘’ choisit’’ de vivre en marge de la société, parce que le totalitarisme ne leur laissait pas d’autres choix.
Mustapha Kholal
Dérives sur le Nil
Mustapha Kholal
Cela fait beaucoup de décennies quand ce roman fut écrit et publié en Egypte en 1966. Son auteur, Naguib Mahfouz, allait être châtié par les services policiers de son pays à cause de ce roman. C’est une fiction qui n’a rien de spécifique, d’un romancier, le plus célèbre déjà, à l’époque, le plus lu dans tout le monde arabe. Il est même considéré par tous les critiques, un référent du récit romancier arabe contemporain. Toute l’œuvre Mahfoudienne est profondément critique envers l’Etat, la société, la culture et les valeurs des communautés Egyptiennes, sauf que (Dérives sur le Nil) est un roman transvasant une critique comburante au régime Nassériste jugé dans l’éphéméride comme un régime qui n’a rien à envier aux dictatures classiques. Alors que Nasser et ses officiers militaires avec même de larges courants dans la société Egyptienne, avec également la majorité des intellectuels estimaient, tous, que le régime, connu pour être farouchement panarabe, est progressiste, ouvert, et croit gérer les affaires du pays selon les choix économiques socialistes. Ses deux opposés ennemis à savoir les communistes d’un côté et les frères musulmans d’un autre, sont en continuels affrontements avec le régime qui , de son côté n’épargnait aucun moyen de répression, y compris les arrestations discrétionnaires, les enlèvements et la torture.
Les services de l’autorité ont considéré le roman de Mahfoud comme un support qui assoie l’opposition politique menée par les communistes en général et le camp de l’extrême gauche en particulier. La décision fut ainsi prise de traiter le romancier de la même manière appliquée contre les opposants : l’arrêter et le juger. Contre toute attente, c’est Nasser qui s’opposa à cette mesure répressive et dit alors : on n’arrête pas un Mahfoud. Cela rappelle la même expression formulée par De Gaulle à propos de Sartre en France qui n’hésitait pas, lui et sa compagne, Simone De Beauvoir, à manifester aux côtés des soixante-huitards.
Le roman, bien qu’il reste sur la forme comme sur le contenu même, normale, est émouvant. Ses représentations lyriques sont si éloquentes quand il s’agit de critique des valeurs nouvelles survenues de la politique des responsables qui gèrent le pays depuis la chute de la monarchie Egyptienne en 1952 par un coup d’Etat militaire. Le roman nous présente un interstice que l’on dirait coupé de l’Histoire. La réalité est si amère que les personnages du récit ne trouvent qu’une solution à leur dénégation de la réalité : consommer du haschich pour taire le vécu récusé. Ils sont tous ou presque des intellectuels et aisés, intéressés par les femmes, le sexe qui réfute les normes établis par les valeurs ancestrales ; les femmes dans le récit comme les hommes, rien ne les unit en dehors des infidélités, des divulgations, des échanges vulgaires et, souvent, abjects.
En effet, le personnage principal, Anis , est un fonctionnaire dans le secteur public sanitaire, la quarantaine, d’une culture qui fait de lui un intellectuel, Il rédige l’un de ses rapports gouvernementaux routiniers : habitué de cela durant des décennies, cette fois il l’écrit alors qu’il est encore sous l’effet du haschich qu’il consomme régulièrement, sans qu’il se rende compte que l’encre dans son stylo ne coule plus. Et ce pour montrer à ses supérieurs et à l’opinion publique que les hôpitaux disposent bien des médicaments et des lits d’hospitalisation contrairement à ce que prétendent les journaux qui étalent les plaintes des citoyens. Anis présente son rapport au directeur du service, qui le blâme l’accusant d’irresponsabilité et d’avoir écrit le rapport alors qu’il est hypnotisé par l’effet de l’opium. Anis revient à son travail se demandant s’il n’y avait ni médicaments ni lits , le gouvernement était-il lui aussi hypnotisé pour me laisser écrire un rapport mensonger ? Quelle valeur pourrait bien avoir un rapport écrit avec un style plein d’encre ou complètement vide d’encre alors que les médicaments ne sont pas disponibles et que les hôpitaux manquent de tout équipement…
Finissant son travail, Anis rejoigne, comme chaque jour, la péniche sur le Nil pour retrouver des copains avec qui il consomme de l’opium. Ils sont des avocats, des artistes, des fonctionnaires dans différents secteurs du gouvernement, des journalistes, des écrivains même. Ils ont donné à leur péniche un surnom, ((le royaume)) et ont surnommé chacun d’un sobriquet lui désignant une fonction dans le ((royaume)). Ainsi on a un empereur, un roi, un ministre de la justice, et un général s’occupant des affaires militaires du ((royaume)). Ils se réunissent chaque jour dans la péniche pour consommer du haschich cherchant inconscience et impéritie, pensant que rien dans le monde ne les intéressait et que ce monde se désintéresse également de leur sort, et tant mieux comme ça puisque le haschich tourne, tout va bien. Grâce au haschich ils sont tout le temps en dehors du temps. Un jour, lors d’une assise ils découvrent qu’ils ont tout consommé et qu’il ne restait plus de haschich à leur portée. Ebahis, ils ont tellement regretté de devoir passer une nuit sans haschich vivant ainsi dans la cognition, état qu’ils repoussaient. Là, intervint Anis qui leur offrait un morceau de haschich qu’il gardait pour lui seul. Ainsi, il les a sauvés de la cognition qu’ils n’appréciaient guère. Ils fêtent l’évènement et nomment Anis le bienfaiteur du ((royaume)). Ils le portent aux épaules et crient haut son nom et celui du haschich. C’est à cet instant qu’Anis revoit en imaginaire son passé lointain quand les masses le soulevaient approuvant son courage et son engagement contre le despotisme des colonisateurs Anglais et l’absolutisme du Roi, revendiquant l’indépendance de l’Egypte et l’établissement d’un Etat constitutionnel de Droit et de Justice.
Tout au long des évènements du roman, on poursuit un long monologue de Anis , se parlant à lui-même sous l’effet du haschich, voyageant ainsi dans l’histoire, la philosophie, la métaphysique et soulevant des questions existentielles , cherchant le sens de l’Existence. Il se pose des questions également du sort du fameux calife qui gouvernait au nom d’Allah et qui avait fini par se considérer Dieu détenant tous les Pouvoirs Divins Temporels et Intemporels, puis s’efface pour aller se réfugier au sommet de la montagne. On se demandait où était-il passé ? S’était-il suicidé lorsqu’il a vu que la Nature ne se soumettait pas à lui en rasant Le Caire. Une grande question qu’elle le ramène à contempler de la porte de la péniche les eaux du Nil qui coulait comme coule le temps se demandant pour QUELLES RAISONS tous ces dieux qui ont régenté les habitants de ce fleuve depuis les pharaons existaient-ils ? Anis se dit à la fin qu’il n’était pas anormal de voir les Egyptiens adorer le Pharaon, mais ce qui était plutôt curieux c’était que le Pharaon a cru vraiment qu’il était, effectivement Dieu.
Rien n’a changé, Une Egypte pour des dieux, et des dieux pour les habitants du Nil. Les habitants de la péniche, le haschich, le désintérêt des gouvernements successifs, leur despotisme ininterrompu pendant toutes les périodes de l’histoire Egyptienne,
Voilà donc (Dérives sur le Nil), roman écrit en 1960 où N. Mahfouz nous arbore la condition humaine de personnes, bien que hautement cultivées, ont ‘’ choisit’’ de vivre en marge de la société, parce que le totalitarisme ne leur laissait pas d’autres choix.
Mustapha Kholal
Dérives sur le Nil
Mustapha Kholal
Cela fait beaucoup de décennies quand ce roman fut écrit et publié en Egypte en 1966. Son auteur, Naguib Mahfouz, allait être châtié par les services policiers de son pays à cause de ce roman. C’est une fiction qui n’a rien de spécifique, d’un romancier, le plus célèbre déjà, à l’époque, le plus lu dans tout le monde arabe. Il est même considéré par tous les critiques, un référent du récit romancier arabe contemporain. Toute l’œuvre Mahfoudienne est profondément critique envers l’Etat, la société, la culture et les valeurs des communautés Egyptiennes, sauf que (Dérives sur le Nil) est un roman transvasant une critique comburante au régime Nassériste jugé dans l’éphéméride comme un régime qui n’a rien à envier aux dictatures classiques. Alors que Nasser et ses officiers militaires avec même de larges courants dans la société Egyptienne, avec également la majorité des intellectuels estimaient, tous, que le régime, connu pour être farouchement panarabe, est progressiste, ouvert, et croit gérer les affaires du pays selon les choix économiques socialistes. Ses deux opposés ennemis à savoir les communistes d’un côté et les frères musulmans d’un autre, sont en continuels affrontements avec le régime qui , de son côté n’épargnait aucun moyen de répression, y compris les arrestations discrétionnaires, les enlèvements et la torture.
Les services de l’autorité ont considéré le roman de Mahfoud comme un support qui assoie l’opposition politique menée par les communistes en général et le camp de l’extrême gauche en particulier. La décision fut ainsi prise de traiter le romancier de la même manière appliquée contre les opposants : l’arrêter et le juger. Contre toute attente, c’est Nasser qui s’opposa à cette mesure répressive et dit alors : on n’arrête pas un Mahfoud. Cela rappelle la même expression formulée par De Gaulle à propos de Sartre en France qui n’hésitait pas, lui et sa compagne, Simone De Beauvoir, à manifester aux côtés des soixante-huitards.
Le roman, bien qu’il reste sur la forme comme sur le contenu même, normale, est émouvant. Ses représentations lyriques sont si éloquentes quand il s’agit de critique des valeurs nouvelles survenues de la politique des responsables qui gèrent le pays depuis la chute de la monarchie Egyptienne en 1952 par un coup d’Etat militaire. Le roman nous présente un interstice que l’on dirait coupé de l’Histoire. La réalité est si amère que les personnages du récit ne trouvent qu’une solution à leur dénégation de la réalité : consommer du haschich pour taire le vécu récusé. Ils sont tous ou presque des intellectuels et aisés, intéressés par les femmes, le sexe qui réfute les normes établis par les valeurs ancestrales ; les femmes dans le récit comme les hommes, rien ne les unit en dehors des infidélités, des divulgations, des échanges vulgaires et, souvent, abjects.
En effet, le personnage principal, Anis , est un fonctionnaire dans le secteur public sanitaire, la quarantaine, d’une culture qui fait de lui un intellectuel, Il rédige l’un de ses rapports gouvernementaux routiniers : habitué de cela durant des décennies, cette fois il l’écrit alors qu’il est encore sous l’effet du haschich qu’il consomme régulièrement, sans qu’il se rende compte que l’encre dans son stylo ne coule plus. Et ce pour montrer à ses supérieurs et à l’opinion publique que les hôpitaux disposent bien des médicaments et des lits d’hospitalisation contrairement à ce que prétendent les journaux qui étalent les plaintes des citoyens. Anis présente son rapport au directeur du service, qui le blâme l’accusant d’irresponsabilité et d’avoir écrit le rapport alors qu’il est hypnotisé par l’effet de l’opium. Anis revient à son travail se demandant s’il n’y avait ni médicaments ni lits , le gouvernement était-il lui aussi hypnotisé pour me laisser écrire un rapport mensonger ? Quelle valeur pourrait bien avoir un rapport écrit avec un style plein d’encre ou complètement vide d’encre alors que les médicaments ne sont pas disponibles et que les hôpitaux manquent de tout équipement…
Finissant son travail, Anis rejoigne, comme chaque jour, la péniche sur le Nil pour retrouver des copains avec qui il consomme de l’opium. Ils sont des avocats, des artistes, des fonctionnaires dans différents secteurs du gouvernement, des journalistes, des écrivains même. Ils ont donné à leur péniche un surnom, ((le royaume)) et ont surnommé chacun d’un sobriquet lui désignant une fonction dans le ((royaume)). Ainsi on a un empereur, un roi, un ministre de la justice, et un général s’occupant des affaires militaires du ((royaume)). Ils se réunissent chaque jour dans la péniche pour consommer du haschich cherchant inconscience et impéritie, pensant que rien dans le monde ne les intéressait et que ce monde se désintéresse également de leur sort, et tant mieux comme ça puisque le haschich tourne, tout va bien. Grâce au haschich ils sont tout le temps en dehors du temps. Un jour, lors d’une assise ils découvrent qu’ils ont tout consommé et qu’il ne restait plus de haschich à leur portée. Ebahis, ils ont tellement regretté de devoir passer une nuit sans haschich vivant ainsi dans la cognition, état qu’ils repoussaient. Là, intervint Anis qui leur offrait un morceau de haschich qu’il gardait pour lui seul. Ainsi, il les a sauvés de la cognition qu’ils n’appréciaient guère. Ils fêtent l’évènement et nomment Anis le bienfaiteur du ((royaume)). Ils le portent aux épaules et crient haut son nom et celui du haschich. C’est à cet instant qu’Anis revoit en imaginaire son passé lointain quand les masses le soulevaient approuvant son courage et son engagement contre le despotisme des colonisateurs Anglais et l’absolutisme du Roi, revendiquant l’indépendance de l’Egypte et l’établissement d’un Etat constitutionnel de Droit et de Justice.
Tout au long des évènements du roman, on poursuit un long monologue de Anis , se parlant à lui-même sous l’effet du haschich, voyageant ainsi dans l’histoire, la philosophie, la métaphysique et soulevant des questions existentielles , cherchant le sens de l’Existence. Il se pose des questions également du sort du fameux calife qui gouvernait au nom d’Allah et qui avait fini par se considérer Dieu détenant tous les Pouvoirs Divins Temporels et Intemporels, puis s’efface pour aller se réfugier au sommet de la montagne. On se demandait où était-il passé ? S’était-il suicidé lorsqu’il a vu que la Nature ne se soumettait pas à lui en rasant Le Caire. Une grande question qu’elle le ramène à contempler de la porte de la péniche les eaux du Nil qui coulait comme coule le temps se demandant pour QUELLES RAISONS tous ces dieux qui ont régenté les habitants de ce fleuve depuis les pharaons existaient-ils ? Anis se dit à la fin qu’il n’était pas anormal de voir les Egyptiens adorer le Pharaon, mais ce qui était plutôt curieux c’était que le Pharaon a cru vraiment qu’il était, effectivement Dieu.
Rien n’a changé, Une Egypte pour des dieux, et des dieux pour les habitants du Nil. Les habitants de la péniche, le haschich, le désintérêt des gouvernements successifs, leur despotisme ininterrompu pendant toutes les périodes de l’histoire Egyptienne,
Voilà donc (Dérives sur le Nil), roman écrit en 1960 où N. Mahfouz nous arbore la condition humaine de personnes, bien que hautement cultivées, ont ‘’ choisit’’ de vivre en marge de la société, parce que le totalitarisme ne leur laissait pas d’autres choix.
Mustapha Kholal
Dérives sur le Nil
Mustapha Kholal
Cela fait beaucoup de décennies quand ce roman fut écrit et publié en Egypte en 1966. Son auteur, Naguib Mahfouz, allait être châtié par les services policiers de son pays à cause de ce roman. C’est une fiction qui n’a rien de spécifique, d’un romancier, le plus célèbre déjà, à l’époque, le plus lu dans tout le monde arabe. Il est même considéré par tous les critiques, un référent du récit romancier arabe contemporain. Toute l’œuvre Mahfoudienne est profondément critique envers l’Etat, la société, la culture et les valeurs des communautés Egyptiennes, sauf que (Dérives sur le Nil) est un roman transvasant une critique comburante au régime Nassériste jugé dans l’éphéméride comme un régime qui n’a rien à envier aux dictatures classiques. Alors que Nasser et ses officiers militaires avec même de larges courants dans la société Egyptienne, avec également la majorité des intellectuels estimaient, tous, que le régime, connu pour être farouchement panarabe, est progressiste, ouvert, et croit gérer les affaires du pays selon les choix économiques socialistes. Ses deux opposés ennemis à savoir les communistes d’un côté et les frères musulmans d’un autre, sont en continuels affrontements avec le régime qui , de son côté n’épargnait aucun moyen de répression, y compris les arrestations discrétionnaires, les enlèvements et la torture.
