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Billet de blog 19 octobre 2025

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« Un coup de dés jamais n’abolira le hasard »

"D'où vient qu'un boiteux ne nous irrite pas et un esprit boiteux nous irrite ? A cause qu'un boiteux reconnait que nous allons droit et qu'un esprit boiteux dit que c'est nous qui boitons." (Blaise Pascal)

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Dans un monde politicien où Dieu a pris la forme d’un comédien raté psychopathe et néronien, le PS tente le pari. L’attitude du PS depuis leur vote de non-censure, c’est la version décadente et vulgaire du pari pascalien.

Mais avec qui le PS a-t-il parié ?

A première vue pas avec Lecornu puisqu’il s’agit d'un accord : je vote la non censure, ton président est maintenu en place ; il ne dissout pas l’assemblée, nous maintenons nos députés et notre parti continue à exister à l’assemblée.

En réalité, l’accord est un protocole d’accord entre deux grands malades en insuffisance respiratoire/populaire sévère. C’est là que l’accord devient pari à mises égales parce que le PS doit savoir qu’un respirateur artificiel ne peut être adapté qu’à un seul patient à la fois, qu’il ne se partage pas, que c’est même très risqué...sauf situation d’extrême urgence. Et pour Macron comme pour le PS, il s’agit d’une situation d’extrême urgence, quels qu’en soient les risques. Pour ce qui est du risque d’incompatibilité des besoins et de contamination entre les deux malades, pas d’inquiétude, c’est arrivé depuis longtemps déjà sans que la mort politique de l’un ou de l’autre ne s’en soit suivie. Non le vrai grand risque est celui du déséquilibre de la ventilation. Lequel sera le plus élastique, le plus souple et recevra donc plus d’air que l’autre, lequel continuera à respirer même artificiellement ? Voilà le pari risqué dont s’enorgueillit le PS dans la bouche d’Olivier Faure. 

L’autre jour, je suis tombée sur une vidéo des représentant dits de gauche sortant d’une brasserie huppée avant d’être reçus par Lecornu. Et un détail a retenu mon attention, c’est la silhouette de Boris Vallaud se dirigeant à pied vers Matignon et suivi par un groupe de journalistes. Il y avait quelque chose qui clochait dans cette silhouette verticale, fermée, nuque raide, épaules en arrière, bras ramenés sur le bas ventre, mains croisées. Tout devait dire la solennité de l’instant et la grandeur de l’homme, sa confiance en lui et en son parti qui avait pris la bonne décision et fait le bon choix et tout transpirait la posture, tout révélait l’imposture. Parce qu’il y avait son torse. Bombé à travers son épais manteau. Bombé comme celui de quelqu’un qui ne sait pas ne pas parler quand il est devant une caméra, comme quelqu’un qui n’estime pas le silence, comme un piètre comédien vaniteux et narcissique qui ne peut s’empêcher de frétiller dès qu’un objectif est braqué sur lui.

Le torse bombé de Boris Vallaud rejoint alors le pari risqué dont se glorifient Olivier Faure, le PS et Lecornu. C’est le torse bombé des coqs aux poumons rigides qui gonflent leurs sacs de mots, qui voient les citoyens comme des poules et qui pensent que leur chant les séduira forcément parce qu’il sera le signe du retour d’un ordre social et d’une protection assurée. C’est ce que martèle Faure dans cet entretien qu’il a donné à Mediapart le 17 octobre : « je ne veux ni le chaos ni la confusion », lui qui a fait « le choix de la responsabilité », qui voit dans le maintien de Macron au pouvoir un geste politique admirable dont on ne peut lui être que reconnaissants.

Mais personne n’est dupe.

Le chant du PS comme celui de Lecornu à ses côtés, sont faux, irréguliers, confus et comme pour les coqs, ces chants faux sont signes de leur santé et de leur état physique, leurs voies respiratoires/politiques sont malades. D’où le recours à un respirateur artificiel.

Et les équipes médicales sont unanimes : le partage d’un respirateur artificiel n’est pas une solution viable, c’est une mesure de désespoir temporaire.

C’est un pari risqué. Pour eux.

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