Aujourd'hui est un jour triste, une bannière noire s'étale sur l'hexagone.
je suis fière d'être française, fière d'avoir été accueillie dans le giron de ce pays qui est le mien.
Aujourd'hui je suis en colère, je suis indignée, je suis stupéfaite car la France des la déclaration des droits de l'homme, la France de la loi de 1905, celle de la libre association, celle des libertés fondamentales, a été violée dans ce qu'il y a le plus précieux en elle; son symbole : la liberté d'expression.
Nos pères ont mis trois ans pour obtenir de haute lutte une loi fondatrice, dite loi sur la presse; ils ont obtenu la fin de la censure, la liberté de penser, de dire et de caricaturer ce qu'ils pensaient; ils ont obtenu le droit de faire de l'humour. Même l'humour noir ne me vient pas à l'esprit aujourd'hui.
C'est la liberté de penser que l'on assassine, c'est mon droit de vivre dans un pays de droit, un pays où j'ai le droit de dire ce que je pense que l'on martyrise.
Je ne suis pas musulmane, j'aurais pu: les musulmans de France ont désormais une obligation, et j'assume mon propos car il ne peut m'être prêté un sentiment xénophobe, ils ont l'obligations de se révolter quitte à mourir pour que cesse ce massacre.
Kamel Daoud ne peut pas écrire, Houellebecq ne peut pas écrire, et on assassine Cabu, CHarb, Tignous et Wolinsky, des hommes armés d'un crayon de papier.
Aujourd'hui on assassine des journalistes armés d'un clavier, aujourd'hui on assassine des policiers qui les protégeaient.
Aujourd'hui est une journée noire pour notre pays. Aujourd'hui j'ai plaidé en précisant que j'avais de la peine car aujourd'hui on aurait dû tout arrêter et sortir tous dans la rue.
Merci à vous tous de nous avoir fait tant rire, merci à vous tous de nous faire rêver, réfléchir, merci à tous de nous protéger.
Au Revoir.