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Billet de blog 13 janvier 2009

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Quand des chefs d'oeuvres allemands s'invitent à Reims.

Scott Ross, Les barricades mystérieuses, F.Couperin.

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Scott Ross, Les barricades mystérieuses, F.Couperin.

Si d’aventure, l’envie vous prend de vous rendre à Reims, ne vous asseyez pas en attendant que cette idée saugrenue vous passe. Bien sûr, il y fait froid, bien sûr, c’est la ville fossoyeuse du PS, bien sûr, elle prend des airs de Bagdad dynamitée par les exigences des travaux du tram, bien sûr… mais ne ratez pas cette expo à deux pas de la cathédrale : Quand l’art allemand du XXe siècle s’invite au Musée des beaux arts. Vous pourrez y découvrir des chefs d’œuvre comme le triptyque aux couleurs si vives de Jiri Georg Dokoupil en tête à tête avec la magnifique indienne de Garouste, don du FRAC. Plus loin, dans la salle dédiée à Corot, le paysage de Gerhard Rechter comme un écho photographique à ceux de son hôte. Enfin, last but not least, le portrait « miroir de l’âme » du néo-expressionniste Anselm Kiefer exprimant à sa façon les tourments de la mémoire collective du peuple allemand. Alors, pour peu que vous tendiez l’oreille, vous entendrez encore les résonances des silences de la contrebasse interprétant la Variation 1 de John Cage, telles que j’ai pu l’écouter ce dimanche matin, tout juste réveillée par les couleurs somptueuses de la grande salle fraîchement repeinte d’amarante noyée dans le lie-de-vin. A moins que l’Odalisque de Boucher confrontée aux nus de Rainer Fetting n’éveille en vous les Barricades mystérieuses de Couperin. Moment d’exception que ce vis-à-vis plastique et musical qui se jouait au Musée des Beaux Arts ce dimanche, juste une politesse pour nos sens, comme une fenêtre loin de Gaza où nos cœurs n’en finissent pas de pleurer.

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