Les services de l’autorité ont considéré le roman de Mahfoud comme un support qui assoie l’opposition politique menée par les communistes en général et le camp de l’extrême gauche en particulier. La décision fut ainsi prise de traiter le romancier de la même manière appliquée contre les opposants : l’arrêter et le juger. Contre toute attente, c’est Nasser qui s’opposa à cette mesure répressive et dit alors : on n’arrête pas un Mahfoud. Cela rappelle la même expression formulée par De Gaulle à propos de Sartre en France qui n’hésitait pas, lui et sa compagne, Simone De Beauvoir, à manifester aux côtés des soixante-huitards.
Le roman, bien qu’il reste sur la forme comme sur le contenu même, normale, est émouvant. Ses représentations lyriques sont si éloquentes quand il s’agit de critique des valeurs nouvelles survenues de la politique des responsables qui gèrent le pays depuis la chute de la monarchie Egyptienne en 1952 par un coup d’Etat militaire. Le roman nous présente un interstice que l’on dirait coupé de l’Histoire. La réalité est si amère que les personnages du récit ne trouvent qu’une solution à leur dénégation de la réalité : consommer du haschich pour taire le vécu récusé. Ils sont tous ou presque des intellectuels et aisés, intéressés par les femmes, le sexe qui réfute les normes établis par les valeurs ancestrales ; les femmes dans le récit comme les hommes, rien ne les unit en dehors des infidélités, des divulgations, des échanges vulgaires et, souvent, abjects.
En effet, le personnage principal, Anis , est un fonctionnaire dans le secteur public sanitaire, la quarantaine, d’une culture qui fait de lui un intellectuel, Il rédige l’un de ses rapports gouvernementaux routiniers : habitué de cela durant des décennies, cette fois il l’écrit alors qu’il est encore sous l’effet du haschich qu’il consomme régulièrement, sans qu’il se rende compte que l’encre dans son stylo ne coule plus. Et ce pour montrer à ses supérieurs et à l’opinion publique que les hôpitaux disposent bien des médicaments et des lits d’hospitalisation contrairement à ce que prétendent les journaux qui étalent les plaintes des citoyens. Anis présente son rapport au directeur du service, qui le blâme l’accusant d’irresponsabilité et d’avoir écrit le rapport alors qu’il est hypnotisé par l’effet de l’opium. Anis revient à son travail se demandant s’il n’y avait ni médicaments ni lits , le gouvernement était-il lui aussi hypnotisé pour me laisser écrire un rapport mensonger ? Quelle valeur pourrait bien avoir un rapport écrit avec un style plein d’encre ou complètement vide d’encre alors que les médicaments ne sont pas disponibles et que les hôpitaux manquent de tout équipement…
Finissant son travail, Anis rejoigne, comme chaque jour, la péniche sur le Nil pour retrouver des copains avec qui il consomme de l’opium. Ils sont des avocats, des artistes, des fonctionnaires dans différents secteurs du gouvernement, des journalistes, des écrivains même. Ils ont donné à leur péniche un surnom, ((le royaume)) et ont surnommé chacun d’un sobriquet lui désignant une fonction dans le ((royaume)). Ainsi on a un empereur, un roi, un ministre de la justice, et un général s’occupant des affaires militaires du ((royaume)). Ils se réunissent chaque jour dans la péniche pour consommer du haschich cherchant inconscience et impéritie, pensant que rien dans le monde ne les intéressait et que ce monde se désintéresse également de leur sort, et tant mieux comme ça puisque le haschich tourne, tout va bien. Grâce au haschich ils sont tout le temps en dehors du temps. Un jour, lors d’une assise ils découvrent qu’ils ont tout consommé et qu’il ne restait plus de haschich à leur portée. Ebahis, ils ont tellement regretté de devoir passer une nuit sans haschich vivant ainsi dans la cognition, état qu’ils repoussaient. Là, intervint Anis qui leur offrait un morceau de haschich qu’il gardait pour lui seul. Ainsi, il les a sauvés de la cognition qu’ils n’appréciaient guère. Ils fêtent l’évènement et nomment Anis le bienfaiteur du ((royaume)). Ils le portent aux épaules et crient haut son nom et celui du haschich. C’est à cet instant qu’Anis revoit en imaginaire son passé lointain quand les masses le soulevaient approuvant son courage et son engagement contre le despotisme des colonisateurs Anglais et l’absolutisme du Roi, revendiquant l’indépendance de l’Egypte et l’établissement d’un Etat constitutionnel de Droit et de Justice.
Tout au long des évènements du roman, on poursuit un long monologue de Anis , se parlant à lui-même sous l’effet du haschich, voyageant ainsi dans l’histoire, la philosophie, la métaphysique et soulevant des questions existentielles , cherchant le sens de l’Existence. Il se pose des questions également du sort du fameux calife qui gouvernait au nom d’Allah et qui avait fini par se considérer Dieu détenant tous les Pouvoirs Divins Temporels et Intemporels, puis s’efface pour aller se réfugier au sommet de la montagne. On se demandait où était-il passé ? S’était-il suicidé lorsqu’il a vu que la Nature ne se soumettait pas à lui en rasant Le Caire. Une grande question qu’elle le ramène à contempler de la porte de la péniche les eaux du Nil qui coulait comme coule le temps se demandant pour QUELLES RAISONS tous ces dieux qui ont régenté les habitants de ce fleuve depuis les pharaons existaient-ils ? Anis se dit à la fin qu’il n’était pas anormal de voir les Egyptiens adorer le Pharaon, mais ce qui était plutôt curieux c’était que le Pharaon a cru vraiment qu’il était, effectivement Dieu.
Rien n’a changé, Une Egypte pour des dieux, et des dieux pour les habitants du Nil. Les habitants de la péniche, le haschich, le désintérêt des gouvernements successifs, leur despotisme ininterrompu pendant toutes les périodes de l’histoire Egyptienne,
Voilà donc (Dérives sur le Nil), roman écrit en 1960 où N. Mahfouz nous arbore la condition humaine de personnes, bien que hautement cultivées, ont ‘’ choisit’’ de vivre en marge de la société, parce que le totalitarisme ne leur laissait pas d’autres choix.
Mustapha Kholal
Dérives sur le Nil
Mustapha Kholal
Cela fait beaucoup de décennies quand ce roman fut écrit et publié en Egypte en 1966. Son auteur, Naguib Mahfouz, allait être châtié par les services policiers de son pays à cause de ce roman. C’est une fiction qui n’a rien de spécifique, d’un romancier, le plus célèbre déjà, à l’époque, le plus lu dans tout le monde arabe. Il est même considéré par tous les critiques, un référent du récit romancier arabe contemporain. Toute l’œuvre Mahfoudienne est profondément critique envers l’Etat, la société, la culture et les valeurs des communautés Egyptiennes, sauf que (Dérives sur le Nil) est un roman transvasant une critique comburante au régime Nassériste jugé dans l’éphéméride comme un régime qui n’a rien à envier aux dictatures classiques. Alors que Nasser et ses officiers militaires avec même de larges courants dans la société Egyptienne, avec également la majorité des intellectuels estimaient, tous, que le régime, connu pour être farouchement panarabe, est progressiste, ouvert, et croit gérer les affaires du pays selon les choix économiques socialistes. Ses deux opposés ennemis à savoir les communistes d’un côté et les frères musulmans d’un autre, sont en continuels affrontements avec le régime qui , de son côté n’épargnait aucun moyen de répression, y compris les arrestations discrétionnaires, les enlèvements et la torture.
Les services de l’autorité ont considéré le roman de Mahfoud comme un support qui assoie l’opposition politique menée par les communistes en général et le camp de l’extrême gauche en particulier. La décision fut ainsi prise de traiter le romancier de la même manière appliquée contre les opposants : l’arrêter et le juger. Contre toute attente, c’est Nasser qui s’opposa à cette mesure répressive et dit alors : on n’arrête pas un Mahfoud. Cela rappelle la même expression formulée par De Gaulle à propos de Sartre en France qui n’hésitait pas, lui et sa compagne, Simone De Beauvoir, à manifester aux côtés des soixante-huitards.
Le roman, bien qu’il reste sur la forme comme sur le contenu même, normale, est émouvant. Ses représentations lyriques sont si éloquentes quand il s’agit de critique des valeurs nouvelles survenues de la politique des responsables qui gèrent le pays depuis la chute de la monarchie Egyptienne en 1952 par un coup d’Etat militaire. Le roman nous présente un interstice que l’on dirait coupé de l’Histoire. La réalité est si amère que les personnages du récit ne trouvent qu’une solution à leur dénégation de la réalité : consommer du haschich pour taire le vécu récusé. Ils sont tous ou presque des intellectuels et aisés, intéressés par les femmes, le sexe qui réfute les normes établis par les valeurs ancestrales ; les femmes dans le récit comme les hommes, rien ne les unit en dehors des infidélités, des divulgations, des échanges vulgaires et, souvent, abjects.
En effet, le personnage principal, Anis , est un fonctionnaire dans le secteur public sanitaire, la quarantaine, d’une culture qui fait de lui un intellectuel, Il rédige l’un de ses rapports gouvernementaux routiniers : habitué de cela durant des décennies, cette fois il l’écrit alors qu’il est encore sous l’effet du haschich qu’il consomme régulièrement, sans qu’il se rende compte que l’encre dans son stylo ne coule plus. Et ce pour montrer à ses supérieurs et à l’opinion publique que les hôpitaux disposent bien des médicaments et des lits d’hospitalisation contrairement à ce que prétendent les journaux qui étalent les plaintes des citoyens. Anis présente son rapport au directeur du service, qui le blâme l’accusant d’irresponsabilité et d’avoir écrit le rapport alors qu’il est hypnotisé par l’effet de l’opium. Anis revient à son travail se demandant s’il n’y avait ni médicaments ni lits , le gouvernement était-il lui aussi hypnotisé pour me laisser écrire un rapport mensonger ? Quelle valeur pourrait bien avoir un rapport écrit avec un style plein d’encre ou complètement vide d’encre alors que les médicaments ne sont pas disponibles et que les hôpitaux manquent de tout équipement…
Finissant son travail, Anis rejoigne, comme chaque jour, la péniche sur le Nil pour retrouver des copains avec qui il consomme de l’opium. Ils sont des avocats, des artistes, des fonctionnaires dans différents secteurs du gouvernement, des journalistes, des écrivains même. Ils ont donné à leur péniche un surnom, ((le royaume)) et ont surnommé chacun d’un sobriquet lui désignant une fonction dans le ((royaume)). Ainsi on a un empereur, un roi, un ministre de la justice, et un général s’occupant des affaires militaires du ((royaume)). Ils se réunissent chaque jour dans la péniche pour consommer du haschich cherchant inconscience et impéritie, pensant que rien dans le monde ne les intéressait et que ce monde se désintéresse également de leur sort, et tant mieux comme ça puisque le haschich tourne, tout va bien. Grâce au haschich ils sont tout le temps en dehors du temps. Un jour, lors d’une assise ils découvrent qu’ils ont tout consommé et qu’il ne restait plus de haschich à leur portée. Ebahis, ils ont tellement regretté de devoir passer une nuit sans haschich vivant ainsi dans la cognition, état qu’ils repoussaient. Là, intervint Anis qui leur offrait un morceau de haschich qu’il gardait pour lui seul. Ainsi, il les a sauvés de la cognition qu’ils n’appréciaient guère. Ils fêtent l’évènement et nomment Anis le bienfaiteur du ((royaume)). Ils le portent aux épaules et crient haut son nom et celui du haschich. C’est à cet instant qu’Anis revoit en imaginaire son passé lointain quand les masses le soulevaient approuvant son courage et son engagement contre le despotisme des colonisateurs Anglais et l’absolutisme du Roi, revendiquant l’indépendance de l’Egypte et l’établissement d’un Etat constitutionnel de Droit et de Justice.
Tout au long des évènements du roman, on poursuit un long monologue de Anis , se parlant à lui-même sous l’effet du haschich, voyageant ainsi dans l’histoire, la philosophie, la métaphysique et soulevant des questions existentielles , cherchant le sens de l’Existence. Il se pose des questions également du sort du fameux calife qui gouvernait au nom d’Allah et qui avait fini par se considérer Dieu détenant tous les Pouvoirs Divins Temporels et Intemporels, puis s’efface pour aller se réfugier au sommet de la montagne. On se demandait où était-il passé ? S’était-il suicidé lorsqu’il a vu que la Nature ne se soumettait pas à lui en rasant Le Caire. Une grande question qu’elle le ramène à contempler de la porte de la péniche les eaux du Nil qui coulait comme coule le temps se demandant pour QUELLES RAISONS tous ces dieux qui ont régenté les habitants de ce fleuve depuis les pharaons existaient-ils ? Anis se dit à la fin qu’il n’était pas anormal de voir les Egyptiens adorer le Pharaon, mais ce qui était plutôt curieux c’était que le Pharaon a cru vraiment qu’il était, effectivement Dieu.
Rien n’a changé, Une Egypte pour des dieux, et des dieux pour les habitants du Nil. Les habitants de la péniche, le haschich, le désintérêt des gouvernements successifs, leur despotisme ininterrompu pendant toutes les périodes de l’histoire Egyptienne,
Voilà donc (Dérives sur le Nil), roman écrit en 1960 où N. Mahfouz nous arbore la condition humaine de personnes, bien que hautement cultivées, ont ‘’ choisit’’ de vivre en marge de la société, parce que le totalitarisme ne leur laissait pas d’autres choix.
Mustapha Kholal
Dérives sur le Nil
Mustapha Kholal
Cela fait beaucoup de décennies quand ce roman fut écrit et publié en Egypte en 1966. Son auteur, Naguib Mahfouz, allait être châtié par les services policiers de son pays à cause de ce roman. C’est une fiction qui n’a rien de spécifique, d’un romancier, le plus célèbre déjà, à l’époque, le plus lu dans tout le monde arabe. Il est même considéré par tous les critiques, un référent du récit romancier arabe contemporain. Toute l’œuvre Mahfoudienne est profondément critique envers l’Etat, la société, la culture et les valeurs des communautés Egyptiennes, sauf que (Dérives sur le Nil) est un roman transvasant une critique comburante au régime Nassériste jugé dans l’éphéméride comme un régime qui n’a rien à envier aux dictatures classiques. Alors que Nasser et ses officiers militaires avec même de larges courants dans la société Egyptienne, avec également la majorité des intellectuels estimaient, tous, que le régime, connu pour être farouchement panarabe, est progressiste, ouvert, et croit gérer les affaires du pays selon les choix économiques socialistes. Ses deux opposés ennemis à savoir les communistes d’un côté et les frères musulmans d’un autre, sont en continuels affrontements avec le régime qui , de son côté n’épargnait aucun moyen de répression, y compris les arrestations discrétionnaires, les enlèvements et la torture.
Les services de l’autorité ont considéré le roman de Mahfoud comme un support qui assoie l’opposition politique menée par les communistes en général et le camp de l’extrême gauche en particulier. La décision fut ainsi prise de traiter le romancier de la même manière appliquée contre les opposants : l’arrêter et le juger. Contre toute attente, c’est Nasser qui s’opposa à cette mesure répressive et dit alors : on n’arrête pas un Mahfoud. Cela rappelle la même expression formulée par De Gaulle à propos de Sartre en France qui n’hésitait pas, lui et sa compagne, Simone De Beauvoir, à manifester aux côtés des soixante-huitards.
