Depuis la guerre d'Algérie, depuis l'OAS, depuis De Gaulle, le FN est le refoulé de la Vème République.
Il cogne à la porte, secoue les bonnes consciences assoupies depuis tout ce temps-là. Le confondre avec les fascistes ou les nazis, fait partie de ce refoulement. Le refoulé revient toujours, et plus on le dénie, plus il cogne à la porte. Les bonnes âmes croient pouvoir l'interdire, le refouler davantage encore. On entend les cris horrifiés des bonnes conciences, indignées de tant de bestialité. Pendant ce temps là, il s'insinue comme symptôme dans toutes les décisions. C'est le refoulé qui commande, on n'en peut mais. Tout ambitieux qui s'approche du pouvoir, en subit la pression, finit par se soumettre à sa loi. La démocratie n'est plus que le pantin mélancolique de ce symptôme envahissant.
C'est en cela que Godard nous éclaire de son interprétation. Le pouvoir n'agit que vers ce durcissement-là. La TINA tient lieu de résistance.
Maintenant, cet insupportable refoulé fait retour, il revient dans le champ des lucidités. Inutile de le refouler de nouveau, il ne ferait que continuer à maitriser les actes manqués. On ne peut que le regarder en face. Ne plus en avoir peur. Assumer sa réalité. Alors, il ne sera plus aux commandes. On pourra en réprouver le désir, le garder à porter de main. Mais la Vème République n'y résistera pas, elle ne peut se constituer que de son déni.
Moins de haine du peuple, moins de mépris pour ses besoins, en sera la conséquence libérée.
La conscience libère.