Ce petit jeu a désormais assez duré.
Trop de gens qui se revendiquent anti-capitalistes et anti-racistes justifient encore aujourd'hui leur vote pour Macron au second tour des présidentielles 2017 par la nécessité historique de faire barrage au front national.
Ces personnes ont encore l'audace insensée de donner des leçons d'Histoire et de politique alors que le président et son gouvernement multiplient les déclarations et lois hostiles à diverses communautés nationales et aux étrangers.
Ce faisant, loin de faire barrage, Macron et ses équipes continuent au contraire à garantir l'avènement du pire...
Après ses déclarations sur les femmes africaines et les comoriens, le président de la République a, lors de son interview par Médiapart et BFMTV, apporté une pierre supplémentaire à l'édifice déjà monumental de l'islamophobie en dénigrant le voile confessionnel qu'il qualifie "d'incivilité", donnant une fois de plus dans l’ethnocentrisme français, traditionnel, le plus odieux.
Rejetant l'idée d'une loi interdisant le voile islamique dans la rue au seul motif qu'elle serait "contre-productive" - ce qui au demeurant relève de l'évidence -, le président Macron n'invoque pas le fait qu'elle constituerait une violation radicale des Droits de l'Homme ( des femmes en l'occurrence) et qu'elle reconduirait la culture des lois identitaires, scélérates, analogues à celle votée en Suisse contre les minarets et à celles que Pétain faisait adopter contre les juifs il y a peu encore.
A ce propos, les lois dites "du voile islamique" de 2004 puis celle de "l'habit intégral" ne trompent personne.
Cette sortie intervient alors que des élites politiques, sociétales et sociales, qui se sentent d'autant plus légitimées dans leur brutalité, enchainent dans la presse des tribunes violemment stigmatisantes et insultantes à l'égard des musulmans au nom d'une lutte contre l'antisémitisme.
Le premier ministre a déclaré de son côté que la réédition des pamphlets antisémites de Céline ne posait pas de problème. Les services de l'Etat prévoyaient d'honorer la mémoire de Charles Maurras.
Le ministre de l'intérieur fait voter, suite à l’ignominieuse circulaire du 12 décembre 2017 relative aux centres d"hébergement d'urgence devenus lieux de tris d'êtres humains, une loi-immigration qui rompt encore davantage, si ce n'est pas définitivement, avec l'humanité, l'humanisme, garants du vivre-ensemble planétaire.
Celles et ceux des député/es de La république en Marche qui s'émeuvent d'un texte dégradant pour la dignité de femmes, d'hommes et d'enfants aussi trop souvent victimes des guerres que la France provoque, sont qualifiés de gens "trop émotifs" et d'immatures politiquement par leurs propres collègues.......