Le roman, bien qu’il reste sur la forme comme sur le contenu même, normale, est émouvant. Ses représentations lyriques sont si éloquentes quand il s’agit de critique des valeurs nouvelles survenues de la politique des responsables qui gèrent le pays depuis la chute de la monarchie Egyptienne en 1952 par un coup d’Etat militaire. Le roman nous présente un interstice que l’on dirait coupé de l’Histoire. La réalité est si amère que les personnages du récit ne trouvent qu’une solution à leur dénégation de la réalité : consommer du haschich pour taire le vécu récusé. Ils sont tous ou presque des intellectuels et aisés, intéressés par les femmes, le sexe qui réfute les normes établis par les valeurs ancestrales ; les femmes dans le récit comme les hommes, rien ne les unit en dehors des infidélités, des divulgations, des échanges vulgaires et, souvent, abjects.
En effet, le personnage principal, Anis , est un fonctionnaire dans le secteur public sanitaire, la quarantaine, d’une culture qui fait de lui un intellectuel, Il rédige l’un de ses rapports gouvernementaux routiniers : habitué de cela durant des décennies, cette fois il l’écrit alors qu’il est encore sous l’effet du haschich qu’il consomme régulièrement, sans qu’il se rende compte que l’encre dans son stylo ne coule plus. Et ce pour montrer à ses supérieurs et à l’opinion publique que les hôpitaux disposent bien des médicaments et des lits d’hospitalisation contrairement à ce que prétendent les journaux qui étalent les plaintes des citoyens. Anis présente son rapport au directeur du service, qui le blâme l’accusant d’irresponsabilité et d’avoir écrit le rapport alors qu’il est hypnotisé par l’effet de l’opium. Anis revient à son travail se demandant s’il n’y avait ni médicaments ni lits , le gouvernement était-il lui aussi hypnotisé pour me laisser écrire un rapport mensonger ? Quelle valeur pourrait bien avoir un rapport écrit avec un style plein d’encre ou complètement vide d’encre alors que les médicaments ne sont pas disponibles et que les hôpitaux manquent de tout équipement…
Finissant son travail, Anis rejoigne, comme chaque jour, la péniche sur le Nil pour retrouver des copains avec qui il consomme de l’opium. Ils sont des avocats, des artistes, des fonctionnaires dans différents secteurs du gouvernement, des journalistes, des écrivains même. Ils ont donné à leur péniche un surnom, ((le royaume)) et ont surnommé chacun d’un sobriquet lui désignant une fonction dans le ((royaume)). Ainsi on a un empereur, un roi, un ministre de la justice, et un général s’occupant des affaires militaires du ((royaume)). Ils se réunissent chaque jour dans la péniche pour consommer du haschich cherchant inconscience et impéritie, pensant que rien dans le monde ne les intéressait et que ce monde se désintéresse également de leur sort, et tant mieux comme ça puisque le haschich tourne, tout va bien. Grâce au haschich ils sont tout le temps en dehors du temps. Un jour, lors d’une assise ils découvrent qu’ils ont tout consommé et qu’il ne restait plus de haschich à leur portée. Ebahis, ils ont tellement regretté de devoir passer une nuit sans haschich vivant ainsi dans la cognition, état qu’ils repoussaient. Là, intervint Anis qui leur offrait un morceau de haschich qu’il gardait pour lui seul. Ainsi, il les a sauvés de la cognition qu’ils n’appréciaient guère. Ils fêtent l’évènement et nomment Anis le bienfaiteur du ((royaume)). Ils le portent aux épaules et crient haut son nom et celui du haschich. C’est à cet instant qu’Anis revoit en imaginaire son passé lointain quand les masses le soulevaient approuvant son courage et son engagement contre le despotisme des colonisateurs Anglais et l’absolutisme du Roi, revendiquant l’indépendance de l’Egypte et l’établissement d’un Etat constitutionnel de Droit et de Justice.
Tout au long des évènements du roman, on poursuit un long monologue de Anis , se parlant à lui-même sous l’effet du haschich, voyageant ainsi dans l’histoire, la philosophie, la métaphysique et soulevant des questions existentielles , cherchant le sens de l’Existence. Il se pose des questions également du sort du fameux calife qui gouvernait au nom d’Allah et qui avait fini par se considérer Dieu détenant tous les Pouvoirs Divins Temporels et Intemporels, puis s’efface pour aller se réfugier au sommet de la montagne. On se demandait où était-il passé ? S’était-il suicidé lorsqu’il a vu que la Nature ne se soumettait pas à lui en rasant Le Caire. Une grande question qu’elle le ramène à contempler de la porte de la péniche les eaux du Nil qui coulait comme coule le temps se demandant pour QUELLES RAISONS tous ces dieux qui ont régenté les habitants de ce fleuve depuis les pharaons existaient-ils ? Anis se dit à la fin qu’il n’était pas anormal de voir les Egyptiens adorer le Pharaon, mais ce qui était plutôt curieux c’était que le Pharaon a cru vraiment qu’il était, effectivement Dieu.
Rien n’a changé, Une Egypte pour des dieux, et des dieux pour les habitants du Nil. Les habitants de la péniche, le haschich, le désintérêt des gouvernements successifs, leur despotisme ininterrompu pendant toutes les périodes de l’histoire Egyptienne,
Voilà donc (Dérives sur le Nil), roman écrit en 1960 où N. Mahfouz nous arbore la condition humaine de personnes, bien que hautement cultivées, ont ‘’ choisit’’ de vivre en marge de la société, parce que le totalitarisme ne leur laissait pas d’autres choix.
Mustapha Kholal
Dérives sur le Nil
Mustapha Kholal
Cela fait beaucoup de décennies quand ce roman fut écrit et publié en Egypte en 1966. Son auteur, Naguib Mahfouz, allait être châtié par les services policiers de son pays à cause de ce roman. C’est une fiction qui n’a rien de spécifique, d’un romancier, le plus célèbre déjà, à l’époque, le plus lu dans tout le monde arabe. Il est même considéré par tous les critiques, un référent du récit romancier arabe contemporain. Toute l’œuvre Mahfoudienne est profondément critique envers l’Etat, la société, la culture et les valeurs des communautés Egyptiennes, sauf que (Dérives sur le Nil) est un roman transvasant une critique comburante au régime Nassériste jugé dans l’éphéméride comme un régime qui n’a rien à envier aux dictatures classiques. Alors que Nasser et ses officiers militaires avec même de larges courants dans la société Egyptienne, avec également la majorité des intellectuels estimaient, tous, que le régime, connu pour être farouchement panarabe, est progressiste, ouvert, et croit gérer les affaires du pays selon les choix économiques socialistes. Ses deux opposés ennemis à savoir les communistes d’un côté et les frères musulmans d’un autre, sont en continuels affrontements avec le régime qui , de son côté n’épargnait aucun moyen de répression, y compris les arrestations discrétionnaires, les enlèvements et la torture.
Les services de l’autorité ont considéré le roman de Mahfoud comme un support qui assoie l’opposition politique menée par les communistes en général et le camp de l’extrême gauche en particulier. La décision fut ainsi prise de traiter le romancier de la même manière appliquée contre les opposants : l’arrêter et le juger. Contre toute attente, c’est Nasser qui s’opposa à cette mesure répressive et dit alors : on n’arrête pas un Mahfoud. Cela rappelle la même expression formulée par De Gaulle à propos de Sartre en France qui n’hésitait pas, lui et sa compagne, Simone De Beauvoir, à manifester aux côtés des soixante-huitards.
Le roman, bien qu’il reste sur la forme comme sur le contenu même, normale, est émouvant. Ses représentations lyriques sont si éloquentes quand il s’agit de critique des valeurs nouvelles survenues de la politique des responsables qui gèrent le pays depuis la chute de la monarchie Egyptienne en 1952 par un coup d’Etat militaire. Le roman nous présente un interstice que l’on dirait coupé de l’Histoire. La réalité est si amère que les personnages du récit ne trouvent qu’une solution à leur dénégation de la réalité : consommer du haschich pour taire le vécu récusé. Ils sont tous ou presque des intellectuels et aisés, intéressés par les femmes, le sexe qui réfute les normes établis par les valeurs ancestrales ; les femmes dans le récit comme les hommes, rien ne les unit en dehors des infidélités, des divulgations, des échanges vulgaires et, souvent, abjects.
En effet, le personnage principal, Anis , est un fonctionnaire dans le secteur public sanitaire, la quarantaine, d’une culture qui fait de lui un intellectuel, Il rédige l’un de ses rapports gouvernementaux routiniers : habitué de cela durant des décennies, cette fois il l’écrit alors qu’il est encore sous l’effet du haschich qu’il consomme régulièrement, sans qu’il se rende compte que l’encre dans son stylo ne coule plus. Et ce pour montrer à ses supérieurs et à l’opinion publique que les hôpitaux disposent bien des médicaments et des lits d’hospitalisation contrairement à ce que prétendent les journaux qui étalent les plaintes des citoyens. Anis présente son rapport au directeur du service, qui le blâme l’accusant d’irresponsabilité et d’avoir écrit le rapport alors qu’il est hypnotisé par l’effet de l’opium. Anis revient à son travail se demandant s’il n’y avait ni médicaments ni lits , le gouvernement était-il lui aussi hypnotisé pour me laisser écrire un rapport mensonger ? Quelle valeur pourrait bien avoir un rapport écrit avec un style plein d’encre ou complètement vide d’encre alors que les médicaments ne sont pas disponibles et que les hôpitaux manquent de tout équipement…
Finissant son travail, Anis rejoigne, comme chaque jour, la péniche sur le Nil pour retrouver des copains avec qui il consomme de l’opium. Ils sont des avocats, des artistes, des fonctionnaires dans différents secteurs du gouvernement, des journalistes, des écrivains même. Ils ont donné à leur péniche un surnom, ((le royaume)) et ont surnommé chacun d’un sobriquet lui désignant une fonction dans le ((royaume)). Ainsi on a un empereur, un roi, un ministre de la justice, et un général s’occupant des affaires militaires du ((royaume)). Ils se réunissent chaque jour dans la péniche pour consommer du haschich cherchant inconscience et impéritie, pensant que rien dans le monde ne les intéressait et que ce monde se désintéresse également de leur sort, et tant mieux comme ça puisque le haschich tourne, tout va bien. Grâce au haschich ils sont tout le temps en dehors du temps. Un jour, lors d’une assise ils découvrent qu’ils ont tout consommé et qu’il ne restait plus de haschich à leur portée. Ebahis, ils ont tellement regretté de devoir passer une nuit sans haschich vivant ainsi dans la cognition, état qu’ils repoussaient. Là, intervint Anis qui leur offrait un morceau de haschich qu’il gardait pour lui seul. Ainsi, il les a sauvés de la cognition qu’ils n’appréciaient guère. Ils fêtent l’évènement et nomment Anis le bienfaiteur du ((royaume)). Ils le portent aux épaules et crient haut son nom et celui du haschich. C’est à cet instant qu’Anis revoit en imaginaire son passé lointain quand les masses le soulevaient approuvant son courage et son engagement contre le despotisme des colonisateurs Anglais et l’absolutisme du Roi, revendiquant l’indépendance de l’Egypte et l’établissement d’un Etat constitutionnel de Droit et de Justice.
Tout au long des évènements du roman, on poursuit un long monologue de Anis , se parlant à lui-même sous l’effet du haschich, voyageant ainsi dans l’histoire, la philosophie, la métaphysique et soulevant des questions existentielles , cherchant le sens de l’Existence. Il se pose des questions également du sort du fameux calife qui gouvernait au nom d’Allah et qui avait fini par se considérer Dieu détenant tous les Pouvoirs Divins Temporels et Intemporels, puis s’efface pour aller se réfugier au sommet de la montagne. On se demandait où était-il passé ? S’était-il suicidé lorsqu’il a vu que la Nature ne se soumettait pas à lui en rasant Le Caire. Une grande question qu’elle le ramène à contempler de la porte de la péniche les eaux du Nil qui coulait comme coule le temps se demandant pour QUELLES RAISONS tous ces dieux qui ont régenté les habitants de ce fleuve depuis les pharaons existaient-ils ? Anis se dit à la fin qu’il n’était pas anormal de voir les Egyptiens adorer le Pharaon, mais ce qui était plutôt curieux c’était que le Pharaon a cru vraiment qu’il était, effectivement Dieu.
Rien n’a changé, Une Egypte pour des dieux, et des dieux pour les habitants du Nil. Les habitants de la péniche, le haschich, le désintérêt des gouvernements successifs, leur despotisme ininterrompu pendant toutes les périodes de l’histoire Egyptienne,
Voilà donc (Dérives sur le Nil), roman écrit en 1960 où N. Mahfouz nous arbore la condition humaine de personnes, bien que hautement cultivées, ont ‘’ choisit’’ de vivre en marge de la société, parce que le totalitarisme ne leur laissait pas d’autres choix.
Mustapha Kholal
Dérives sur le Nil
Mustapha Kholal
Cela fait beaucoup de décennies quand ce roman fut écrit et publié en Egypte en 1966. Son auteur, Naguib Mahfouz, allait être châtié par les services policiers de son pays à cause de ce roman. C’est une fiction qui n’a rien de spécifique, d’un romancier, le plus célèbre déjà, à l’époque, le plus lu dans tout le monde arabe. Il est même considéré par tous les critiques, un référent du récit romancier arabe contemporain. Toute l’œuvre Mahfoudienne est profondément critique envers l’Etat, la société, la culture et les valeurs des communautés Egyptiennes, sauf que (Dérives sur le Nil) est un roman transvasant une critique comburante au régime Nassériste jugé dans l’éphéméride comme un régime qui n’a rien à envier aux dictatures classiques. Alors que Nasser et ses officiers militaires avec même de larges courants dans la société Egyptienne, avec également la majorité des intellectuels estimaient, tous, que le régime, connu pour être farouchement panarabe, est progressiste, ouvert, et croit gérer les affaires du pays selon les choix économiques socialistes. Ses deux opposés ennemis à savoir les communistes d’un côté et les frères musulmans d’un autre, sont en continuels affrontements avec le régime qui , de son côté n’épargnait aucun moyen de répression, y compris les arrestations discrétionnaires, les enlèvements et la torture.
Les services de l’autorité ont considéré le roman de Mahfoud comme un support qui assoie l’opposition politique menée par les communistes en général et le camp de l’extrême gauche en particulier. La décision fut ainsi prise de traiter le romancier de la même manière appliquée contre les opposants : l’arrêter et le juger. Contre toute attente, c’est Nasser qui s’opposa à cette mesure répressive et dit alors : on n’arrête pas un Mahfoud. Cela rappelle la même expression formulée par De Gaulle à propos de Sartre en France qui n’hésitait pas, lui et sa compagne, Simone De Beauvoir, à manifester aux côtés des soixante-huitards.
Le roman, bien qu’il reste sur la forme comme sur le contenu même, normale, est émouvant. Ses représentations lyriques sont si éloquentes quand il s’agit de critique des valeurs nouvelles survenues de la politique des responsables qui gèrent le pays depuis la chute de la monarchie Egyptienne en 1952 par un coup d’Etat militaire. Le roman nous présente un interstice que l’on dirait coupé de l’Histoire. La réalité est si amère que les personnages du récit ne trouvent qu’une solution à leur dénégation de la réalité : consommer du haschich pour taire le vécu récusé. Ils sont tous ou presque des intellectuels et aisés, intéressés par les femmes, le sexe qui réfute les normes établis par les valeurs ancestrales ; les femmes dans le récit comme les hommes, rien ne les unit en dehors des infidélités, des divulgations, des échanges vulgaires et, souvent, abjects.
