Il faut parfois se rendre à l'évidence, ceux qui nous gouvernent sont parfois nuisibles pour l'humanité.
Au départ,on pourrait se dire que la vie est mal faite. Nous ne découvrons qui nous sommes, qu'au gré des initiations de la vie et pourtant, nous devons faire nos choix professionnels ou affectifs à l'aurore de cette découverte. L'adolescent est sommé de s'orienter dès l'âge de 14 /20ans alors qu'il n'a ni le temps ni l'opportunité d'assouvir ses questions existentielles dans le cursus éducatif actuel et que cette méconnaissance de lui, occulte, parasite souvent sa réussite scolaire et ses choix qu'il finit par faire par défaut. La vie, la mort, la spiritualité ne sont guère approchés qu'au détour d'une oeuvre iconographique, musicale, littéraire ou cinématographique. Donner du sens à sa vie, démêler l'écheveau avant de confectionner le chandail de son existence, prendre le temps pour construire le coeur de sa personne et faire des individus,des citoyens, autant d'enjeux qui ne sont pas considérés dans le système éducatif actuel et qui ne risquent pas de l'être davantage dans la réforme de l'école telle qu'elle nous est proposée actuellement, puisque ce gouvernement devient à lui tout seul, une véritable métaphore du mépris de la culture et c'est encore trop d'honneur que je lui consacre en employant ce terme. Mais n'y-a-t-il pas sacre dans ce mot? Placer l'individu au coeur de la pensée comme l'avaient fait fait de leur temps les artistes de la renaissance, l'aider à comprendre que la richesse, la connaissance, la jeunesse sont si peu de choses au regard de la mort comme dans ce tableau de Holbein , les Ambassadeurs, et l'amener à davantage d'humilité et d'humanité, telles devraient être les enjeux de l'école de demain. Au lieu de cela, on rogne les humanités, l'art , l'éducation aux sciences sociales et économiques, et, en toute démagogie, on construit un enseignement à la carte pour le lycée en le drapant d'une liberté galvaudée. Alors, nous aurons les individus que nous mériterons, des citoyens incultes consuméristes narcissiques dépressifs et cyniques et ni moi ni mes enfants n'aimerons vivre dans ce monde-là. Alors, puisqu'il nous restera le ciel, qui est encore vierge, j'élèverai le regard et j'admirerai sans doute les Citronniers comme cette Jordanienne dans le très beau film d'Eran Riklis, qui à force de courage , de droiture et de persévérance inflige un démenti cuisant aux empêcheurs de penser l'impossible, les Israéliens qui avaient voué son verger à la destruction.Dans le contexte du conflit israélo-arabe actuel, ce film prend toute sa mesure: rien n'est impossible, même pas la paix. Mais certains préfèrent presser le citron jusqu'à ce que les pépins craquent. Ils seraient bien inspirés de se méfier tout de même des pépins.