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Billet de blog 10 septembre 2015

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Divagation autour de la solitude !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Lettre 9 à Lucilius - Sénèque

"Voilà comment, bien qu'il se suffise, il faut au sage des amis. Il les souhaite les plus nombreux possible, mais ce n'est pas pour vivre heureusement : il sera heureux même sans amis. Le vrai bonheur ne cherche pas à l'extérieur ses éléments : c'est en nous que nous le cultivons ; c'est de lui-même qu'il sort tout entier. On tombe à la merci de la Fortune, dès qu'on cherche au dehors quelque part de soi."

J'ai besoin de ces moments hors du monde comme si j'étais en manque au point de vouloir m'y noyer. C'est étrange non d'aimer autant sa solitude ? Est-ce que c'est une forme de narcissisme d'être si bien avec soi que parfois les autres ne nous sont pas nécessaires ? Je ne sais pas. Ce que je sais par contre c'est que je me nourris réellement de toute cette solitude. Pourtant, elle est souvent décrite comme un état de souffrance auquel il faudrait échapper à tous prix. Lorsque j'écoute les autres en parler, elle est pleine d'angoisse, ressemble à des sables mouvants qui les aspire, les engouffre entièrement, peu à peu. Et c'est une conception que je ne comprends pas.

Comment peut-on être à ce point mal avec soi que l'on est dans ce point dans une dépendance aux autres ? Loin d'être un abîme, elle m'apparaît à moi comme un refuge où puiser pour me ressourcer, me retrouver. Mais surtout, vivre avec soi, se retrouver en face de soi est une réalité à laquelle il est impossible d'échapper. Et de mon point de vue, vivre bien sa solitude c'est surtout être bien avec soi. C'est également une preuve de maturité affective et d'une certaine forme de sagesse puisque l'on est capable de n'être dépendant de rien.

Il se pourrait que le passage de l'état d'enfant à celui d'adulte soit l'appropriation de la capacité de se détacher des autres et de s'ouvrir aux autres en se centrer en soi et non plus sur soi. Nous avons besoin des autres mais sans les autres, nous sommes bien malgré tout. Etre adulte serait alors la capacité de trouver en soi un ancrage solide, un refuge sûr, pour faire face à tous les évènements de la vie, la sécurité, notre identité. Ce serait une capacité que nous passerions notre vie à apprendre à nous approprier, un idéal que nous tendrions à atteindre sans jamais pouvoir tout à fait le toucher malgré tout. Et de plus en plus riche de cet ancrage, nous pourrions aller vers les autres dans un échange de plus en plus vrai et de plus en plus dans l'égalité puisque nous attendrions de moins en moins d'eux qu'ils comblent un vide en nous.

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