En effet, le personnage principal, Anis , est un fonctionnaire dans le secteur public sanitaire, la quarantaine, d’une culture qui fait de lui un intellectuel, Il rédige l’un de ses rapports gouvernementaux routiniers : habitué de cela durant des décennies, cette fois il l’écrit alors qu’il est encore sous l’effet du haschich qu’il consomme régulièrement, sans qu’il se rende compte que l’encre dans son stylo ne coule plus. Et ce pour montrer à ses supérieurs et à l’opinion publique que les hôpitaux disposent bien des médicaments et des lits d’hospitalisation contrairement à ce que prétendent les journaux qui étalent les plaintes des citoyens. Anis présente son rapport au directeur du service, qui le blâme l’accusant d’irresponsabilité et d’avoir écrit le rapport alors qu’il est hypnotisé par l’effet de l’opium. Anis revient à son travail se demandant s’il n’y avait ni médicaments ni lits , le gouvernement était-il lui aussi hypnotisé pour me laisser écrire un rapport mensonger ? Quelle valeur pourrait bien avoir un rapport écrit avec un style plein d’encre ou complètement vide d’encre alors que les médicaments ne sont pas disponibles et que les hôpitaux manquent de tout équipement…
Finissant son travail, Anis rejoigne, comme chaque jour, la péniche sur le Nil pour retrouver des copains avec qui il consomme de l’opium. Ils sont des avocats, des artistes, des fonctionnaires dans différents secteurs du gouvernement, des journalistes, des écrivains même. Ils ont donné à leur péniche un surnom, ((le royaume)) et ont surnommé chacun d’un sobriquet lui désignant une fonction dans le ((royaume)). Ainsi on a un empereur, un roi, un ministre de la justice, et un général s’occupant des affaires militaires du ((royaume)). Ils se réunissent chaque jour dans la péniche pour consommer du haschich cherchant inconscience et impéritie, pensant que rien dans le monde ne les intéressait et que ce monde se désintéresse également de leur sort, et tant mieux comme ça puisque le haschich tourne, tout va bien. Grâce au haschich ils sont tout le temps en dehors du temps. Un jour, lors d’une assise ils découvrent qu’ils ont tout consommé et qu’il ne restait plus de haschich à leur portée. Ebahis, ils ont tellement regretté de devoir passer une nuit sans haschich vivant ainsi dans la cognition, état qu’ils repoussaient. Là, intervint Anis qui leur offrait un morceau de haschich qu’il gardait pour lui seul. Ainsi, il les a sauvés de la cognition qu’ils n’appréciaient guère. Ils fêtent l’évènement et nomment Anis le bienfaiteur du ((royaume)). Ils le portent aux épaules et crient haut son nom et celui du haschich. C’est à cet instant qu’Anis revoit en imaginaire son passé lointain quand les masses le soulevaient approuvant son courage et son engagement contre le despotisme des colonisateurs Anglais et l’absolutisme du Roi, revendiquant l’indépendance de l’Egypte et l’établissement d’un Etat constitutionnel de Droit et de Justice.
Tout au long des évènements du roman, on poursuit un long monologue de Anis , se parlant à lui-même sous l’effet du haschich, voyageant ainsi dans l’histoire, la philosophie, la métaphysique et soulevant des questions existentielles , cherchant le sens de l’Existence. Il se pose des questions également du sort du fameux calife qui gouvernait au nom d’Allah et qui avait fini par se considérer Dieu détenant tous les Pouvoirs Divins Temporels et Intemporels, puis s’efface pour aller se réfugier au sommet de la montagne. On se demandait où était-il passé ? S’était-il suicidé lorsqu’il a vu que la Nature ne se soumettait pas à lui en rasant Le Caire. Une grande question qu’elle le ramène à contempler de la porte de la péniche les eaux du Nil qui coulait comme coule le temps se demandant pour QUELLES RAISONS tous ces dieux qui ont régenté les habitants de ce fleuve depuis les pharaons existaient-ils ? Anis se dit à la fin qu’il n’était pas anormal de voir les Egyptiens adorer le Pharaon, mais ce qui était plutôt curieux c’était que le Pharaon a cru vraiment qu’il était, effectivement Dieu.
Rien n’a changé, Une Egypte pour des dieux, et des dieux pour les habitants du Nil. Les habitants de la péniche, le haschich, le désintérêt des gouvernements successifs, leur despotisme ininterrompu pendant toutes les périodes de l’histoire Egyptienne,
Voilà donc (Dérives sur le Nil), roman écrit en 1960 où N. Mahfouz nous arbore la condition humaine de personnes, bien que hautement cultivées, ont ‘’ choisit’’ de vivre en marge de la société, parce que le totalitarisme ne leur laissait pas d’autres choix.
Mustapha Kholal
Dérives sur le Nil
Mustapha Kholal
Cela fait beaucoup de décennies quand ce roman fut écrit et publié en Egypte en 1966. Son auteur, Naguib Mahfouz, allait être châtié par les services policiers de son pays à cause de ce roman. C’est une fiction qui n’a rien de spécifique, d’un romancier, le plus célèbre déjà, à l’époque, le plus lu dans tout le monde arabe. Il est même considéré par tous les critiques, un référent du récit romancier arabe contemporain. Toute l’œuvre Mahfoudienne est profondément critique envers l’Etat, la société, la culture et les valeurs des communautés Egyptiennes, sauf que (Dérives sur le Nil) est un roman transvasant une critique comburante au régime Nassériste jugé dans l’éphéméride comme un régime qui n’a rien à envier aux dictatures classiques. Alors que Nasser et ses officiers militaires avec même de larges courants dans la société Egyptienne, avec également la majorité des intellectuels estimaient, tous, que le régime, connu pour être farouchement panarabe, est progressiste, ouvert, et croit gérer les affaires du pays selon les choix économiques socialistes. Ses deux opposés ennemis à savoir les communistes d’un côté et les frères musulmans d’un autre, sont en continuels affrontements avec le régime qui , de son côté n’épargnait aucun moyen de répression, y compris les arrestations discrétionnaires, les enlèvements et la torture.
Les services de l’autorité ont considéré le roman de Mahfoud comme un support qui assoie l’opposition politique menée par les communistes en général et le camp de l’extrême gauche en particulier. La décision fut ainsi prise de traiter le romancier de la même manière appliquée contre les opposants : l’arrêter et le juger. Contre toute attente, c’est Nasser qui s’opposa à cette mesure répressive et dit alors : on n’arrête pas un Mahfoud. Cela rappelle la même expression formulée par De Gaulle à propos de Sartre en France qui n’hésitait pas, lui et sa compagne, Simone De Beauvoir, à manifester aux côtés des soixante-huitards.
Le roman, bien qu’il reste sur la forme comme sur le contenu même, normale, est émouvant. Ses représentations lyriques sont si éloquentes quand il s’agit de critique des valeurs nouvelles survenues de la politique des responsables qui gèrent le pays depuis la chute de la monarchie Egyptienne en 1952 par un coup d’Etat militaire. Le roman nous présente un interstice que l’on dirait coupé de l’Histoire. La réalité est si amère que les personnages du récit ne trouvent qu’une solution à leur dénégation de la réalité : consommer du haschich pour taire le vécu récusé. Ils sont tous ou presque des intellectuels et aisés, intéressés par les femmes, le sexe qui réfute les normes établis par les valeurs ancestrales ; les femmes dans le récit comme les hommes, rien ne les unit en dehors des infidélités, des divulgations, des échanges vulgaires et, souvent, abjects.
En effet, le personnage principal, Anis , est un fonctionnaire dans le secteur public sanitaire, la quarantaine, d’une culture qui fait de lui un intellectuel, Il rédige l’un de ses rapports gouvernementaux routiniers : habitué de cela durant des décennies, cette fois il l’écrit alors qu’il est encore sous l’effet du haschich qu’il consomme régulièrement, sans qu’il se rende compte que l’encre dans son stylo ne coule plus. Et ce pour montrer à ses supérieurs et à l’opinion publique que les hôpitaux disposent bien des médicaments et des lits d’hospitalisation contrairement à ce que prétendent les journaux qui étalent les plaintes des citoyens. Anis présente son rapport au directeur du service, qui le blâme l’accusant d’irresponsabilité et d’avoir écrit le rapport alors qu’il est hypnotisé par l’effet de l’opium. Anis revient à son travail se demandant s’il n’y avait ni médicaments ni lits , le gouvernement était-il lui aussi hypnotisé pour me laisser écrire un rapport mensonger ? Quelle valeur pourrait bien avoir un rapport écrit avec un style plein d’encre ou complètement vide d’encre alors que les médicaments ne sont pas disponibles et que les hôpitaux manquent de tout équipement…
Finissant son travail, Anis rejoigne, comme chaque jour, la péniche sur le Nil pour retrouver des copains avec qui il consomme de l’opium. Ils sont des avocats, des artistes, des fonctionnaires dans différents secteurs du gouvernement, des journalistes, des écrivains même. Ils ont donné à leur péniche un surnom, ((le royaume)) et ont surnommé chacun d’un sobriquet lui désignant une fonction dans le ((royaume)). Ainsi on a un empereur, un roi, un ministre de la justice, et un général s’occupant des affaires militaires du ((royaume)). Ils se réunissent chaque jour dans la péniche pour consommer du haschich cherchant inconscience et impéritie, pensant que rien dans le monde ne les intéressait et que ce monde se désintéresse également de leur sort, et tant mieux comme ça puisque le haschich tourne, tout va bien. Grâce au haschich ils sont tout le temps en dehors du temps. Un jour, lors d’une assise ils découvrent qu’ils ont tout consommé et qu’il ne restait plus de haschich à leur portée. Ebahis, ils ont tellement regretté de devoir passer une nuit sans haschich vivant ainsi dans la cognition, état qu’ils repoussaient. Là, intervint Anis qui leur offrait un morceau de haschich qu’il gardait pour lui seul. Ainsi, il les a sauvés de la cognition qu’ils n’appréciaient guère. Ils fêtent l’évènement et nomment Anis le bienfaiteur du ((royaume)). Ils le portent aux épaules et crient haut son nom et celui du haschich. C’est à cet instant qu’Anis revoit en imaginaire son passé lointain quand les masses le soulevaient approuvant son courage et son engagement contre le despotisme des colonisateurs Anglais et l’absolutisme du Roi, revendiquant l’indépendance de l’Egypte et l’établissement d’un Etat constitutionnel de Droit et de Justice.
Tout au long des évènements du roman, on poursuit un long monologue de Anis , se parlant à lui-même sous l’effet du haschich, voyageant ainsi dans l’histoire, la philosophie, la métaphysique et soulevant des questions existentielles , cherchant le sens de l’Existence. Il se pose des questions également du sort du fameux calife qui gouvernait au nom d’Allah et qui avait fini par se considérer Dieu détenant tous les Pouvoirs Divins Temporels et Intemporels, puis s’efface pour aller se réfugier au sommet de la montagne. On se demandait où était-il passé ? S’était-il suicidé lorsqu’il a vu que la Nature ne se soumettait pas à lui en rasant Le Caire. Une grande question qu’elle le ramène à contempler de la porte de la péniche les eaux du Nil qui coulait comme coule le temps se demandant pour QUELLES RAISONS tous ces dieux qui ont régenté les habitants de ce fleuve depuis les pharaons existaient-ils ? Anis se dit à la fin qu’il n’était pas anormal de voir les Egyptiens adorer le Pharaon, mais ce qui était plutôt curieux c’était que le Pharaon a cru vraiment qu’il était, effectivement Dieu.
Rien n’a changé, Une Egypte pour des dieux, et des dieux pour les habitants du Nil. Les habitants de la péniche, le haschich, le désintérêt des gouvernements successifs, leur despotisme ininterrompu pendant toutes les périodes de l’histoire Egyptienne,
Voilà donc (Dérives sur le Nil), roman écrit en 1960 où N. Mahfouz nous arbore la condition humaine de personnes, bien que hautement cultivées, ont ‘’ choisit’’ de vivre en marge de la société, parce que le totalitarisme ne leur laissait pas d’autres choix.
Mustapha Kholal
Dérives sur le Nil
Mustapha Kholal
Cela fait beaucoup de décennies quand ce roman fut écrit et publié en Egypte en 1966. Son auteur, Naguib Mahfouz, allait être châtié par les services policiers de son pays à cause de ce roman. C’est une fiction qui n’a rien de spécifique, d’un romancier, le plus célèbre déjà, à l’époque, le plus lu dans tout le monde arabe. Il est même considéré par tous les critiques, un référent du récit romancier arabe contemporain. Toute l’œuvre Mahfoudienne est profondément critique envers l’Etat, la société, la culture et les valeurs des communautés Egyptiennes, sauf que (Dérives sur le Nil) est un roman transvasant une critique comburante au régime Nassériste jugé dans l’éphéméride comme un régime qui n’a rien à envier aux dictatures classiques. Alors que Nasser et ses officiers militaires avec même de larges courants dans la société Egyptienne, avec également la majorité des intellectuels estimaient, tous, que le régime, connu pour être farouchement panarabe, est progressiste, ouvert, et croit gérer les affaires du pays selon les choix économiques socialistes. Ses deux opposés ennemis à savoir les communistes d’un côté et les frères musulmans d’un autre, sont en continuels affrontements avec le régime qui , de son côté n’épargnait aucun moyen de répression, y compris les arrestations discrétionnaires, les enlèvements et la torture.
Les services de l’autorité ont considéré le roman de Mahfoud comme un support qui assoie l’opposition politique menée par les communistes en général et le camp de l’extrême gauche en particulier. La décision fut ainsi prise de traiter le romancier de la même manière appliquée contre les opposants : l’arrêter et le juger. Contre toute attente, c’est Nasser qui s’opposa à cette mesure répressive et dit alors : on n’arrête pas un Mahfoud. Cela rappelle la même expression formulée par De Gaulle à propos de Sartre en France qui n’hésitait pas, lui et sa compagne, Simone De Beauvoir, à manifester aux côtés des soixante-huitards.
Le roman, bien qu’il reste sur la forme comme sur le contenu même, normale, est émouvant. Ses représentations lyriques sont si éloquentes quand il s’agit de critique des valeurs nouvelles survenues de la politique des responsables qui gèrent le pays depuis la chute de la monarchie Egyptienne en 1952 par un coup d’Etat militaire. Le roman nous présente un interstice que l’on dirait coupé de l’Histoire. La réalité est si amère que les personnages du récit ne trouvent qu’une solution à leur dénégation de la réalité : consommer du haschich pour taire le vécu récusé. Ils sont tous ou presque des intellectuels et aisés, intéressés par les femmes, le sexe qui réfute les normes établis par les valeurs ancestrales ; les femmes dans le récit comme les hommes, rien ne les unit en dehors des infidélités, des divulgations, des échanges vulgaires et, souvent, abjects.
