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Billet de blog 13 mars 2010

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Métaphysique du beurre

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

En cette veille d’élection, comme c’est jour d’abstinence intellectuelle au risque de faire virer au rose, au vert , au bleu ou à l’orange les couleurs de France, j’ai décidé de parler beurre, une question qui mériterait qu’on écrive un livre.

Ce matin, en écoutant Diana Krall, quelle ne fut pas ma stupeur de découvrir sous le couvercle du beurrier que la motte était maculée de miettes ! J’interrogeai illico les auteurs présumés du forfait : qui avait encore récidivé en grattant généreusement sa tartine au-dessus du beurre ? Sans hésiter, Adèle protesta en affirmant que son père lui avait recommandé cette technique efficace pour éviter les chutes malencontreuses de morceaux de beurre sur la table. Il suffisait de placer soigneusement la tartine sur le flanc du beurre ou dans son prolongement et vlan, le copeau atterrissait à coup sûr sur la croûte ! Cette pratique avait l’inconvénient de ruiner à jamais ledit beurre contaminé par des scories noires incrustées. Je donnai aussitôt la parole à la défense. Le « présumé coupable »( citation célèbre)jura alors les grands dieux que non, oh, non jamais, il n’avait pu suggérer une telle ignominieuse théorie ! Que sa thèse reposait davantage sur un usage modéré du couteau, pas celui à bout pointu mais à bout rond, qui dans un geste ample et délicat, devait caresser le dos du beurre pour en extraire un copeau qu’on finit toujours par saisir fermement entre l’index et le majeur avant d’essayer de s’en défaire avec l’autre main, pour finalement l’écraser avec le pouce sur la tranche croustillant d’impatience…. L’attorney soulagé soupira alors ! J’étais délivrée du doute, ce père était un bon père, responsable qui saurait éduquer cette enfant. Et demain serait un autre jour : plus de miettes dans le beurrier. L’avenir s’éclairait.

Néanmoins, méfions nous tout de même du beurre. Il est du genre à fondre trop vite, à virer au brun, à se transformer en grosses taches grasses indélébiles sur un chemisier, ce qui compromet à jamais vos espoirs d’embauche, et pire encore, il peut gâcher votre déjeuner en colonisant de ses gros yeux jaunes votre bol de théqui part à la dérive. En même temps me direz-vous, une tartine sans beurre, c’est triste.

Non décidément face à un tel dilemme, même Corneille n’aurait pas su trancher.

A côté de ça, voter c’est plus facile.

Demain, je mettrai un peu de beurre dans mes épinards. Et n’y voyez-pas de message subliminal.

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