Trop de fonctionnaires, d’immigrés, de délinquants...Trop est devenu le leitmotiv. Dénonciation du « trop » qui concerne le plus souvent des personnes, des postes et affecte une partie de la société. Les délateurs sont souvent ceux qui souffrent le moins. Trop d’hommes ? « Trop » pour combler un vide ?On se surprend à rêver d’une autre politique, d’un autre discours qui privilégierait le « Pas assez ». Non pas le « pas assez » comme un caprice, une gourmandise, mais un « pas assez pour tout le monde », un « pas assez » qui garantisse la satisfaction des besoins essentiels pour tous : pas assez de travail, pas assez de nourriture, pas assez de logement, pas assez de temps à partager. Pas un pépiement de poussin mal gavé qui attendrait de l’Etat-providence de quoi pouvoir survivre dans son nid. Non, une politique altruiste, généreuse, courageuse, qui permettrait à chacun de pouvoir voler en pleine autonomie. Une politique qui se libérerait de la peur de faire de mauvais choix. Un Etat digne de ce nom qui partagerait la prise de risques, qui s’engagerait et ne ferait pas supporter par les plus démunis, les plus fragiles ou plus grave encore les générations futures,les fruits de son incompétence.
C’est ce que nous en faisons qui rend un choix bon ou mauvais et ce que nous en pensons. Quand la pensée se réduit à des chiffres,à un marivaudage entre financiers, quand une politique se traduit par des dysfonctionnements, des souffrances pour la plupart et une autosatisfaction à la Narcisse pour quelques uns, alors il faut avoir l’honnêteté de reconnaitre qu’on se trompe et expérimenter d’autres possibles en ayant le courage de sortir des politiques libérales éculées pratiquées depuis des générations . « Si vous perdez, ne perdez pas la leçon ». Cet adage semble être inconnu des hommes politiques qui nous gouvernent qui ne se privent pourtant pas de nous donner des leçons de morale, de vertu, et prônent à tout crins l’évaluation….
Cette litanie de « trop » est en soi une forme d’indécence, une forme de régression. Trop peu s’en indignent.