En effet, le personnage principal, Anis , est un fonctionnaire dans le secteur public sanitaire, la quarantaine, d’une culture qui fait de lui un intellectuel, Il rédige l’un de ses rapports gouvernementaux routiniers : habitué de cela durant des décennies, cette fois il l’écrit alors qu’il est encore sous l’effet du haschich qu’il consomme régulièrement, sans qu’il se rende compte que l’encre dans son stylo ne coule plus. Et ce pour montrer à ses supérieurs et à l’opinion publique que les hôpitaux disposent bien des médicaments et des lits d’hospitalisation contrairement à ce que prétendent les journaux qui étalent les plaintes des citoyens. Anis présente son rapport au directeur du service, qui le blâme l’accusant d’irresponsabilité et d’avoir écrit le rapport alors qu’il est hypnotisé par l’effet de l’opium. Anis revient à son travail se demandant s’il n’y avait ni médicaments ni lits , le gouvernement était-il lui aussi hypnotisé pour me laisser écrire un rapport mensonger ? Quelle valeur pourrait bien avoir un rapport écrit avec un style plein d’encre ou complètement vide d’encre alors que les médicaments ne sont pas disponibles et que les hôpitaux manquent de tout équipement…
Finissant son travail, Anis rejoigne, comme chaque jour, la péniche sur le Nil pour retrouver des copains avec qui il consomme de l’opium. Ils sont des avocats, des artistes, des fonctionnaires dans différents secteurs du gouvernement, des journalistes, des écrivains même. Ils ont donné à leur péniche un surnom, ((le royaume)) et ont surnommé chacun d’un sobriquet lui désignant une fonction dans le ((royaume)). Ainsi on a un empereur, un roi, un ministre de la justice, et un général s’occupant des affaires militaires du ((royaume)). Ils se réunissent chaque jour dans la péniche pour consommer du haschich cherchant inconscience et impéritie, pensant que rien dans le monde ne les intéressait et que ce monde se désintéresse également de leur sort, et tant mieux comme ça puisque le haschich tourne, tout va bien. Grâce au haschich ils sont tout le temps en dehors du temps. Un jour, lors d’une assise ils découvrent qu’ils ont tout consommé et qu’il ne restait plus de haschich à leur portée. Ebahis, ils ont tellement regretté de devoir passer une nuit sans haschich vivant ainsi dans la cognition, état qu’ils repoussaient. Là, intervint Anis qui leur offrait un morceau de haschich qu’il gardait pour lui seul. Ainsi, il les a sauvés de la cognition qu’ils n’appréciaient guère. Ils fêtent l’évènement et nomment Anis le bienfaiteur du ((royaume)). Ils le portent aux épaules et crient haut son nom et celui du haschich. C’est à cet instant qu’Anis revoit en imaginaire son passé lointain quand les masses le soulevaient approuvant son courage et son engagement contre le despotisme des colonisateurs Anglais et l’absolutisme du Roi, revendiquant l’indépendance de l’Egypte et l’établissement d’un Etat constitutionnel de Droit et de Justice.
Tout au long des évènements du roman, on poursuit un long monologue de Anis , se parlant à lui-même sous l’effet du haschich, voyageant ainsi dans l’histoire, la philosophie, la métaphysique et soulevant des questions existentielles , cherchant le sens de l’Existence. Il se pose des questions également du sort du fameux calife qui gouvernait au nom d’Allah et qui avait fini par se considérer Dieu détenant tous les Pouvoirs Divins Temporels et Intemporels, puis s’efface pour aller se réfugier au sommet de la montagne. On se demandait où était-il passé ? S’était-il suicidé lorsqu’il a vu que la Nature ne se soumettait pas à lui en rasant Le Caire. Une grande question qu’elle le ramène à contempler de la porte de la péniche les eaux du Nil qui coulait comme coule le temps se demandant pour QUELLES RAISONS tous ces dieux qui ont régenté les habitants de ce fleuve depuis les pharaons existaient-ils ? Anis se dit à la fin qu’il n’était pas anormal de voir les Egyptiens adorer le Pharaon, mais ce qui était plutôt curieux c’était que le Pharaon a cru vraiment qu’il était, effectivement Dieu.
Rien n’a changé, Une Egypte pour des dieux, et des dieux pour les habitants du Nil. Les habitants de la péniche, le haschich, le désintérêt des gouvernements successifs, leur despotisme ininterrompu pendant toutes les périodes de l’histoire Egyptienne,
Voilà donc (Dérives sur le Nil), roman écrit en 1960 où N. Mahfouz nous arbore la condition humaine de personnes, bien que hautement cultivées, ont ‘’ choisit’’ de vivre en marge de la société, parce que le totalitarisme ne leur laissait pas d’autres choix.
Mustapha Kholal
Dérives sur le Nil
Mustapha Kholal
Cela fait beaucoup de décennies quand ce roman fut écrit et publié en Egypte en 1966. Son auteur, Naguib Mahfouz, allait être châtié par les services policiers de son pays à cause de ce roman. C’est une fiction qui n’a rien de spécifique, d’un romancier, le plus célèbre déjà, à l’époque, le plus lu dans tout le monde arabe. Il est même considéré par tous les critiques, un référent du récit romancier arabe contemporain. Toute l’œuvre Mahfoudienne est profondément critique envers l’Etat, la société, la culture et les valeurs des communautés Egyptiennes, sauf que (Dérives sur le Nil) est un roman transvasant une critique comburante au régime Nassériste jugé dans l’éphéméride comme un régime qui n’a rien à envier aux dictatures classiques. Alors que Nasser et ses officiers militaires avec même de larges courants dans la société Egyptienne, avec également la majorité des intellectuels estimaient, tous, que le régime, connu pour être farouchement panarabe, est progressiste, ouvert, et croit gérer les affaires du pays selon les choix économiques socialistes. Ses deux opposés ennemis à savoir les communistes d’un côté et les frères musulmans d’un autre, sont en continuels affrontements avec le régime qui , de son côté n’épargnait aucun moyen de répression, y compris les arrestations discrétionnaires, les enlèvements et la torture.
Les services de l’autorité ont considéré le roman de Mahfoud comme un support qui assoie l’opposition politique menée par les communistes en général et le camp de l’extrême gauche en particulier. La décision fut ainsi prise de traiter le romancier de la même manière appliquée contre les opposants : l’arrêter et le juger. Contre toute attente, c’est Nasser qui s’opposa à cette mesure répressive et dit alors : on n’arrête pas un Mahfoud. Cela rappelle la même expression formulée par De Gaulle à propos de Sartre en France qui n’hésitait pas, lui et sa compagne, Simone De Beauvoir, à manifester aux côtés des soixante-huitards.
Le roman, bien qu’il reste sur la forme comme sur le contenu même, normale, est émouvant. Ses représentations lyriques sont si éloquentes quand il s’agit de critique des valeurs nouvelles survenues de la politique des responsables qui gèrent le pays depuis la chute de la monarchie Egyptienne en 1952 par un coup d’Etat militaire. Le roman nous présente un interstice que l’on dirait coupé de l’Histoire. La réalité est si amère que les personnages du récit ne trouvent qu’une solution à leur dénégation de la réalité : consommer du haschich pour taire le vécu récusé. Ils sont tous ou presque des intellectuels et aisés, intéressés par les femmes, le sexe qui réfute les normes établis par les valeurs ancestrales ; les femmes dans le récit comme les hommes, rien ne les unit en dehors des infidélités, des divulgations, des échanges vulgaires et, souvent, abjects.
En effet, le personnage principal, Anis , est un fonctionnaire dans le secteur public sanitaire, la quarantaine, d’une culture qui fait de lui un intellectuel, Il rédige l’un de ses rapports gouvernementaux routiniers : habitué de cela durant des décennies, cette fois il l’écrit alors qu’il est encore sous l’effet du haschich qu’il consomme régulièrement, sans qu’il se rende compte que l’encre dans son stylo ne coule plus. Et ce pour montrer à ses supérieurs et à l’opinion publique que les hôpitaux disposent bien des médicaments et des lits d’hospitalisation contrairement à ce que prétendent les journaux qui étalent les plaintes des citoyens. Anis présente son rapport au directeur du service, qui le blâme l’accusant d’irresponsabilité et d’avoir écrit le rapport alors qu’il est hypnotisé par l’effet de l’opium. Anis revient à son travail se demandant s’il n’y avait ni médicaments ni lits , le gouvernement était-il lui aussi hypnotisé pour me laisser écrire un rapport mensonger ? Quelle valeur pourrait bien avoir un rapport écrit avec un style plein d’encre ou complètement vide d’encre alors que les médicaments ne sont pas disponibles et que les hôpitaux manquent de tout équipement…
Finissant son travail, Anis rejoigne, comme chaque jour, la péniche sur le Nil pour retrouver des copains avec qui il consomme de l’opium. Ils sont des avocats, des artistes, des fonctionnaires dans différents secteurs du gouvernement, des journalistes, des écrivains même. Ils ont donné à leur péniche un surnom, ((le royaume)) et ont surnommé chacun d’un sobriquet lui désignant une fonction dans le ((royaume)). Ainsi on a un empereur, un roi, un ministre de la justice, et un général s’occupant des affaires militaires du ((royaume)). Ils se réunissent chaque jour dans la péniche pour consommer du haschich cherchant inconscience et impéritie, pensant que rien dans le monde ne les intéressait et que ce monde se désintéresse également de leur sort, et tant mieux comme ça puisque le haschich tourne, tout va bien. Grâce au haschich ils sont tout le temps en dehors du temps. Un jour, lors d’une assise ils découvrent qu’ils ont tout consommé et qu’il ne restait plus de haschich à leur portée. Ebahis, ils ont tellement regretté de devoir passer une nuit sans haschich vivant ainsi dans la cognition, état qu’ils repoussaient. Là, intervint Anis qui leur offrait un morceau de haschich qu’il gardait pour lui seul. Ainsi, il les a sauvés de la cognition qu’ils n’appréciaient guère. Ils fêtent l’évènement et nomment Anis le bienfaiteur du ((royaume)). Ils le portent aux épaules et crient haut son nom et celui du haschich. C’est à cet instant qu’Anis revoit en imaginaire son passé lointain quand les masses le soulevaient approuvant son courage et son engagement contre le despotisme des colonisateurs Anglais et l’absolutisme du Roi, revendiquant l’indépendance de l’Egypte et l’établissement d’un Etat constitutionnel de Droit et de Justice.
Tout au long des évènements du roman, on poursuit un long monologue de Anis , se parlant à lui-même sous l’effet du haschich, voyageant ainsi dans l’histoire, la philosophie, la métaphysique et soulevant des questions existentielles , cherchant le sens de l’Existence. Il se pose des questions également du sort du fameux calife qui gouvernait au nom d’Allah et qui avait fini par se considérer Dieu détenant tous les Pouvoirs Divins Temporels et Intemporels, puis s’efface pour aller se réfugier au sommet de la montagne. On se demandait où était-il passé ? S’était-il suicidé lorsqu’il a vu que la Nature ne se soumettait pas à lui en rasant Le Caire. Une grande question qu’elle le ramène à contempler de la porte de la péniche les eaux du Nil qui coulait comme coule le temps se demandant pour QUELLES RAISONS tous ces dieux qui ont régenté les habitants de ce fleuve depuis les pharaons existaient-ils ? Anis se dit à la fin qu’il n’était pas anormal de voir les Egyptiens adorer le Pharaon, mais ce qui était plutôt curieux c’était que le Pharaon a cru vraiment qu’il était, effectivement Dieu.
Rien n’a changé, Une Egypte pour des dieux, et des dieux pour les habitants du Nil. Les habitants de la péniche, le haschich, le désintérêt des gouvernements successifs, leur despotisme ininterrompu pendant toutes les périodes de l’histoire Egyptienne,
Voilà donc (Dérives sur le Nil), roman écrit en 1960 où N. Mahfouz nous arbore la condition humaine de personnes, bien que hautement cultivées, ont ‘’ choisit’’ de vivre en marge de la société, parce que le totalitarisme ne leur laissait pas d’autres choix.
Mustapha Kholal
Dérives sur le Nil
Mustapha Kholal
Cela fait beaucoup de décennies quand ce roman fut écrit et publié en Egypte en 1966. Son auteur, Naguib Mahfouz, allait être châtié par les services policiers de son pays à cause de ce roman. C’est une fiction qui n’a rien de spécifique, d’un romancier, le plus célèbre déjà, à l’époque, le plus lu dans tout le monde arabe. Il est même considéré par tous les critiques, un référent du récit romancier arabe contemporain. Toute l’œuvre Mahfoudienne est profondément critique envers l’Etat, la société, la culture et les valeurs des communautés Egyptiennes, sauf que (Dérives sur le Nil) est un roman transvasant une critique comburante au régime Nassériste jugé dans l’éphéméride comme un régime qui n’a rien à envier aux dictatures classiques. Alors que Nasser et ses officiers militaires avec même de larges courants dans la société Egyptienne, avec également la majorité des intellectuels estimaient, tous, que le régime, connu pour être farouchement panarabe, est progressiste, ouvert, et croit gérer les affaires du pays selon les choix économiques socialistes. Ses deux opposés ennemis à savoir les communistes d’un côté et les frères musulmans d’un autre, sont en continuels affrontements avec le régime qui , de son côté n’épargnait aucun moyen de répression, y compris les arrestations discrétionnaires, les enlèvements et la torture.
Les services de l’autorité ont considéré le roman de Mahfoud comme un support qui assoie l’opposition politique menée par les communistes en général et le camp de l’extrême gauche en particulier. La décision fut ainsi prise de traiter le romancier de la même manière appliquée contre les opposants : l’arrêter et le juger. Contre toute attente, c’est Nasser qui s’opposa à cette mesure répressive et dit alors : on n’arrête pas un Mahfoud. Cela rappelle la même expression formulée par De Gaulle à propos de Sartre en France qui n’hésitait pas, lui et sa compagne, Simone De Beauvoir, à manifester aux côtés des soixante-huitards.
Le roman, bien qu’il reste sur la forme comme sur le contenu même, normale, est émouvant. Ses représentations lyriques sont si éloquentes quand il s’agit de critique des valeurs nouvelles survenues de la politique des responsables qui gèrent le pays depuis la chute de la monarchie Egyptienne en 1952 par un coup d’Etat militaire. Le roman nous présente un interstice que l’on dirait coupé de l’Histoire. La réalité est si amère que les personnages du récit ne trouvent qu’une solution à leur dénégation de la réalité : consommer du haschich pour taire le vécu récusé. Ils sont tous ou presque des intellectuels et aisés, intéressés par les femmes, le sexe qui réfute les normes établis par les valeurs ancestrales ; les femmes dans le récit comme les hommes, rien ne les unit en dehors des infidélités, des divulgations, des échanges vulgaires et, souvent, abjects.
En effet, le personnage principal, Anis , est un fonctionnaire dans le secteur public sanitaire, la quarantaine, d’une culture qui fait de lui un intellectuel, Il rédige l’un de ses rapports gouvernementaux routiniers : habitué de cela durant des décennies, cette fois il l’écrit alors qu’il est encore sous l’effet du haschich qu’il consomme régulièrement, sans qu’il se rende compte que l’encre dans son stylo ne coule plus. Et ce pour montrer à ses supérieurs et à l’opinion publique que les hôpitaux disposent bien des médicaments et des lits d’hospitalisation contrairement à ce que prétendent les journaux qui étalent les plaintes des citoyens. Anis présente son rapport au directeur du service, qui le blâme l’accusant d’irresponsabilité et d’avoir écrit le rapport alors qu’il est hypnotisé par l’effet de l’opium. Anis revient à son travail se demandant s’il n’y avait ni médicaments ni lits , le gouvernement était-il lui aussi hypnotisé pour me laisser écrire un rapport mensonger ? Quelle valeur pourrait bien avoir un rapport écrit avec un style plein d’encre ou complètement vide d’encre alors que les médicaments ne sont pas disponibles et que les hôpitaux manquent de tout équipement…
Finissant son travail, Anis rejoigne, comme chaque jour, la péniche sur le Nil pour retrouver des copains avec qui il consomme de l’opium. Ils sont des avocats, des artistes, des fonctionnaires dans différents secteurs du gouvernement, des journalistes, des écrivains même. Ils ont donné à leur péniche un surnom, ((le royaume)) et ont surnommé chacun d’un sobriquet lui désignant une fonction dans le ((royaume)). Ainsi on a un empereur, un roi, un ministre de la justice, et un général s’occupant des affaires militaires du ((royaume)). Ils se réunissent chaque jour dans la péniche pour consommer du haschich cherchant inconscience et impéritie, pensant que rien dans le monde ne les intéressait et que ce monde se désintéresse également de leur sort, et tant mieux comme ça puisque le haschich tourne, tout va bien. Grâce au haschich ils sont tout le temps en dehors du temps. Un jour, lors d’une assise ils découvrent qu’ils ont tout consommé et qu’il ne restait plus de haschich à leur portée. Ebahis, ils ont tellement regretté de devoir passer une nuit sans haschich vivant ainsi dans la cognition, état qu’ils repoussaient. Là, intervint Anis qui leur offrait un morceau de haschich qu’il gardait pour lui seul. Ainsi, il les a sauvés de la cognition qu’ils n’appréciaient guère. Ils fêtent l’évènement et nomment Anis le bienfaiteur du ((royaume)). Ils le portent aux épaules et crient haut son nom et celui du haschich. C’est à cet instant qu’Anis revoit en imaginaire son passé lointain quand les masses le soulevaient approuvant son courage et son engagement contre le despotisme des colonisateurs Anglais et l’absolutisme du Roi, revendiquant l’indépendance de l’Egypte et l’établissement d’un Etat constitutionnel de Droit et de Justice.
