
Le 28 février dernier, Nils Melzer, le rapporteur spécial du conseil des droits de l’homme (CDH) des nations Unies sur la torture, confirmait officiellement l’utilisation de la cybertechnologie dans le cadre de la torture et d’autres peines et traitements cruels, humiliants et dégradants. Lors de cette 43e CDH (Conseil des Droits de l’Homme), le professeur Melzer a mis en évidence les effets délétères d’une cybertechnologie, qui était jusqu’alors associée au progrès et a l’innovation (Internet, 5G, viralité et rapidité dans la transmission de données…).
En effet, cette technologie est aussi utilisée pour cibler des individus à distance, en leur infligeant une humiliation, harcèlement, honte publique et diffamation. Les mécanismes de cette cybertorture reposent autant sur la participation de diverses groupes communautaires issus de la société civile, que sur l’utilisation de moyens cybertechnologiques, comme celle connue sous le nom interface cerveau-machine, se situant à la croisée de sciences de pointe comme la neurologie, la psychiatrie, ou encore l’intelligence artificielle.
Associe aux rayonnements électromagnétiques, radars et technologies de surveillance, l’éventail de possibilités est large : Manipuler l’esprit d’une personne ciblée, sans contact physique, en lui infligeant une profonde souffrance et un degré extrêmement élevé et prolongée de stress, d’anxiété et un profond isolement social, devient un jeu d’enfant.
Techniquement cela se traduit souvent, comme ce fut le cas lors de l’attaque des diplomates américains à Cuba, par l’émission de sons ou des paroles humiliantes et menaçantes, visant à les torturer mentalement, les conduire a la folie ou en simuler les symptômes.
Le préjudice n’est pas seulement psychologique, car les cas les plus lourds d »AGREMI (Agressions électromagnétiques Intentionnelles) peuvent se solder par une mort consécutive aux maladies (AVC, cancers, …) provoquées par un niveau anormalement élevé d’ondes électromagnétiques. Des lésions cérébrales, sans commotion, ont aussi été enregistrées comme celles des diplomates américains à Cuba qui souffrent encore de lésions résiduelles. Enfin, le suicide est une cause de décès fréquemment lié à ces agressions furtives.
Un héritage des programmes scientifiques nazis
Ces dispositifs de torture ne sont pas nouveaux. Développés dans des programmes scientifiques sous l’Allemagne Nazi, ils furent récupérés comme le montre le documentaire Eminent Monsters de Stephen Bennett, par le Dr Ewen Cameron qui développa, ensuite, des programmes de mind-control (Contrôle mental) sur des patients canadiens, sans leur consentement.
L’une des raisons pour lesquels ces programmes ont suscité un regain d’intérêt dans les pays dits démocratiques, est qu’ils permettent de contourner la torture traditionnelle et ses conséquences pénales. En effet, dans de nombreux pays, l’acceptation juridique du terme ne concerne que la dimension physique, et non psychologique et mental de la torture.
Pourtant, la torture psychologique et mentale est déjà très fréquemment utilisée dans des programmes de rééducation des minorités religieuses de certains pays, mais aussi dans le cadre de programmes officieux de répression, comme ceux qui visent les individus ciblées (Targeted Individuals) par le harcèlement criminel en réseau. Le cas de Julien Assange qui présentait les signes d’une personne ayant été longuement exposée à une torture psychologique, a l’issue des 7 années passées dans l’ambassade de l’Équateur a Londres, pose aussi question.
Cette définition lacunaire de la torture laisse le champs a un vaste vide juridique, amplifié par une méconnaissance complète des nouvelles technologies de torture à distance ( no touch-torture). Une asymétrie informationnelle et une vulnérabilité que doivent impérativement compenser les états, en créant un cadre juridique international couvrant les cyber-technologies et en mettant en place une police du spectre des fréquences radioélectriques.
Sans une prise de conscience rapide de notre responsabilité collective, l’omerta dont ces dispositifs d’hypersurveillance, de répression secrète, et de torture et élimination progressive par rayons électromagnétiques bénéficient, nous conduira a des formes hybrides de dictatures larvées aux apparences de démocratie.