La matinée du lendemain se déroula au fil d’expériences traumatiques. Des interlocuteurs tentaient vainement de me faire comprendre des phrases mystérieuses énoncées en anglais avec les accents les plus exotiques, je leur révélais mon incompréhension dans un anglais approximatif avec un accent français à tronçonner, nous nous quittions rougis par l’effort, sans avoir compris quoi que ce soit de ce que tentait d’expliquer l’autre. Pour nombre d’entre eux, j’apprendrai un peu plus tard qu’ils étaient camerounais, belges, québécois, sénégalais... francophones.
Je progressais néanmoins.
Bibliothèque, service des transports, des voyages, des visas, un certain nombre de services dont j’ignorerai jusqu’à ma mort l’utilité, le service médical du Tribunal, réputé parmi les salariés comme le plus court chemin vers le paradis (l’aspirine n’ayant jamais vaincu une fièvre jaune ni les complications d’une grossesse, la vie est mal faite), la staff association (le « syndicat » local), le service des enquêtes intérieures, des constructions, des formations, etc., etc. Cela ne prit finalement qu’une semaine et demie. Avec celles de sortie, j’avais passé environ un septième de ce premier contrat en formalités administratives.