Tout au long des évènements du roman, on poursuit un long monologue de Anis , se parlant à lui-même sous l’effet du haschich, voyageant ainsi dans l’histoire, la philosophie, la métaphysique et soulevant des questions existentielles , cherchant le sens de l’Existence. Il se pose des questions également du sort du fameux calife qui gouvernait au nom d’Allah et qui avait fini par se considérer Dieu détenant tous les Pouvoirs Divins Temporels et Intemporels, puis s’efface pour aller se réfugier au sommet de la montagne. On se demandait où était-il passé ? S’était-il suicidé lorsqu’il a vu que la Nature ne se soumettait pas à lui en rasant Le Caire. Une grande question qu’elle le ramène à contempler de la porte de la péniche les eaux du Nil qui coulait comme coule le temps se demandant pour QUELLES RAISONS tous ces dieux qui ont régenté les habitants de ce fleuve depuis les pharaons existaient-ils ? Anis se dit à la fin qu’il n’était pas anormal de voir les Egyptiens adorer le Pharaon, mais ce qui était plutôt curieux c’était que le Pharaon a cru vraiment qu’il était, effectivement Dieu.
Rien n’a changé, Une Egypte pour des dieux, et des dieux pour les habitants du Nil. Les habitants de la péniche, le haschich, le désintérêt des gouvernements successifs, leur despotisme ininterrompu pendant toutes les périodes de l’histoire Egyptienne,
Voilà donc (Dérives sur le Nil), roman écrit en 1960 où N. Mahfouz nous arbore la condition humaine de personnes, bien que hautement cultivées, ont ‘’ choisit’’ de vivre en marge de la société, parce que le totalitarisme ne leur laissait pas d’autres choix.
Mustapha Kholal
Dérives sur le Nil
Mustapha Kholal
Cela fait beaucoup de décennies quand ce roman fut écrit et publié en Egypte en 1966. Son auteur, Naguib Mahfouz, allait être châtié par les services policiers de son pays à cause de ce roman. C’est une fiction qui n’a rien de spécifique, d’un romancier, le plus célèbre déjà, à l’époque, le plus lu dans tout le monde arabe. Il est même considéré par tous les critiques, un référent du récit romancier arabe contemporain. Toute l’œuvre Mahfoudienne est profondément critique envers l’Etat, la société, la culture et les valeurs des communautés Egyptiennes, sauf que (Dérives sur le Nil) est un roman transvasant une critique comburante au régime Nassériste jugé dans l’éphéméride comme un régime qui n’a rien à envier aux dictatures classiques. Alors que Nasser et ses officiers militaires avec même de larges courants dans la société Egyptienne, avec également la majorité des intellectuels estimaient, tous, que le régime, connu pour être farouchement panarabe, est progressiste, ouvert, et croit gérer les affaires du pays selon les choix économiques socialistes. Ses deux opposés ennemis à savoir les communistes d’un côté et les frères musulmans d’un autre, sont en continuels affrontements avec le régime qui , de son côté n’épargnait aucun moyen de répression, y compris les arrestations discrétionnaires, les enlèvements et la torture.
Les services de l’autorité ont considéré le roman de Mahfoud comme un support qui assoie l’opposition politique menée par les communistes en général et le camp de l’extrême gauche en particulier. La décision fut ainsi prise de traiter le romancier de la même manière appliquée contre les opposants : l’arrêter et le juger. Contre toute attente, c’est Nasser qui s’opposa à cette mesure répressive et dit alors : on n’arrête pas un Mahfoud. Cela rappelle la même expression formulée par De Gaulle à propos de Sartre en France qui n’hésitait pas, lui et sa compagne, Simone De Beauvoir, à manifester aux côtés des soixante-huitards.
Le roman, bien qu’il reste sur la forme comme sur le contenu même, normale, est émouvant. Ses représentations lyriques sont si éloquentes quand il s’agit de critique des valeurs nouvelles survenues de la politique des responsables qui gèrent le pays depuis la chute de la monarchie Egyptienne en 1952 par un coup d’Etat militaire. Le roman nous présente un interstice que l’on dirait coupé de l’Histoire. La réalité est si amère que les personnages du récit ne trouvent qu’une solution à leur dénégation de la réalité : consommer du haschich pour taire le vécu récusé. Ils sont tous ou presque des intellectuels et aisés, intéressés par les femmes, le sexe qui réfute les normes établis par les valeurs ancestrales ; les femmes dans le récit comme les hommes, rien ne les unit en dehors des infidélités, des divulgations, des échanges vulgaires et, souvent, abjects.
En effet, le personnage principal, Anis , est un fonctionnaire dans le secteur public sanitaire, la quarantaine, d’une culture qui fait de lui un intellectuel, Il rédige l’un de ses rapports gouvernementaux routiniers : habitué de cela durant des décennies, cette fois il l’écrit alors qu’il est encore sous l’effet du haschich qu’il consomme régulièrement, sans qu’il se rende compte que l’encre dans son stylo ne coule plus. Et ce pour montrer à ses supérieurs et à l’opinion publique que les hôpitaux disposent bien des médicaments et des lits d’hospitalisation contrairement à ce que prétendent les journaux qui étalent les plaintes des citoyens. Anis présente son rapport au directeur du service, qui le blâme l’accusant d’irresponsabilité et d’avoir écrit le rapport alors qu’il est hypnotisé par l’effet de l’opium. Anis revient à son travail se demandant s’il n’y avait ni médicaments ni lits , le gouvernement était-il lui aussi hypnotisé pour me laisser écrire un rapport mensonger ? Quelle valeur pourrait bien avoir un rapport écrit avec un style plein d’encre ou complètement vide d’encre alors que les médicaments ne sont pas disponibles et que les hôpitaux manquent de tout équipement…
Finissant son travail, Anis rejoigne, comme chaque jour, la péniche sur le Nil pour retrouver des copains avec qui il consomme de l’opium. Ils sont des avocats, des artistes, des fonctionnaires dans différents secteurs du gouvernement, des journalistes, des écrivains même. Ils ont donné à leur péniche un surnom, ((le royaume)) et ont surnommé chacun d’un sobriquet lui désignant une fonction dans le ((royaume)). Ainsi on a un empereur, un roi, un ministre de la justice, et un général s’occupant des affaires militaires du ((royaume)). Ils se réunissent chaque jour dans la péniche pour consommer du haschich cherchant inconscience et impéritie, pensant que rien dans le monde ne les intéressait et que ce monde se désintéresse également de leur sort, et tant mieux comme ça puisque le haschich tourne, tout va bien. Grâce au haschich ils sont tout le temps en dehors du temps. Un jour, lors d’une assise ils découvrent qu’ils ont tout consommé et qu’il ne restait plus de haschich à leur portée. Ebahis, ils ont tellement regretté de devoir passer une nuit sans haschich vivant ainsi dans la cognition, état qu’ils repoussaient. Là, intervint Anis qui leur offrait un morceau de haschich qu’il gardait pour lui seul. Ainsi, il les a sauvés de la cognition qu’ils n’appréciaient guère. Ils fêtent l’évènement et nomment Anis le bienfaiteur du ((royaume)). Ils le portent aux épaules et crient haut son nom et celui du haschich. C’est à cet instant qu’Anis revoit en imaginaire son passé lointain quand les masses le soulevaient approuvant son courage et son engagement contre le despotisme des colonisateurs Anglais et l’absolutisme du Roi, revendiquant l’indépendance de l’Egypte et l’établissement d’un Etat constitutionnel de Droit et de Justice.
Tout au long des évènements du roman, on poursuit un long monologue de Anis , se parlant à lui-même sous l’effet du haschich, voyageant ainsi dans l’histoire, la philosophie, la métaphysique et soulevant des questions existentielles , cherchant le sens de l’Existence. Il se pose des questions également du sort du fameux calife qui gouvernait au nom d’Allah et qui avait fini par se considérer Dieu détenant tous les Pouvoirs Divins Temporels et Intemporels, puis s’efface pour aller se réfugier au sommet de la montagne. On se demandait où était-il passé ? S’était-il suicidé lorsqu’il a vu que la Nature ne se soumettait pas à lui en rasant Le Caire. Une grande question qu’elle le ramène à contempler de la porte de la péniche les eaux du Nil qui coulait comme coule le temps se demandant pour QUELLES RAISONS tous ces dieux qui ont régenté les habitants de ce fleuve depuis les pharaons existaient-ils ? Anis se dit à la fin qu’il n’était pas anormal de voir les Egyptiens adorer le Pharaon, mais ce qui était plutôt curieux c’était que le Pharaon a cru vraiment qu’il était, effectivement Dieu.
Rien n’a changé, Une Egypte pour des dieux, et des dieux pour les habitants du Nil. Les habitants de la péniche, le haschich, le désintérêt des gouvernements successifs, leur despotisme ininterrompu pendant toutes les périodes de l’histoire Egyptienne,
Voilà donc (Dérives sur le Nil), roman écrit en 1960 où N. Mahfouz nous arbore la condition humaine de personnes, bien que hautement cultivées, ont ‘’ choisit’’ de vivre en marge de la société, parce que le totalitarisme ne leur laissait pas d’autres choix.
Mustapha Kholal
Dérives sur le Nil
Mustapha Kholal
Cela fait beaucoup de décennies quand ce roman fut écrit et publié en Egypte en 1966. Son auteur, Naguib Mahfouz, allait être châtié par les services policiers de son pays à cause de ce roman. C’est une fiction qui n’a rien de spécifique, d’un romancier, le plus célèbre déjà, à l’époque, le plus lu dans tout le monde arabe. Il est même considéré par tous les critiques, un référent du récit romancier arabe contemporain. Toute l’œuvre Mahfoudienne est profondément critique envers l’Etat, la société, la culture et les valeurs des communautés Egyptiennes, sauf que (Dérives sur le Nil) est un roman transvasant une critique comburante au régime Nassériste jugé dans l’éphéméride comme un régime qui n’a rien à envier aux dictatures classiques. Alors que Nasser et ses officiers militaires avec même de larges courants dans la société Egyptienne, avec également la majorité des intellectuels estimaient, tous, que le régime, connu pour être farouchement panarabe, est progressiste, ouvert, et croit gérer les affaires du pays selon les choix économiques socialistes. Ses deux opposés ennemis à savoir les communistes d’un côté et les frères musulmans d’un autre, sont en continuels affrontements avec le régime qui , de son côté n’épargnait aucun moyen de répression, y compris les arrestations discrétionnaires, les enlèvements et la torture.
Les services de l’autorité ont considéré le roman de Mahfoud comme un support qui assoie l’opposition politique menée par les communistes en général et le camp de l’extrême gauche en particulier. La décision fut ainsi prise de traiter le romancier de la même manière appliquée contre les opposants : l’arrêter et le juger. Contre toute attente, c’est Nasser qui s’opposa à cette mesure répressive et dit alors : on n’arrête pas un Mahfoud. Cela rappelle la même expression formulée par De Gaulle à propos de Sartre en France qui n’hésitait pas, lui et sa compagne, Simone De Beauvoir, à manifester aux côtés des soixante-huitards.
Le roman, bien qu’il reste sur la forme comme sur le contenu même, normale, est émouvant. Ses représentations lyriques sont si éloquentes quand il s’agit de critique des valeurs nouvelles survenues de la politique des responsables qui gèrent le pays depuis la chute de la monarchie Egyptienne en 1952 par un coup d’Etat militaire. Le roman nous présente un interstice que l’on dirait coupé de l’Histoire. La réalité est si amère que les personnages du récit ne trouvent qu’une solution à leur dénégation de la réalité : consommer du haschich pour taire le vécu récusé. Ils sont tous ou presque des intellectuels et aisés, intéressés par les femmes, le sexe qui réfute les normes établis par les valeurs ancestrales ; les femmes dans le récit comme les hommes, rien ne les unit en dehors des infidélités, des divulgations, des échanges vulgaires et, souvent, abjects.
En effet, le personnage principal, Anis , est un fonctionnaire dans le secteur public sanitaire, la quarantaine, d’une culture qui fait de lui un intellectuel, Il rédige l’un de ses rapports gouvernementaux routiniers : habitué de cela durant des décennies, cette fois il l’écrit alors qu’il est encore sous l’effet du haschich qu’il consomme régulièrement, sans qu’il se rende compte que l’encre dans son stylo ne coule plus. Et ce pour montrer à ses supérieurs et à l’opinion publique que les hôpitaux disposent bien des médicaments et des lits d’hospitalisation contrairement à ce que prétendent les journaux qui étalent les plaintes des citoyens. Anis présente son rapport au directeur du service, qui le blâme l’accusant d’irresponsabilité et d’avoir écrit le rapport alors qu’il est hypnotisé par l’effet de l’opium. Anis revient à son travail se demandant s’il n’y avait ni médicaments ni lits , le gouvernement était-il lui aussi hypnotisé pour me laisser écrire un rapport mensonger ? Quelle valeur pourrait bien avoir un rapport écrit avec un style plein d’encre ou complètement vide d’encre alors que les médicaments ne sont pas disponibles et que les hôpitaux manquent de tout équipement…
Finissant son travail, Anis rejoigne, comme chaque jour, la péniche sur le Nil pour retrouver des copains avec qui il consomme de l’opium. Ils sont des avocats, des artistes, des fonctionnaires dans différents secteurs du gouvernement, des journalistes, des écrivains même. Ils ont donné à leur péniche un surnom, ((le royaume)) et ont surnommé chacun d’un sobriquet lui désignant une fonction dans le ((royaume)). Ainsi on a un empereur, un roi, un ministre de la justice, et un général s’occupant des affaires militaires du ((royaume)). Ils se réunissent chaque jour dans la péniche pour consommer du haschich cherchant inconscience et impéritie, pensant que rien dans le monde ne les intéressait et que ce monde se désintéresse également de leur sort, et tant mieux comme ça puisque le haschich tourne, tout va bien. Grâce au haschich ils sont tout le temps en dehors du temps. Un jour, lors d’une assise ils découvrent qu’ils ont tout consommé et qu’il ne restait plus de haschich à leur portée. Ebahis, ils ont tellement regretté de devoir passer une nuit sans haschich vivant ainsi dans la cognition, état qu’ils repoussaient. Là, intervint Anis qui leur offrait un morceau de haschich qu’il gardait pour lui seul. Ainsi, il les a sauvés de la cognition qu’ils n’appréciaient guère. Ils fêtent l’évènement et nomment Anis le bienfaiteur du ((royaume)). Ils le portent aux épaules et crient haut son nom et celui du haschich. C’est à cet instant qu’Anis revoit en imaginaire son passé lointain quand les masses le soulevaient approuvant son courage et son engagement contre le despotisme des colonisateurs Anglais et l’absolutisme du Roi, revendiquant l’indépendance de l’Egypte et l’établissement d’un Etat constitutionnel de Droit et de Justice.
