« Une éducation libertine (éd. Gallimard) n’est pas un livre consensuel mais un livre qui bouscule le lecteur dans ses habitudes », dit en souriant Jean-Baptiste Del Amo. Dans ce roman qui se passe dans le Paris grouillant et miséreux du 18e siècle, le jeune Gaspard, 19 ans, arrive tout droit de sa Bretagne natale. De nombreux flash-back, empreints de violence familiale, expliquent son désir d’ascension sociale qu’il vivra en tombant sous la coupe d’un penseur, affranchi de toute morale, le comte Etienne de V. Ce dernier fera de Gaspard un vrai libertin du siècle des Lumières.»

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« J’ai une passion pour les romanciers du 18e siècle, pour la figure de Bel Ami de Maupassant et Les Liaisons dangereuses de Laclos, explique l’auteur. Le métier de travailleur social que j’exerçais auparavant a également joué un rôle dans ce roman qui aborde la quête identitaire, la relation au corps, à la mort et à la sexualité. Ce sont des thèmes qui me sont chers, des questions universelles qui ont déjà été traitées mais je pense que chaque auteur a une approche qui lui est propre. »
« J’ai travaillé longtemps sur ce livre, en accumulant des carnets, des papiers, des notes. Je pense que je le portais depuis 26 ans. Il est nourri de tout cela et aussi de la musique que j’ai écoutée, des lieux que j’ai traversés. C’est un amalgame, une maturation intérieure puis, à un moment donné, l’histoire était assez complète pour que je pense à l’écrire. »
« Je précise que Gaspard est un personnage de fiction, reprend Jean-Baptiste Del Amo. Au fil de l’écriture, il a pris une réelle autonomie. Par exemple, il a révélé encore plus d’humanité que ce que j’en attendais. C’est ainsi que l’écriture devient addictive car on est dépassé par son propre livre. »
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Une éducation libertine est un premier roman qui faisait partie de la dernière sélection des Goncourt. Comment avez-vous vécu cette période ?
« Sereinement. En plus, je n’évolue pas du tout dans un milieu littéraire et personne ne m’en parle. Je ne sais même pas s’ils le savent.
Ce qui est important c’est que jamais je n’aurais imaginé qu’un premier roman puisse être dans la dernière sélection du Goncourt. Oui, c’est une reconnaissance pour tous les premiers romans et ces livres-là sont importants : il s’y dessine souvent les lignes fondatrices de l’œuvre à venir. »
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Le prochain livre ?
« Il s’est passé un an entre l’acceptation du manuscrit par Gallimard et la publication d’Une éducation libertine. Lorsque le livre a été publié, j’ai eu la sensation qu’il était autonome et qu’il n’avait plus besoin de moi, un peu comme si je n’avais plus de prise sur ce que vivait ce roman. Et je travaille actuellement à un roman sur la famille.»
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Egalement : Michel Le Bris, la force de création
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Photo : Diarmid Courrèges
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rien à voir, mais vous pouvez faire un p'tit tour par les PPJ :
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