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Billet de blog 9 décembre 2025

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My unFair Lady is not me too

" Il n'est si longue nuit qu'elle ne trouve le jour. " (William Shakespeare)

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans un Paris hivernal à tous les étages a lieu en ce moment un one man show dont le titre seul laisse songeur : « authentique ». Oui c’est son projeeeeeet à Ary Abittan pour son retour sur scène, être sincère, vrai, fidèle, se montrer tel qu’il est.

« Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple et dont l'exécution n'aura point d'imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme ce sera moi. »

 D’ailleurs, sa sincérité est lisible jusqu’au choix de l’écriture scripte adoptée pour former le mot « authentique ». Parce que c’est plus intime, plus personnel, plus « vraiment faites-moi confiance », t’as capté ?  

L’affiche elle-même ne trompe pas, offrant un portrait de l’artiste en gendre idéal version Georges Clooney hexagonal : visage rayonnant, tempes grisonnantes, yeux pétillants, teint hâlé, tête légèrement penchée et sourire enjôleur, smoking élégant et sobre. Il est comme ça Ary, il est simple, il est beau naturellement.

La vérité si je mens !

 Le problème, c’est qu’il n’a pas soigné les détails de sa petite entreprise Ary, son affiche, ben elle est trop lisse, c’est pas crédible ! Tu peux pas  annoncer ne rien taire de qui tu es, de ce que tu as traversé de si douloureux (oui Ary a souffert la vie d’ma mère) et t’afficher comme ça sans aucun défaut, aussi lisse que le crâne de Ciotti.  Cette affiche, c’est les facettes dentaires de ton spectacle, Ary ! Chassez le superficiel, il revient en rictus.

Il s’était engagé à tout dire, des ignobles accusations dont il a fait l’objet, de sa chute médiatique, de sa traversée du désert, bref de sa vie de victime mâle passée sous les fourches féministes et là, c’est le drame : on n’y croit pas, la faute à l’affiche qu’est pas innocente.

Confondant sciemment non-lieu et acquittement, le mec s’est bien présenté devant le souverain juge, mais dans sa version perso, c’est-à-dire son public des Folies Bergère en ce moment. Heureusement, everything is not rotten in the state of France, et des féministes ont manifesté leur colère, leur dégoût, leur désapprobation devant la salle et ont même perturbé les représentations de Gigi il malamato. Ça s’fait pas, la vérité ça s’fait pas !

Et voilà notre Ary déripoliné en Jean-Jacques Rousseau polanskizé. Ou depardieusé ou darmanisé ou bedossisé, choisissez, c’est cadeau !

Contrairement à Jean-Jacques Rousseau, à l’heure du Jugement dernier des vedettes franchouillardes, Ary peut compter sur le soutien indéfectible de la crème de la crème médiatico-politico-gerbante. Entre autres Bernard Montiel, Manuel Valls et ...Brigitte Macron.

Cette dernière, toute empathie debout  devant son Ary inquiet que les méchantes-féministes-elles-viennent-encore-l’empêcher-de-faire-son-spectacle alors que le dossier de sa victime ne contient que l’état dans lequel elle est arrivée aux UMJ hébétée, présentant des plaies vives dans le vagin, dans l'anus, des hématomes, un trauma au coccyx, un stress post-traumatique visible, alors qu’une serviette imbibée de sang frais est retrouvée à son domicile à lui, alors qu’il a reconnu qu’elle avait crié, cette dernière donc, a choisi de le rassurer ainsi : " T’as peur de quoi ? Ces sales connes, on va les foutre dehors ".

Sous son costume Louis Vuitton, Brigitte Macron tombe à nouveau le masque ici et se montre comme l’ authentique Mère Ubu qu’elle est, vulgaire, moralement laide, tyrannique et avide de pouvoir.

Aussitôt, son équipe a tenté de minimiser la portée de ses propos, les médias complices parlent de « polémique » mais de polémique il n’y a pas : ses propos sont vulgaires, brutaux, indignes et inacceptables.

Qu’elle n’oublie pas que toute puissante qu'elle s'imagine être, à la fin de la pièce, Mère Ubu fuit en mer devant la révolte du peuple scandalisé par leur usurpation de pouvoir.

Quant à Ary Abittan, une chose est authentique : le roi est nu. Facettes scintillantes dans la nuit parisienne ou pas.

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