Besançon, Palente, 10 décembre 2025 - 11 h 39
Le soleil revient par à-coups dans le quartier bisontin. Ce matin, il a éclairé les collines comtoises de la ville, majestueuses. Je ressens une telle gratitude face à ces aubes lumineuses et revigorantes. Je suis tellement chanceuse d’être le témoin de tant de beauté. Une fois n’est pas coutume, j’écris alors que la matinée va laisser place au zénith du jour. Je m’interroge beaucoup en ce moment sur la notion de respect.
On entend parfois que le respect se perd ou qu’il n’y a plus de respect. Mais savons-nous encore ce qu’est le respect authentique ? Celui qui se vit, non comme une caractéristique d’un individu, mais comme la qualité des relations entre plusieurs. Parce qu’il y a respect et respect. Il y a le respect qu’on inspire et le respect qu’on attire. Qu’est-ce qui fait la différence entre les deux ? La peur et la crainte.
La crainte est une peur mêlée de respect véritable. Sans cela, la crainte s’éteint et devient simplement de la peur. Quiconque inspire la crainte sans manifester et attirer à lui le moindre respect est dans la volonté de susciter la peur… C’est la définition même du tyran.
Les tyrans qui inspirent la peur le font parce qu’ils savent que leur autorité ne tient à rien, à une illusion très puissante, mais une illusion quand même. Toute peur s’affronte par le courage qui naît de l’oppression.
Le courageux inspire la crainte et terrifie les tyrans. Voilà pourquoi beaucoup de voix courageuses, lors d’une situation d’injustice, sont éteintes, souvent de la plus violente des manières. Une façon pour le tyran de dire à tous les aspirants courageux et à ceux qui sont tenus par la peur : "Voici ce qui se passera si tu oses défier mon autorité tyrannique…"
Mais ce que le tyran ne peut savoir, c’est que le courage n’est pas opposé à la peur, comme la vie n’est pas opposée à la mort. De la peur naît le courage, comme de la vie naît la mort. Le tyran a souvent peur de la mort, comme il a peur du courage, persuadé qu’il n’y a pas de limite à sa volonté. Il se trompe, là encore.
L'âme courageuse, contrairement à l’esprit tyrannique, n’a plus rien à perdre, si ce n’est sa propre peur… Un écran de fumée, dont il prend conscience avec la plus aiguë des précisions, la plus simple des évidences. Le courageux n’a plus le choix. Il n’a plus que la possibilité d’affronter sa peur, de la dompter et de l’utiliser comme une force motrice vers sa propre délivrance.
C’est pour tout cela que l’on peut affirmer avec la plus grande des certitudes, avec la confiance que nous confère un savoir quasi mathématique, qu’un jour ou l’autre, les courageux se lèveront et que les tyrans tomberont…
C’est une règle presque universelle.
Le soleil reviendra-t-il éclairé de sa lumière les collines comtoises ? Confiante, j’ai hâte d’un nouveau jour, j’ai hâte de voir ce que demain nous prépare…. Respect.