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Billet de blog 12 mars 2009

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Un complot contre Maggie?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ce soir, sur Fr 2 à 22h40, nous pourrons voir un documentaire de William Karel récompensé par un Fipa d'argent au festival de Biarritz qui raconte une tragédie récente, celle dont aurait été victime Margaret Thatcher en 1990. La thèse présentée est celle d'un complot ourdi par les membres de son propre clan conservateur lassés par onze années d'une gestion à la Caligula. En vérité, je vous le dis, c'est la faute à la Reine ! Tout le reste n'est que fariboles. Il vous suffira pour vous en convaincre de lire le roman le plus cocasse que j'aie pu lire temps-ci, publié chez Denoël, écrit par le Britannique Alan Bennett, La Reine des lectrices. Là, vous comprendrez qu'en réalité la reine d'Angleterre après s'ête égarée dans un bibliobus garé devant le château de Winsor, s'est découvert par hasard, une passion furieuse pour la lecture qui l'a conduite à négliger progressivement ses fonctions de conseillère particulière auprès de son premier ministre.

« _Nous avons un bibliobus au palais, annonça la reine à son mari le soir même. Il passe tous les mercredis.

_Formidable dit le duc. On n'arrête pas le progrès. »

Et comme elle a la fâcheuse manière de lire ses livres jusqu'au bout « je le termine,[...] qu'il s'agisse des livres, des tartines beurrées ou de la purée de pomme de terre,[..] » et qu'elle utilise tous les subterfuges pour lire en cachette, car elle y découvre enfin l'humanité, elle finit par irriter son entourage et notamment son premier ministre, qu'elle accable de devoirs de lectures, chaque mardi soir lors de leur session de travail.Naturellement, celui-ci finit par morigéner la coupable par l'intermédiaire de son conseiller spécial:

« _Mon patron m'informe que votre patronne commence à lui casser les pieds, attaqua celui -ci.

_Vraiment?

Oui, elle n'arrête pas de lui prêter des livres. C'est parfaitement déplacé.

_Sa majesté adore la lecture.

_Personnellement, j'adore me faire sucer la bite. Mais je ne demande pas au premier ministre de me rendre ce service.[...] »

Forcément, cette affaire a fini par mal tourner, car le « livre est une véritable bombe pour l'imaginaire » comme le dit la reine et ils on eu beau essayer de les détruire avec leurs chiens renifleurs, la reine a fini par imposer sa volonté de changement et organiser ce complot... Enfin, c'est ma version.

Au delà de cette anecdote, le roman d'Alan Bennett est savoureux, drôle et profond, il donne à penser sur la place du livre dans nos vies, sa valeur et sa puissance, comme le lapin tueur dans Le sacré Graal des Monty Python, qui, pour le plus grand bonheur, est programmé ce soir sur Arte. Dommage, la thèse de W.Karel m'aurait bien séduite avec dans le rôle des Chevaliers du Ni les conjurés conservateurs. A quand, en France, une conjuration très british qui nous conduirait à de Joyeuses Funérailles, film de Matthew MacFadyen aussi drôle que l'est La Reine des Lectrices?

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