J’ai recommencé le début de ce billet je ne sais trop combien de fois. de quoi vous parler ? De quoi discuter ? Les choses se sont accélérées depuis que je vous ai écrit la dernière fois, et j’ai dû faire face à des difficultés personnelles entetemps. Je suis confus franchement, et ne saurait trop vous parler de ce que vous pourrez lire dans les journaux, écrit par des personnes sachant mieux écrire que moi, et qui en savent probablement plus.
J’ai passé les 4 derniers jours en France pour passer des examens de Master à distance. C’est bien un peu de distance qui m’était nécessaire. En effet, je me perdais dans le tourbillon des manifestations des 10 derniers jours, du chapulling des derniers jours, comme nous aimons à le décrire maintenant. (Le chapuling, mot issu de çapulcu, utilisé par Tayyip Erdogan au début des manifestations pour décrire les manifestants, est devenu un néologisme, où le mot turc original signifiant “ maraudeur, voleur” a été adapté aux sonorités de diverses langues européennes, pour signifier “ sortir manifester et défendre les droits démocratiques”.
Avec mes amis turcs francophones nous nous appelons et nous invitons à une session de “ chapulle”, nous allons chapuller ensemble) La distance m’a frustré. Beaucoup de français avec lesquels j’ai pu discuter m’ont dit “ ouh la Turquie”. “ c’‘est chaud là-bas” . Je me suis rendu compte à ce moment là de l’importance d’un reportage, d’un reporter pardi ! Non seulement pour l’analyse, mais aussi pour la tentative difficile d’essayer de transmettre ce qui se passe sur le terrain.
POur la suite de mes écrits, j’ai décidé de vous fournir mes impressions autant dans les lieux de la vie réelle que la virtuelle. En effet, j’ai un compte twitter que j’ai utilisé pour des activités de reconnaissance ou d’avertissement à l’égard des autres pendant les manifestations ( message classique “ attention , police ici , police là, grosse violence ce soir” ). Par le biais de ce dernier, j’ai fait connaissance avec quelques personnes qui sont très actives sur twitter. Mon dada, mon PMU à moi, c’est la liberté d’expression. Cette dernière étant en danger en Turquie, je ne vous offrirais pas d’analyse, mais les impression de ceux qui veulent ben répondre à mes questions. Certains fournissent toutes les informatins qu’ils trouvent et qu’on veut bien leur fournir. D’autres font le travail d’agence de presse en balançant des communiqués à tout va, mais pas sans vérifier si les faits décrits sont bien réels.
Ces personnes étaient assez ouvertes avec ce qu’elles faisaient les premiers jours des manifestations, tout comme moi je le suis à l’heure actuelle. Elles postaient des photos, s’identifiaient ouvertement, mais, le climat politique actuel aidant, elles m’ont demandé pour la plupart d’être anonymes, ou affirment parler au nom d’un collectif. Si l’anonymité devient de mise dans un monde hyper-connecté, c’est aussi pour ça; parce que certains se battent pour ce qu’ils considèrent comme leurs droits, et que donc ils méritent qu’on leur donne le moyen de s’exprimer au niveau international. Frustré de ne pas être superman, je me permets donc d’être leur relais. J’espère que vous en parlerez autour de vous. Finalement, je me ferais reporter, autant que possible.
Bien à Vous, N.L.