"L'anti-sionisme est le cache-sexe de l'antisémitisme".
On ne s'habituera jamais à cette imposture intellectuelle, arme de guerre puissante, arme impérialiste efficiente.
Tancer que s'opposer à la politique d'apartheid criminelle d'Israël à l'encontre des Palestiniens est l'une des expressions de cette haine de toujours, unilatérale, religieuse, identitaire, culture ou civilisationnelle contre les Juifs : voilà qui a tôt fait de renvoyer aux monstres qui ont perpétré la Shoa en Europe, il n'y a que quelques décennies, celles et ceux qui refusent que des humains soient parquées et enfermés tel du bétail, régulièrement chassés de leurs terres et habitations, en outre d'être régulièrement bombardés ou tirés comme des lapins de carton à la fête foraine, depuis plus d'un demi-siècle désormais.
En Palestine et de par le monde, les êtres seraient insensibles aux fléaux les balayant, non réactifs au mal, non doués de colère et de révolte politique confrontés à un vivre-ensemble invraisemblablement déséquilibré et injuste. Ils ne connaîtraient pas l'empathie, la compassion pour leurs semblables, congénères, coreligionnaires écrasés, pour l'humain humilié.
Affirmer "l'anti-sionisme est antisémitisme" n'est ni plus, ni moins que l'acte premier d'une déshumanisation qui légitimerait l'anéantissement anodin d'êtres alors considérés comme hors humanité, comme des monstres insensibles, ignorant toute souffrance personnelle et d'autrui.
Quand bien même les gens confondraient anti-sionisme et antisémitisme, la seule responsabilité en incomberait aux sionistes martelant, qui font de leur foi et de son expansion une des motivations foncières de leur politique impérialiste, assassine.
Outre cet argument massue qui sans l’événement terrible de la Shoa n'aurait pas toute l'efficience tant il est déstabilisant pour les gens de cœur et de conscience de se voir assimiler aux barbares des années noires de l’humanité, on entend dire que les musulmans et autres qui s'en prennent gravement aux Juifs confondent judaïsme et politique israélienne. Il leur est reproché d'interpeller ou d'agresser les Juifs et non les symboles, décideurs ou armées de l’État d'Israël.
Alors qu'est faite ici soigneusement la distinction entre la religion et l’État (pour autant implicitement accusé des crimes contre des musulmans ?), la dénonciation précédente, "l'anti-sionisme est antisémitisme", procède bien de la confusion des deux.
Si dans ce dernier cas de figure, l'anti-sionisme n'est pas antisémitisme car il s'attaque non pas à une religion, mais à un processus politique, impérialiste, et à son abord subjectif du judaïsme considéré comme motivation fondamentale, dans le second, les actes dirigés contre des Juifs ne témoignent en rien d'une confusion entre judéité et État d'Israël. Ils sont les réponses, certes malheureuses, aux politiques radicalement racistes anti-musulmanes, criminelles, de ce dernier qui sont amplement relayées par les sionistes européens, américains, plus globalement occidentaux, comme par leurs alliés de pays arabes ou autres, parties prenantes aux guerres capitalistes, impérialistes de tous.