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Billet de blog 13 novembre 2008

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Michel Le Bris : la force de création

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

« Je suis né au bord de la mer, dans un coin très solitaire, raconte Michel Le Bris. Dès l’enfance, j’étais fasciné par le bruit des vagues, les tempêtes, les grondements... C’était terrifiant et séduisant à la fois. J’ai eu très tôt cette sensation qu’au cœur du monde, il y avait une puissance et que cette force, nous l’avions tous en nous. La question essentielle était de savoir comment faire pour qu’elle s’exprime de manière créatrice et non destructrice.»

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Dans son dernier roman, La Beauté du monde (éd. Grasset), Michel Le Bris explore cette puissance en nous menant sur les pas de Martin Johnson et Osa, grandes stars de l’aventure dans l’Amérique des années 20. Martin, compagnon de jeunesse de Jack London, inventa le cinéma animalier, le documentaire, et Osa, la plus glamour des risque-tout, inspira l’héroïne du film de King-Kong.
« J’ai découvert ce couple oublié et étonnant, il y a longtemps en préparant un documentaire sur Jack London pour l’émission Un siècle d’écrivains. Je suis parti sur leurs traces et j’ai découvert que le moindre de leur mouvement faisait alors la Une. Ils ont inspiré une BD, célèbre à l’époque, Jungle Jim et cette BD a elle-même inspiré des tas de gamins comme le petit Spielberg.»
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La nature sauvage de l'être

« Martin et Osa partent en Afrique filmer les animaux sauvages pour changer le regard, la perception du public sur le “sauvage” car c’est un trésor méconnu. Ils créent un pont entre ce monde premier et la modernité qui est en train de se créer à New York.
Les années 20 sont des années incroyables. Il y a une prise de pouvoir de la jeunesse, des femmes, surtout à New-York. C’est aussi Braque et Picasso qui exposent leurs œuvres au milieu de masques africains, la naissance de Harlem, l’ambition de s’inventer une nouvelle culture entre culture américaine et racines africaines.
Cette génération recrée le monde et s’ouvre tout à coup vers l’extérieur, vers toutes les cultures ; et lève le voile sur la “nature sauvage” de l’être qui n’avait jamais été prise en compte jusque-là.»
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« Ces deux personnages que je raconte dans la Beauté du monde, reprend Michel Le Bris, sont au cœur des interrogations que je me pose depuis toujours, de cette même question que tout artiste rencontre : la modernité, la capacité de création s’invente-t-elle dans la part sauvage de l’esprit humain ?
Mon début de réponse commence dans ce livre. Nous possédons cette capacité à créer des formes à partir du chaos du monde, à créer de la beauté. Le challenge de tout artiste est de manifester cette puissance, cette force sauvage, mais aussi de la contenir en la mettant en œuvre au risque de se faire dévorer par elle. Spielberg le démontre admirablement lorsque Maître Yoda dit à propos de Dark Vardor : "Il a été séduit par le côté obscur de la Force". Mais attention, ce côté obscur nous ne devons pas l’ignorer mais l’incarner, le manifester dans une forme.

C’est à la fois effrayant et magnifique. »

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Photo Sylvain Marchou.

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rien à voir, mais vous pouvez faire un p'tit tour par les PPJ :

http://www.mediapart.frhttp://blogs.mediapart.fr/edition/petits-plaisirs-du-jour-ppj

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