C’était le thème abordé ce midi à l’excellente Grande Table de Caroline Broué sur France Culture, en présence d’Hervé Le Tellier qui expliquait que même si l’animal était capable d’empathie, il ne savait pas développer une langue constitutive de l’homme qui s’acquiert dans les premières années de la vie au contact des autres et façonne le cerveau. Est-ce que l’espèce humaine a pu survivre grâce à cette capacité de reliance aux autres par le langage ?
Hasard du calendrier ? Ce matin, sur cette même chaine de radio Marc Voinchet avait comme invité des Matins, le philosophe et essayiste Patrick Viveret(http://www.franceculture.fr/emission-l-invite-des-matins-patrick-viveret-2012-01-17 ) qu’il interrogeait sur le social, mais qu’est-ce que le social, à l’heure où le holdup sémantique est si répandu ? Patrick Viveret expliqua alors que c’était très simple, « que les hommes sont des êtres reliés et que nous ne pouvons vivre sans cette reliance » et que plus Nicolas Sarkozy et la droite s’inscrivaient dans une logique de régression sociale, plus il enrobait sa politique de ce doux mot, social, et que le sommet à venir qualifié de social, n’en avait que les oripeaux puisque les véritables questions de solidarité étaient sacrifiées sur l’autel de la compétitivité ( logement, malnutrition, santé…) tout comme les acteurs de l’économie sociale et solidaire qui avaient patiemment construit depuis des décennies une protection sociale avec les forces vives de la nation.
Alors faut-il considérer que Le Projet de NIS ( Nicolas S) a le même avenir que le Projet de NIM, c’est-à-dire un véritable fiasco doublé d’un scandaleux calvaire pour ce chimpanzé ? L’acharnement avec lequel la droite prétend faire du « social » n’est-il pas révélateur d’un inconscient qui ressurgit, celui d’un gouvernement, d’un modèle politique qui court à son extinction par la négation de ce qui fonde l’humain, c’est-à-dire le lien social et s’acharne à vouloir nous apprendre un langage des signes exogène, celui des chiffres, des profits et de la compétitivité?
Nos sociétés sont devenues les nouveaux champs d’expérimentation d’aventuriers cupides et incompétents, nous devrions les mordre comme des chimpanzés et nous réfugier dans la forêt ou bien s’inspirer de cette légende de Bornéo racontée par Gérard Mordillat, qui prétend qu’en réalité, les chimpanzés savent parler mais qu’ils le cachent de crainte que les hommes ne les fassent travailler… A quand le grand silence, la grande grève générale protestataire ? Un peu d’indignation ne nuit pas, sur le modèle de NIM Chimsky, pardon, de Noam Chomsky.