Tout au long des évènements du roman, on poursuit un long monologue de Anis , se parlant à lui-même sous l’effet du haschich, voyageant ainsi dans l’histoire, la philosophie, la métaphysique et soulevant des questions existentielles , cherchant le sens de l’Existence. Il se pose des questions également du sort du fameux calife qui gouvernait au nom d’Allah et qui avait fini par se considérer Dieu détenant tous les Pouvoirs Divins Temporels et Intemporels, puis s’efface pour aller se réfugier au sommet de la montagne. On se demandait où était-il passé ? S’était-il suicidé lorsqu’il a vu que la Nature ne se soumettait pas à lui en rasant Le Caire. Une grande question qu’elle le ramène à contempler de la porte de la péniche les eaux du Nil qui coulait comme coule le temps se demandant pour QUELLES RAISONS tous ces dieux qui ont régenté les habitants de ce fleuve depuis les pharaons existaient-ils ? Anis se dit à la fin qu’il n’était pas anormal de voir les Egyptiens adorer le Pharaon, mais ce qui était plutôt curieux c’était que le Pharaon a cru vraiment qu’il était, effectivement Dieu.
Rien n’a changé, Une Egypte pour des dieux, et des dieux pour les habitants du Nil. Les habitants de la péniche, le haschich, le désintérêt des gouvernements successifs, leur despotisme ininterrompu pendant toutes les périodes de l’histoire Egyptienne,
Voilà donc (Dérives sur le Nil), roman écrit en 1960 où N. Mahfouz nous arbore la condition humaine de personnes, bien que hautement cultivées, ont ‘’ choisit’’ de vivre en marge de la société, parce que le totalitarisme ne leur laissait pas d’autres choix.
Mustapha Kholal
Dérives sur le Nil
Mustapha Kholal
Cela fait beaucoup de décennies quand ce roman fut écrit et publié en Egypte en 1966. Son auteur, Naguib Mahfouz, allait être châtié par les services policiers de son pays à cause de ce roman. C’est une fiction qui n’a rien de spécifique, d’un romancier, le plus célèbre déjà, à l’époque, le plus lu dans tout le monde arabe. Il est même considéré par tous les critiques, un référent du récit romancier arabe contemporain. Toute l’œuvre Mahfoudienne est profondément critique envers l’Etat, la société, la culture et les valeurs des communautés Egyptiennes, sauf que (Dérives sur le Nil) est un roman transvasant une critique comburante au régime Nassériste jugé dans l’éphéméride comme un régime qui n’a rien à envier aux dictatures classiques. Alors que Nasser et ses officiers militaires avec même de larges courants dans la société Egyptienne, avec également la majorité des intellectuels estimaient, tous, que le régime, connu pour être farouchement panarabe, est progressiste, ouvert, et croit gérer les affaires du pays selon les choix économiques socialistes. Ses deux opposés ennemis à savoir les communistes d’un côté et les frères musulmans d’un autre, sont en continuels affrontements avec le régime qui , de son côté n’épargnait aucun moyen de répression, y compris les arrestations discrétionnaires, les enlèvements et la torture.
Les services de l’autorité ont considéré le roman de Mahfoud comme un support qui assoie l’opposition politique menée par les communistes en général et le camp de l’extrême gauche en particulier. La décision fut ainsi prise de traiter le romancier de la même manière appliquée contre les opposants : l’arrêter et le juger. Contre toute attente, c’est Nasser qui s’opposa à cette mesure répressive et dit alors : on n’arrête pas un Mahfoud. Cela rappelle la même expression formulée par De Gaulle à propos de Sartre en France qui n’hésitait pas, lui et sa compagne, Simone De Beauvoir, à manifester aux côtés des soixante-huitards.
Le roman, bien qu’il reste sur la forme comme sur le contenu même, normale, est émouvant. Ses représentations lyriques sont si éloquentes quand il s’agit de critique des valeurs nouvelles survenues de la politique des responsables qui gèrent le pays depuis la chute de la monarchie Egyptienne en 1952 par un coup d’Etat militaire. Le roman nous présente un interstice que l’on dirait coupé de l’Histoire. La réalité est si amère que les personnages du récit ne trouvent qu’une solution à leur dénégation de la réalité : consommer du haschich pour taire le vécu récusé. Ils sont tous ou presque des intellectuels et aisés, intéressés par les femmes, le sexe qui réfute les normes établis par les valeurs ancestrales ; les femmes dans le récit comme les hommes, rien ne les unit en dehors des infidélités, des divulgations, des échanges vulgaires et, souvent, abjects.
En effet, le personnage principal, Anis , est un fonctionnaire dans le secteur public sanitaire, la quarantaine, d’une culture qui fait de lui un intellectuel, Il rédige l’un de ses rapports gouvernementaux routiniers : habitué de cela durant des décennies, cette fois il l’écrit alors qu’il est encore sous l’effet du haschich qu’il consomme régulièrement, sans qu’il se rende compte que l’encre dans son stylo ne coule plus. Et ce pour montrer à ses supérieurs et à l’opinion publique que les hôpitaux disposent bien des médicaments et des lits d’hospitalisation contrairement à ce que prétendent les journaux qui étalent les plaintes des citoyens. Anis présente son rapport au directeur du service, qui le blâme l’accusant d’irresponsabilité et d’avoir écrit le rapport alors qu’il est hypnotisé par l’effet de l’opium. Anis revient à son travail se demandant s’il n’y avait ni médicaments ni lits , le gouvernement était-il lui aussi hypnotisé pour me laisser écrire un rapport mensonger ? Quelle valeur pourrait bien avoir un rapport écrit avec un style plein d’encre ou complètement vide d’encre alors que les médicaments ne sont pas disponibles et que les hôpitaux manquent de tout équipement…
Finissant son travail, Anis rejoigne, comme chaque jour, la péniche sur le Nil pour retrouver des copains avec qui il consomme de l’opium. Ils sont des avocats, des artistes, des fonctionnaires dans différents secteurs du gouvernement, des journalistes, des écrivains même. Ils ont donné à leur péniche un surnom, ((le royaume)) et ont surnommé chacun d’un sobriquet lui désignant une fonction dans le ((royaume)). Ainsi on a un empereur, un roi, un ministre de la justice, et un général s’occupant des affaires militaires du ((royaume)). Ils se réunissent chaque jour dans la péniche pour consommer du haschich cherchant inconscience et impéritie, pensant que rien dans le monde ne les intéressait et que ce monde se désintéresse également de leur sort, et tant mieux comme ça puisque le haschich tourne, tout va bien. Grâce au haschich ils sont tout le temps en dehors du temps. Un jour, lors d’une assise ils découvrent qu’ils ont tout consommé et qu’il ne restait plus de haschich à leur portée. Ebahis, ils ont tellement regretté de devoir passer une nuit sans haschich vivant ainsi dans la cognition, état qu’ils repoussaient. Là, intervint Anis qui leur offrait un morceau de haschich qu’il gardait pour lui seul. Ainsi, il les a sauvés de la cognition qu’ils n’appréciaient guère. Ils fêtent l’évènement et nomment Anis le bienfaiteur du ((royaume)). Ils le portent aux épaules et crient haut son nom et celui du haschich. C’est à cet instant qu’Anis revoit en imaginaire son passé lointain quand les masses le soulevaient approuvant son courage et son engagement contre le despotisme des colonisateurs Anglais et l’absolutisme du Roi, revendiquant l’indépendance de l’Egypte et l’établissement d’un Etat constitutionnel de Droit et de Justice.
Tout au long des évènements du roman, on poursuit un long monologue de Anis , se parlant à lui-même sous l’effet du haschich, voyageant ainsi dans l’histoire, la philosophie, la métaphysique et soulevant des questions existentielles , cherchant le sens de l’Existence. Il se pose des questions également du sort du fameux calife qui gouvernait au nom d’Allah et qui avait fini par se considérer Dieu détenant tous les Pouvoirs Divins Temporels et Intemporels, puis s’efface pour aller se réfugier au sommet de la montagne. On se demandait où était-il passé ? S’était-il suicidé lorsqu’il a vu que la Nature ne se soumettait pas à lui en rasant Le Caire. Une grande question qu’elle le ramène à contempler de la porte de la péniche les eaux du Nil qui coulait comme coule le temps se demandant pour QUELLES RAISONS tous ces dieux qui ont régenté les habitants de ce fleuve depuis les pharaons existaient-ils ? Anis se dit à la fin qu’il n’était pas anormal de voir les Egyptiens adorer le Pharaon, mais ce qui était plutôt curieux c’était que le Pharaon a cru vraiment qu’il était, effectivement Dieu.
Rien n’a changé, Une Egypte pour des dieux, et des dieux pour les habitants du Nil. Les habitants de la péniche, le haschich, le désintérêt des gouvernements successifs, leur despotisme ininterrompu pendant toutes les périodes de l’histoire Egyptienne,
Voilà donc (Dérives sur le Nil), roman écrit en 1960 où N. Mahfouz nous arbore la condition humaine de personnes, bien que hautement cultivées, ont ‘’ choisit’’ de vivre en marge de la société, parce que le totalitarisme ne leur laissait pas d’autres choix.
Mustapha Kholal
Dérives sur le Nil
Mustapha Kholal
Cela fait beaucoup de décennies quand ce roman fut écrit et publié en Egypte en 1966. Son auteur, Naguib Mahfouz, allait être châtié par les services policiers de son pays à cause de ce roman. C’est une fiction qui n’a rien de spécifique, d’un romancier, le plus célèbre déjà, à l’époque, le plus lu dans tout le monde arabe. Il est même considéré par tous les critiques, un référent du récit romancier arabe contemporain. Toute l’œuvre Mahfoudienne est profondément critique envers l’Etat, la société, la culture et les valeurs des communautés Egyptiennes, sauf que (Dérives sur le Nil) est un roman transvasant une critique comburante au régime Nassériste jugé dans l’éphéméride comme un régime qui n’a rien à envier aux dictatures classiques. Alors que Nasser et ses officiers militaires avec même de larges courants dans la société Egyptienne, avec également la majorité des intellectuels estimaient, tous, que le régime, connu pour être farouchement panarabe, est progressiste, ouvert, et croit gérer les affaires du pays selon les choix économiques socialistes. Ses deux opposés ennemis à savoir les communistes d’un côté et les frères musulmans d’un autre, sont en continuels affrontements avec le régime qui , de son côté n’épargnait aucun moyen de répression, y compris les arrestations discrétionnaires, les enlèvements et la torture.
Les services de l’autorité ont considéré le roman de Mahfoud comme un support qui assoie l’opposition politique menée par les communistes en général et le camp de l’extrême gauche en particulier. La décision fut ainsi prise de traiter le romancier de la même manière appliquée contre les opposants : l’arrêter et le juger. Contre toute attente, c’est Nasser qui s’opposa à cette mesure répressive et dit alors : on n’arrête pas un Mahfoud. Cela rappelle la même expression formulée par De Gaulle à propos de Sartre en France qui n’hésitait pas, lui et sa compagne, Simone De Beauvoir, à manifester aux côtés des soixante-huitards.
Le roman, bien qu’il reste sur la forme comme sur le contenu même, normale, est émouvant. Ses représentations lyriques sont si éloquentes quand il s’agit de critique des valeurs nouvelles survenues de la politique des responsables qui gèrent le pays depuis la chute de la monarchie Egyptienne en 1952 par un coup d’Etat militaire. Le roman nous présente un interstice que l’on dirait coupé de l’Histoire. La réalité est si amère que les personnages du récit ne trouvent qu’une solution à leur dénégation de la réalité : consommer du haschich pour taire le vécu récusé. Ils sont tous ou presque des intellectuels et aisés, intéressés par les femmes, le sexe qui réfute les normes établis par les valeurs ancestrales ; les femmes dans le récit comme les hommes, rien ne les unit en dehors des infidélités, des divulgations, des échanges vulgaires et, souvent, abjects.
En effet, le personnage principal, Anis , est un fonctionnaire dans le secteur public sanitaire, la quarantaine, d’une culture qui fait de lui un intellectuel, Il rédige l’un de ses rapports gouvernementaux routiniers : habitué de cela durant des décennies, cette fois il l’écrit alors qu’il est encore sous l’effet du haschich qu’il consomme régulièrement, sans qu’il se rende compte que l’encre dans son stylo ne coule plus. Et ce pour montrer à ses supérieurs et à l’opinion publique que les hôpitaux disposent bien des médicaments et des lits d’hospitalisation contrairement à ce que prétendent les journaux qui étalent les plaintes des citoyens. Anis présente son rapport au directeur du service, qui le blâme l’accusant d’irresponsabilité et d’avoir écrit le rapport alors qu’il est hypnotisé par l’effet de l’opium. Anis revient à son travail se demandant s’il n’y avait ni médicaments ni lits , le gouvernement était-il lui aussi hypnotisé pour me laisser écrire un rapport mensonger ? Quelle valeur pourrait bien avoir un rapport écrit avec un style plein d’encre ou complètement vide d’encre alors que les médicaments ne sont pas disponibles et que les hôpitaux manquent de tout équipement…
Finissant son travail, Anis rejoigne, comme chaque jour, la péniche sur le Nil pour retrouver des copains avec qui il consomme de l’opium. Ils sont des avocats, des artistes, des fonctionnaires dans différents secteurs du gouvernement, des journalistes, des écrivains même. Ils ont donné à leur péniche un surnom, ((le royaume)) et ont surnommé chacun d’un sobriquet lui désignant une fonction dans le ((royaume)). Ainsi on a un empereur, un roi, un ministre de la justice, et un général s’occupant des affaires militaires du ((royaume)). Ils se réunissent chaque jour dans la péniche pour consommer du haschich cherchant inconscience et impéritie, pensant que rien dans le monde ne les intéressait et que ce monde se désintéresse également de leur sort, et tant mieux comme ça puisque le haschich tourne, tout va bien. Grâce au haschich ils sont tout le temps en dehors du temps. Un jour, lors d’une assise ils découvrent qu’ils ont tout consommé et qu’il ne restait plus de haschich à leur portée. Ebahis, ils ont tellement regretté de devoir passer une nuit sans haschich vivant ainsi dans la cognition, état qu’ils repoussaient. Là, intervint Anis qui leur offrait un morceau de haschich qu’il gardait pour lui seul. Ainsi, il les a sauvés de la cognition qu’ils n’appréciaient guère. Ils fêtent l’évènement et nomment Anis le bienfaiteur du ((royaume)). Ils le portent aux épaules et crient haut son nom et celui du haschich. C’est à cet instant qu’Anis revoit en imaginaire son passé lointain quand les masses le soulevaient approuvant son courage et son engagement contre le despotisme des colonisateurs Anglais et l’absolutisme du Roi, revendiquant l’indépendance de l’Egypte et l’établissement d’un Etat constitutionnel de Droit et de Justice.
Tout au long des évènements du roman, on poursuit un long monologue de Anis , se parlant à lui-même sous l’effet du haschich, voyageant ainsi dans l’histoire, la philosophie, la métaphysique et soulevant des questions existentielles , cherchant le sens de l’Existence. Il se pose des questions également du sort du fameux calife qui gouvernait au nom d’Allah et qui avait fini par se considérer Dieu détenant tous les Pouvoirs Divins Temporels et Intemporels, puis s’efface pour aller se réfugier au sommet de la montagne. On se demandait où était-il passé ? S’était-il suicidé lorsqu’il a vu que la Nature ne se soumettait pas à lui en rasant Le Caire. Une grande question qu’elle le ramène à contempler de la porte de la péniche les eaux du Nil qui coulait comme coule le temps se demandant pour QUELLES RAISONS tous ces dieux qui ont régenté les habitants de ce fleuve depuis les pharaons existaient-ils ? Anis se dit à la fin qu’il n’était pas anormal de voir les Egyptiens adorer le Pharaon, mais ce qui était plutôt curieux c’était que le Pharaon a cru vraiment qu’il était, effectivement Dieu.
