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Billet de blog 4 avril 2009

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Le chiens aboient et la 4L passe

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

C'est le post très drôle de Didier Jacob sur Bibliobs qui m'avait donné envie de parler bagnoles, puisque parait-il jaguar allait être rachetée par Tata.
Moi, ma tata c'est la 4L, ça le fait, n'est-ce pas?
Nous avions failli ne jamais arriver.
Papa conduisait la 4L bleu passé dans laquelle nous étions entassés tous les six avec la tente, les lits pliants, les duvets, les nattes de plage, le réchaud, les valises en carton, la moustiquaire et le gonfleur. Et papa s’était endormi au volant.
Nous étions pourtant là, couchés sur la dune d’une plage de l’île de Ré, l’oyat dans les cheveux.
Papa arborait son marcel blanc en coton côtelé qui épousait à ravir son pantalon en laine noir qu’il ne quittait jamais, et il posait négligemment, un coude appuyé sur le sable, comme un voyou des bacs à sable qui aurait eu peur de se faire « choper » encore une fois par la tuberculose.
Maman, un petit air de Romy Schneider, pulpeuse, la poitrine bondissante de bonheur dans son bikini à fleurs bleu marine.
Allongée sur le sable, Sarah mon unique petite sœur, emmitouflée dans un drap de bain cabine, tête joufflue aux cheveux de jais et à la peau de pêche tellement convoitée par les moustiques.
Moi, blondinette maigrichonne, frisottante dans la lumière assoupie d’un ciel de Ré.
Tout avait l’air serein. Un cliché du bonheur. J’en ai gardé un amour fou pour les 4L et lorsque dans des dîners bobos, les uns et les autres rivalisent de jaguar, de ferrari ou autre voiture luxueuse, j’obtiens toujours un franc succès lorsque j’annonce que plus tard, moi, j’aurai une 4L, bleu citron de préférence. Je prendrai la place du pilote comme l’on s’assoit sur une chaise en formicas dans sa cuisine, je manierai le volant d’une seule main et je ferai vigoureusement glisser le levier de vitesse un peu raide. Les vitres de ma 4L glisseront sur le caoutchouc noir pour laisser échapper les odeurs de poireau et de maroilles que j’aurai ramené de Marly. Mes enfants pourront s’allonger par terre entre les sièges avant et arrière pour s’endormir car la route est longue et je ferai une embardée et m’arrêterai pour ramasser le lièvre tout chaud qui se sera jeté sous mes roues ébloui par mes petits phares bien ronds.
« On dirait qu’on était petits… »
Bonne nuit les petits...

Pour toi grain de sel....

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