L'analyse des affligés selon laquelle, les responsabilités du désastre incomberaient à une petite élite oligarchique, ne tient pas. Si c'était cela, les déçus se seraient tournés vers le FdG ou les Verts. Cela n'a pas eu lieu.
Cette analyse reste une analyse d'appareils. Elle ne mesure pas la rupture profonde avec la population. Il y a trois problèmes que je ne vois pas apparaître dans cette façon de voir.
- L'ensemble des élus de gauche a accompagné, défendu, promu, voté, signé, prononcé la politique défaillante du pouvoir.
- Les composantes rouges et vertes ont suivi. Plus mollement, avec quelques résistances, mais ont participé, ce sont alliés ou ralliés.
- Enfin surtout, la trahison des clercs n'a pas pour seule conséquence la déconsidération de ceux qui l'ont mise en oeuvre. Les idées de progrès social sont passées à la trappe avec leurs faux défenseurs. C'est là le plus grave.
Le seul élément qui pourrait compenser ce que je suis en train de dire, c'est de prendre en compte le fait que ces élections manifestent surtout le rejet de l'Europe. On pourra constater un léger affaiblissement du FN, sur des scrutins nationaux.
Mais la déconsidération des "gens de gauche", et de leurs "idées" est profonde, définitive. Ce n'est pas en les rassemblant que vous obtiendrez plus. Ils ne sont pas la solution, ils sont une sérieuse partie du problème.
La reconstruction sera lente. La légitimité politique de la gauche s'est toujours fondée sur des victoires arrachées au moment des grandes luttes sociales. Sans doute faudra-t-il attendre la renaissance du mouvement social, pour reconstruire la gauche.
Refaire de la politique, abandonner la technocratie, retourner à la vraie vie.