« Janis, Barbara, Mona Lisa, Comme tout est insipide sans vous ; le monde m’a tout l’air d’une pièce froide et vide et les choses les plus neuves sont comme si je les avais déjà vu trois fois. » s’écria HT. Son sang ne fit plus aucun tour et puisque ML semblait hors de portée, il décida illico de rejoindre l’antre qui le réchauffait en cas de blues : la chambre froide du boucher de la rue Sangfin.
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Il ne savait pourquoi mais l’ambiance de ce magasin lui avait toujours déglacé les tripes. Le Maître Carnico y excellait depuis sa plus tendre enfance, dépeçant savamment des morceaux de choix, ramenés aux premières lueurs du marché de Rungis.
HT était pourtant végétarien depuis le jour où l’oncle de sa tante par alliance, elle-même fille d’oiseleur, avait impunément fait brûlé un coucou parfumé au houblon dans une cocotte en fonte rouge. La vision de cette carcasse cramoisie avait décidé de son destin alimentaire.
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Dans la chambre froide, les gigantesques morceaux de viande qui pendouillaient ça et là répugnaient Hyppolite mais il se blindait en se remémorant les mots de sa mère, homéopathe de renom : « On soigne le mal par le mal ». Et ça fonctionnait !
La vision de toute cette bidoche sanguinolente agrémentée du froid et du carrelage polaire le tétanisait tant et tant qu’il finissait toujours par sortir comme une fusée de ce repaire de carnassiers.
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C’est pendant cette folle course que la transformation s’opérait : il se jetait sur la porte, l’ouvrait à grande volée et détalait sans panache en traversant la boucherie devant les clients effarés. Maître Carnico éclatait d’un grand rire tandis qu’Hyppolite embrassait l’air de la rue, courait bras et tête levés, bouche grande ouverte, offert à la chaleur du monde.
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Etait-ce le choc thermique ou le silence des cadavres qui remettaient de l’ordre dans ses synapses, HT ne le savait pas mais cette étrange médication faisait chaque fois ses preuves. Un p’tit coup de blues, un p’tit coup de chambre froide et hop ! Il retrouvait ses pleins sens, ses tempes pulsaient, ses poumons se déployaient et il riait de bonheur en pleurant comme un curé un jour de pluie.
Ce mardi-là, il déboula sur le trottoir en hurlant :
« ML ! ML ! ML ! Me voici ! »
puis il s’arrêta net lorsqu’une vieille pie le croisa en maugréant « Au moins un qui ne dit pas “Me voilà !” ».
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Et pendant ce temps-là....
...Vincent Truffy prenait sa besogne à cœur et même si ce n’était pas son anniversaire, il en voyait 36 chandelles avec l’énigme ML. La base de Dupral n’était peut-être pas sûre mais à la rédaction de Mediapart, chacun y mettait du sien :
Laurent Mauduit n’épargnait pas ses recherches, il en avait des caisses, Antoine Perraud se disait prêt à mettre un coup de marteau dans la bibliothèque secrète du mont Athos pour dégotter les origines du M et du L, David Dufresne était dérouté devant ses carnets, Sylvain Bourmeau se replongeait dans la Gloire des Pythre et Mathieu Magnaudeix répétait à l’envi qu’il connaissait Diego Maradona, ce qui donnait peut-être une piste pour le M.
Quant à Claude-Marie Vadrot, il variait les plaisirs de leurs déjeuners avec les bons plants du marché, Coeur de bœuf, Rose de Berne, Pyros ou Noire de Crimée selon l’humeur.
Rien de tout cela ne suffisait.
Le mystère ML n’était ni au chocolat ni à la vanille mais avait un petit goût de miel des Alpilles qui titillait l’instinct de notre chasseur de web. Vincent retourna dans son studio et se colla devant l’ordinateur. La clé devait se trouver là, quelque part, dans les entrailles de Mediapart .
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Il plongea dans la toile, suivit les fils de MP et commença à éplucher les blogs quand son œil se colla sur la ligne des messages qui indiquait 1.
Clic. Un message de ML !
Objet : Ni Mona ni Lisa... ni Mythe ni Légende
Vincent hésita avant de dérouler le message. Il était là, ému, face à ML, face à ses mots, rien que pour lui...
Troublé comme un verre d’eau qui accueille une goutte de Pastis, il oublia HP et commença à lire.
Statufié ! C’est ainsi que tout observateur aurait désigné Vincent Truffy à la fin de sa lecture. Il fixait l’écran et restait bouche bée.
Il était estomaqué mais il savait ....
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C’est à ce moment précis que Patrice Beray décida de lui téléphoner :
"Vincent, tu sais, pour l’histoire de la porte qui restera toujours ouverte à celui qui la prend, j’ai trouvé ! Ecoute :
« Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée ». Avec cette seule phrase, Baudelaire nous ouvre les portes de toutes les libertés!
ML : Monde de Liberté !
Mais Vincent ne dit rien, il savait.
Allait-il publier le dénouement de l'intrigue sur son blog?...
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...La suite, maintenant sur votre écran ! (Chez Labul)
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Les épisodes précédents :
1) http://www.mediapart.frhttp://blogs.mediapart.fr/blog/christel/080608/ht-l-amoureux-de-ml-sur-mediapart-hippolyte-1-version-christel
2) http://www.mediapart.frhttp://blogs.mediapart.fr/blog/anne-guerin-castell/080608/ht-l-amoureux-de-ml-sur-mediapart-hippolyte-2-anne-g-c
3) http://www.mediapart.frhttp://blogs.mediapart.fr/blog/christel/090608/ht-l-amoureux-de-ml-sur-mediapart-hippolyte-3-version-grain-de-sel
4) http://www.mediapart.frhttp://blogs.mediapart.fr/blog/anne-guerin-castell/110608/ht-l-amoureux-de-ml-sur-mediapart-hippolyte-4-anne-g-c
5) http://www.mediapart.frhttp://blogs.mediapart.fr/blog/tonymaj/120608/ht-l-amoureux-de-ml-sur-mediapart-hippolyte-5-tonymaj
6) http://www.mediapart.frhttp://blogs.mediapart.fr/blog/serval/150608/ht-l-amoureux-de-ml-sur-mediapart-hippolyte-6-serval