Sous le soleil de satin de l'équinoxe s'avançant, loin des bulles de Lourdes, je me suis posée près du très vieux et très beau Manège de Reims, pour voir La petite fille âgée par la Compagnie du Vide. « Ici, c'est chez qui? C'est chez quelqu'un?" Parce que si c'est chez personne, elle s'installe et commence à éplucher méticuleusement sa peau de lainages tricotés par sa grand-mère tout en effeuillant de sa voix fluette sa solitude.Au fil de son soliloque, elle accroche les guenilles de sa vie sur un fil , refuge de ses obsessions et finit parfois suspendue à des pinces à linge qui rythment la cérémonie.En désespoir de cause, la petite un peu vieille ne retient plus son désir et entame un tango pathétique avec ses hardes qui demeureront à jamais muettes. A mi-distance entre le théâtre burlesque à la Buster Keaton, version « elle », ou à la Jérôme Deschamp, et les arts du cirque, la Zoukette nous fait vivre sa loufoquerie artistique et poétique en ressassant l'absurdité de sa vie.
Un nycthémère plus tard, j'en suis encore toute remplie, petite fenêtre de bonheur noyée dans le tintamarre des fanfares qui ont clôturé ce festival Jonglissimo. « C'est toujours ça que les boches n'auront pas » .Là, c'est ma grand-mère qui s'exprimait...mais elle était vieille ma grand-mère, elle a fini par en mourir. Pendant ce temps, le Benoît, il n'en finissait pas de se raidir.... sur les couples légitimes, la laïcité, mais même si sa soutane eut été de bronze, nous n'eussions pas entendu sonner le glas... et lui non plus. Le mot frisson, il doit l'avoir aussi excommunié depuis belle lurette.
Bon, je me suis renseignée sur cette troupe qui m'a fait vibrer et je vous laisse leur contact ACOLYTES 05 61 246 245/acolytes@club-internet.fr
Il paraît qu'ils sont passés en Avignon...
Un effeuillage par G.Brassens pour se détendre.
Billet de blog 15 septembre 2008
Effeuillage benoît
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