Ce matin, il m’est arrivé un truc incroyable !
Six heures trente, rai de lumière à travers les persiennes, l’heure de tous les possibles.
Je me frotte les yeux, mes doigts s’égarent sur la surface de mon visage.
Là, ils s’arrêtent brutalement. Mon, index a senti une ridelle comme un petit rift qui s’étirerait de l’aile de ma narine jusqu’au creux de mon œil. Il y retourne, explore et me transmets la confirmation. Je dépose alors mon pied sur ma latte de plancher favorite, douce au toucher, histoire de me rassurer. Je tente de me défroisser comme si la nuit coquine s’était amusée à faire de l’origami. Rien n’y fait. Le verdict est implacable : une rigole s’est creusée pendant la nuit sur mon visage. Elle se régénère à peine étirée sous mes mains.
Doux Jésus !!!(C’est ma collègue qui jure ainsi, elle a déjà dû avoir un contact très rapproché avec lui, moi non. Faut voir !)
La taupe, animal des ténèbres a donc investi mes pâtures. J’aurai beau l’attendre tous les matins au lever du jour, la bêche prête à lui trancher d’un coup cruel et sans appel sa petite tête frêle pointant à peine hors de la terre fraîchement exhumée, elle poursuivra inexorablement ses galeries. Car c’est un animal qui se complait dans la luxure, qui n’arrête pas de baby-boomer sans vergogne dans les entrailles de la terre et chacun de ses rejetons reçoit en héritage cette mission de mineur de fond. Autant dire que la guerre est perdue d’avance et les jardiniers ne me contrediront pas.
Le combat n’est pas loyal.
J’abdique. Une crème à l’eau de rose fera l’affaire.
J’aperçois déjà un futur obscur où je devrai déambuler avec des lunettes de star, un grand chapeau ajouré et mes taches de vieillesse sur les mains dans les rues de La Baule !
Pitié !
NB : Je viens de recevoir un mail. Dieu me fait savoir que l’option La Baule n’est pas obligatoire. Ce n’est pas prévu dans mon contrat.
Ouf !!!!
Ce poème de ADONIS poète syrien dans Anthologie de la poésie arabe contemporaine.
Mon pays peut- être.
Me voici gravissant le matin de mon pays
Escaladant ses décombres, ses sommets
Me voici libéré du poids de sa mort
M’éloignant de lui afin de mieux le voir
Demain peut-être ce pays sera mien.
Billet de blog 21 avril 2009
Mon pays
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