La soirée s'annonçait étrange. Des embouteillages partout, une foule en marche. Devant nous un Miguel, pantalon Adidas, baskets blanches impeccables, casquette bien vissée, partout des gens pressés, quelques buveurs de bière gueulant fort leur envie de pisser.... J'étais perplexe: j'imaginais mal un tel succés pour la dernière création de la compagnie Deschamps-Makeieff. Puis soudain, comme par miracle, les flots se fendirent, une partie des marcheurs changèrent de trottoir et je compris ma méprise lorsque j'entendis hurler dans le mégaphone l'annonce de l'ouverture du Derby Sedan/ Reims dans un stade à son comble. Mais j'allais retrouver mon Miguel en pantalon à damier noir et blanc sur la scène de la Comédie dans Salle des fêtes un spectacle de la compagnie susnommée.Une version inédite du Bal d'Ettore Scola revisité façon Tati. Une salle des fêtes haute en couleurs, vert canard, jaune, orange sur fond de papier peint à grands ramages marron comme on les adorait dans les années 70.Un mobilier en tubes et skai rouge et fuschia assorti aux costumes des ses hôtes. La Tiphanie , femme de ménage probablement allemande, qui entame une partie de pingpong héritée des Vacances de Mr.Hulot, avec une casserole en guise de raquette et des oranges qui surgissent de nulle part, puis se prépare un cocktail au rhum en foulant aux pieds sa mixture dans une bassine en zinc, et se débarbouille enfin, avec sa wassing après avoir loqueté la piste en lino. Une dame de direction un peu hystérique qui égrenne dans son interphone « Soirée Prestige au Macumba » d'une voix de soprane aigrelette.Mais surtout une soirée centrée sur la danse! Reaggae, salsa, DJ avec des sets de table, rap, la troupe de « Doux égarés »comme la nomme M.Makeieff, improvise des ballets grotesques et poétiques à la fois, sur des tubes délicieusement ringards comme la Paloma ou Vanina....et l'on admire l'extraordinaire précision des mouvements , en particulier ceux du « petit danseur » espèce de poi sauteur aux pantalons moulants et brillants, façon Saterday Night Fever. Alors surtout ne ratez pas ce spectacle, une façon extraordianirement drôle, pas si légère, ni si futile, d'oublier les sujets graves. Faut pas croire... Faut dire que j'avais passé la journée à réfléchir sur le néolibéralisme ou la façon de s'opposer à la politique de N.S lors des conférences organisées par Médiapart !J'avais bien mérité.
Billet de blog 22 mars 2009
Salle des fêtes
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