Rien n’a changé, Une Egypte pour des dieux, et des dieux pour les habitants du Nil. Les habitants de la péniche, le haschich, le désintérêt des gouvernements successifs, leur despotisme ininterrompu pendant toutes les périodes de l’histoire Egyptienne,
Voilà donc (Dérives sur le Nil), roman écrit en 1960 où N. Mahfouz nous arbore la condition humaine de personnes, bien que hautement cultivées, ont ‘’ choisit’’ de vivre en marge de la société, parce que le totalitarisme ne leur laissait pas d’autres choix.
Mustapha Kholal
Dérives sur le Nil
Mustapha Kholal
Cela fait beaucoup de décennies quand ce roman fut écrit et publié en Egypte en 1966. Son auteur, Naguib Mahfouz, allait être châtié par les services policiers de son pays à cause de ce roman. C’est une fiction qui n’a rien de spécifique, d’un romancier, le plus célèbre déjà, à l’époque, le plus lu dans tout le monde arabe. Il est même considéré par tous les critiques, un référent du récit romancier arabe contemporain. Toute l’œuvre Mahfoudienne est profondément critique envers l’Etat, la société, la culture et les valeurs des communautés Egyptiennes, sauf que (Dérives sur le Nil) est un roman transvasant une critique comburante au régime Nassériste jugé dans l’éphéméride comme un régime qui n’a rien à envier aux dictatures classiques. Alors que Nasser et ses officiers militaires avec même de larges courants dans la société Egyptienne, avec également la majorité des intellectuels estimaient, tous, que le régime, connu pour être farouchement panarabe, est progressiste, ouvert, et croit gérer les affaires du pays selon les choix économiques socialistes. Ses deux opposés ennemis à savoir les communistes d’un côté et les frères musulmans d’un autre, sont en continuels affrontements avec le régime qui , de son côté n’épargnait aucun moyen de répression, y compris les arrestations discrétionnaires, les enlèvements et la torture.
Les services de l’autorité ont considéré le roman de Mahfoud comme un support qui assoie l’opposition politique menée par les communistes en général et le camp de l’extrême gauche en particulier. La décision fut ainsi prise de traiter le romancier de la même manière appliquée contre les opposants : l’arrêter et le juger. Contre toute attente, c’est Nasser qui s’opposa à cette mesure répressive et dit alors : on n’arrête pas un Mahfoud. Cela rappelle la même expression formulée par De Gaulle à propos de Sartre en France qui n’hésitait pas, lui et sa compagne, Simone De Beauvoir, à manifester aux côtés des soixante-huitards.
Le roman, bien qu’il reste sur la forme comme sur le contenu même, normale, est émouvant. Ses représentations lyriques sont si éloquentes quand il s’agit de critique des valeurs nouvelles survenues de la politique des responsables qui gèrent le pays depuis la chute de la monarchie Egyptienne en 1952 par un coup d’Etat militaire. Le roman nous présente un interstice que l’on dirait coupé de l’Histoire. La réalité est si amère que les personnages du récit ne trouvent qu’une solution à leur dénégation de la réalité : consommer du haschich pour taire le vécu récusé. Ils sont tous ou presque des intellectuels et aisés, intéressés par les femmes, le sexe qui réfute les normes établis par les valeurs ancestrales ; les femmes dans le récit comme les hommes, rien ne les unit en dehors des infidélités, des divulgations, des échanges vulgaires et, souvent, abjects.
En effet, le personnage principal, Anis , est un fonctionnaire dans le secteur public sanitaire, la quarantaine, d’une culture qui fait de lui un intellectuel, Il rédige l’un de ses rapports gouvernementaux routiniers : habitué de cela durant des décennies, cette fois il l’écrit alors qu’il est encore sous l’effet du haschich qu’il consomme régulièrement, sans qu’il se rende compte que l’encre dans son stylo ne coule plus. Et ce pour montrer à ses supérieurs et à l’opinion publique que les hôpitaux disposent bien des médicaments et des lits d’hospitalisation contrairement à ce que prétendent les journaux qui étalent les plaintes des citoyens. Anis présente son rapport au directeur du service, qui le blâme l’accusant d’irresponsabilité et d’avoir écrit le rapport alors qu’il est hypnotisé par l’effet de l’opium. Anis revient à son travail se demandant s’il n’y avait ni médicaments ni lits , le gouvernement était-il lui aussi hypnotisé pour me laisser écrire un rapport mensonger ? Quelle valeur pourrait bien avoir un rapport écrit avec un style plein d’encre ou complètement vide d’encre alors que les médicaments ne sont pas disponibles et que les hôpitaux manquent de tout équipement…
Finissant son travail, Anis rejoigne, comme chaque jour, la péniche sur le Nil pour retrouver des copains avec qui il consomme de l’opium. Ils sont des avocats, des artistes, des fonctionnaires dans différents secteurs du gouvernement, des journalistes, des écrivains même. Ils ont donné à leur péniche un surnom, ((le royaume)) et ont surnommé chacun d’un sobriquet lui désignant une fonction dans le ((royaume)). Ainsi on a un empereur, un roi, un ministre de la justice, et un général s’occupant des affaires militaires du ((royaume)). Ils se réunissent chaque jour dans la péniche pour consommer du haschich cherchant inconscience et impéritie, pensant que rien dans le monde ne les intéressait et que ce monde se désintéresse également de leur sort, et tant mieux comme ça puisque le haschich tourne, tout va bien. Grâce au haschich ils sont tout le temps en dehors du temps. Un jour, lors d’une assise ils découvrent qu’ils ont tout consommé et qu’il ne restait plus de haschich à leur portée. Ebahis, ils ont tellement regretté de devoir passer une nuit sans haschich vivant ainsi dans la cognition, état qu’ils repoussaient. Là, intervint Anis qui leur offrait un morceau de haschich qu’il gardait pour lui seul. Ainsi, il les a sauvés de la cognition qu’ils n’appréciaient guère. Ils fêtent l’évènement et nomment Anis le bienfaiteur du ((royaume)). Ils le portent aux épaules et crient haut son nom et celui du haschich. C’est à cet instant qu’Anis revoit en imaginaire son passé lointain quand les masses le soulevaient approuvant son courage et son engagement contre le despotisme des colonisateurs Anglais et l’absolutisme du Roi, revendiquant l’indépendance de l’Egypte et l’établissement d’un Etat constitutionnel de Droit et de Justice.
Tout au long des évènements du roman, on poursuit un long monologue de Anis , se parlant à lui-même sous l’effet du haschich, voyageant ainsi dans l’histoire, la philosophie, la métaphysique et soulevant des questions existentielles , cherchant le sens de l’Existence. Il se pose des questions également du sort du fameux calife qui gouvernait au nom d’Allah et qui avait fini par se considérer Dieu détenant tous les Pouvoirs Divins Temporels et Intemporels, puis s’efface pour aller se réfugier au sommet de la montagne. On se demandait où était-il passé ? S’était-il suicidé lorsqu’il a vu que la Nature ne se soumettait pas à lui en rasant Le Caire. Une grande question qu’elle le ramène à contempler de la porte de la péniche les eaux du Nil qui coulait comme coule le temps se demandant pour QUELLES RAISONS tous ces dieux qui ont régenté les habitants de ce fleuve depuis les pharaons existaient-ils ? Anis se dit à la fin qu’il n’était pas anormal de voir les Egyptiens adorer le Pharaon, mais ce qui était plutôt curieux c’était que le Pharaon a cru vraiment qu’il était, effectivement Dieu.
Rien n’a changé, Une Egypte pour des dieux, et des dieux pour les habitants du Nil. Les habitants de la péniche, le haschich, le désintérêt des gouvernements successifs, leur despotisme ininterrompu pendant toutes les périodes de l’histoire Egyptienne,
Voilà donc (Dérives sur le Nil), roman écrit en 1960 où N. Mahfouz nous arbore la condition humaine de personnes, bien que hautement cultivées, ont ‘’ choisit’’ de vivre en marge de la société, parce que le totalitarisme ne leur laissait pas d’autres choix.
Mustapha Kholal
Dérives sur le Nil
Mustapha Kholal
Cela fait beaucoup de décennies quand ce roman fut écrit et publié en Egypte en 1966. Son auteur, Naguib Mahfouz, allait être châtié par les services policiers de son pays à cause de ce roman. C’est une fiction qui n’a rien de spécifique, d’un romancier, le plus célèbre déjà, à l’époque, le plus lu dans tout le monde arabe. Il est même considéré par tous les critiques, un référent du récit romancier arabe contemporain. Toute l’œuvre Mahfoudienne est profondément critique envers l’Etat, la société, la culture et les valeurs des communautés Egyptiennes, sauf que (Dérives sur le Nil) est un roman transvasant une critique comburante au régime Nassériste jugé dans l’éphéméride comme un régime qui n’a rien à envier aux dictatures classiques. Alors que Nasser et ses officiers militaires avec même de larges courants dans la société Egyptienne, avec également la majorité des intellectuels estimaient, tous, que le régime, connu pour être farouchement panarabe, est progressiste, ouvert, et croit gérer les affaires du pays selon les choix économiques socialistes. Ses deux opposés ennemis à savoir les communistes d’un côté et les frères musulmans d’un autre, sont en continuels affrontements avec le régime qui , de son côté n’épargnait aucun moyen de répression, y compris les arrestations discrétionnaires, les enlèvements et la torture.
Les services de l’autorité ont considéré le roman de Mahfoud comme un support qui assoie l’opposition politique menée par les communistes en général et le camp de l’extrême gauche en particulier. La décision fut ainsi prise de traiter le romancier de la même manière appliquée contre les opposants : l’arrêter et le juger. Contre toute attente, c’est Nasser qui s’opposa à cette mesure répressive et dit alors : on n’arrête pas un Mahfoud. Cela rappelle la même expression formulée par De Gaulle à propos de Sartre en France qui n’hésitait pas, lui et sa compagne, Simone De Beauvoir, à manifester aux côtés des soixante-huitards.
Le roman, bien qu’il reste sur la forme comme sur le contenu même, normale, est émouvant. Ses représentations lyriques sont si éloquentes quand il s’agit de critique des valeurs nouvelles survenues de la politique des responsables qui gèrent le pays depuis la chute de la monarchie Egyptienne en 1952 par un coup d’Etat militaire. Le roman nous présente un interstice que l’on dirait coupé de l’Histoire. La réalité est si amère que les personnages du récit ne trouvent qu’une solution à leur dénégation de la réalité : consommer du haschich pour taire le vécu récusé. Ils sont tous ou presque des intellectuels et aisés, intéressés par les femmes, le sexe qui réfute les normes établis par les valeurs ancestrales ; les femmes dans le récit comme les hommes, rien ne les unit en dehors des infidélités, des divulgations, des échanges vulgaires et, souvent, abjects.
En effet, le personnage principal, Anis , est un fonctionnaire dans le secteur public sanitaire, la quarantaine, d’une culture qui fait de lui un intellectuel, Il rédige l’un de ses rapports gouvernementaux routiniers : habitué de cela durant des décennies, cette fois il l’écrit alors qu’il est encore sous l’effet du haschich qu’il consomme régulièrement, sans qu’il se rende compte que l’encre dans son stylo ne coule plus. Et ce pour montrer à ses supérieurs et à l’opinion publique que les hôpitaux disposent bien des médicaments et des lits d’hospitalisation contrairement à ce que prétendent les journaux qui étalent les plaintes des citoyens. Anis présente son rapport au directeur du service, qui le blâme l’accusant d’irresponsabilité et d’avoir écrit le rapport alors qu’il est hypnotisé par l’effet de l’opium. Anis revient à son travail se demandant s’il n’y avait ni médicaments ni lits , le gouvernement était-il lui aussi hypnotisé pour me laisser écrire un rapport mensonger ? Quelle valeur pourrait bien avoir un rapport écrit avec un style plein d’encre ou complètement vide d’encre alors que les médicaments ne sont pas disponibles et que les hôpitaux manquent de tout équipement…
Finissant son travail, Anis rejoigne, comme chaque jour, la péniche sur le Nil pour retrouver des copains avec qui il consomme de l’opium. Ils sont des avocats, des artistes, des fonctionnaires dans différents secteurs du gouvernement, des journalistes, des écrivains même. Ils ont donné à leur péniche un surnom, ((le royaume)) et ont surnommé chacun d’un sobriquet lui désignant une fonction dans le ((royaume)). Ainsi on a un empereur, un roi, un ministre de la justice, et un général s’occupant des affaires militaires du ((royaume)). Ils se réunissent chaque jour dans la péniche pour consommer du haschich cherchant inconscience et impéritie, pensant que rien dans le monde ne les intéressait et que ce monde se désintéresse également de leur sort, et tant mieux comme ça puisque le haschich tourne, tout va bien. Grâce au haschich ils sont tout le temps en dehors du temps. Un jour, lors d’une assise ils découvrent qu’ils ont tout consommé et qu’il ne restait plus de haschich à leur portée. Ebahis, ils ont tellement regretté de devoir passer une nuit sans haschich vivant ainsi dans la cognition, état qu’ils repoussaient. Là, intervint Anis qui leur offrait un morceau de haschich qu’il gardait pour lui seul. Ainsi, il les a sauvés de la cognition qu’ils n’appréciaient guère. Ils fêtent l’évènement et nomment Anis le bienfaiteur du ((royaume)). Ils le portent aux épaules et crient haut son nom et celui du haschich. C’est à cet instant qu’Anis revoit en imaginaire son passé lointain quand les masses le soulevaient approuvant son courage et son engagement contre le despotisme des colonisateurs Anglais et l’absolutisme du Roi, revendiquant l’indépendance de l’Egypte et l’établissement d’un Etat constitutionnel de Droit et de Justice.
Tout au long des évènements du roman, on poursuit un long monologue de Anis , se parlant à lui-même sous l’effet du haschich, voyageant ainsi dans l’histoire, la philosophie, la métaphysique et soulevant des questions existentielles , cherchant le sens de l’Existence. Il se pose des questions également du sort du fameux calife qui gouvernait au nom d’Allah et qui avait fini par se considérer Dieu détenant tous les Pouvoirs Divins Temporels et Intemporels, puis s’efface pour aller se réfugier au sommet de la montagne. On se demandait où était-il passé ? S’était-il suicidé lorsqu’il a vu que la Nature ne se soumettait pas à lui en rasant Le Caire. Une grande question qu’elle le ramène à contempler de la porte de la péniche les eaux du Nil qui coulait comme coule le temps se demandant pour QUELLES RAISONS tous ces dieux qui ont régenté les habitants de ce fleuve depuis les pharaons existaient-ils ? Anis se dit à la fin qu’il n’était pas anormal de voir les Egyptiens adorer le Pharaon, mais ce qui était plutôt curieux c’était que le Pharaon a cru vraiment qu’il était, effectivement Dieu.
Rien n’a changé, Une Egypte pour des dieux, et des dieux pour les habitants du Nil. Les habitants de la péniche, le haschich, le désintérêt des gouvernements successifs, leur despotisme ininterrompu pendant toutes les périodes de l’histoire Egyptienne,
Voilà donc (Dérives sur le Nil), roman écrit en 1960 où N. Mahfouz nous arbore la condition humaine de personnes, bien que hautement cultivées, ont ‘’ choisit’’ de vivre en marge de la société, parce que le totalitarisme ne leur laissait pas d’autres choix.
Mustapha Kholal