Noël, fête familiale, l'occasion de rassembler.
Membres éparpillés sur des territoires qui se rapprochent comme des plaques tectoniques selon les caprices de la météo, à tire d'ailes ou en glissant le long de lacets jaunes et rouges A4, A2,A6...
L'espérance de resserrer ce qui est épars et d'abord les sentiments. Doutes, reconnaissance, amour, angoisse, souvenirs, présent, passé, ressentiment se heurtent, se frôlent, s'éprouvent, ne cessent d'interroger dans un chassé-croisé familial et affectif où les silences sont forcément coupables, où chacun attend, guette le mot ou le geste qui adoube en tant que fille, fils, mère, père, soeur ou frère.
L'occasion de renouer, de retisser, de refouler tous ces liens qui nous constituent, sangs noués, malgré nous, avec nous, dans la dilution de la vie. Elle est ma mère, je suis sa fille. Il est mon fils, je suis sa mère. Qu'est-ce qui me constitue encore comme telle ? Comment prolonger, faire survivre ce qui a été, faire vivre le présent ?Comme si tout restait toujours en chantier, à rénover, à rebâtir, à réinventer, à réapprendre alors que la vie nous éloigne.
Noël, la fête, la quête avant les partir.
Un rituel tribal éprouvant, ressourçant qui convoque l'indifférence et la douleur devant ce mystère absolu de la nativité et des liens filiaux.
Le blues est sans doute né à noël.
La saison mauve
Flux et reflux: on ira toujours là où l'on imagine trouver
le bois nécessaire pour illuminer l'âtre éteint.
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Fatou Diomé Mauve , Arthaud , 2010.