Nanuccio Di Bari (avatar)

Nanuccio Di Bari

Gérant de société

Abonné·e de Mediapart

7 Billets

0 Édition

Billet de blog 9 septembre 2014

Nanuccio Di Bari (avatar)

Nanuccio Di Bari

Gérant de société

Abonné·e de Mediapart

L’intelligence au service des libéraux ?

Nanuccio Di Bari (avatar)

Nanuccio Di Bari

Gérant de société

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L’HOMME IDEAL DE LA SOCIETE DE DEMAIN PEUT IL ESPERER ?

Le libéralisme intégral semble en voie de disparition depuis quelques décennies.

Les états dits « Libéraux » pratiquent une autorité de plus en plus accentuée. Cette recherche de l’efficacité devient de jour en jour davantage la « religion » de l’homme moderne.

La recherche d’une planification sociale, d’un capitalisme d’Etat, d’un gouvernement fort, caractérise l’évolution des « Etats Libéraux » lancés à la recherche de cette efficacité.

Notre génération et particulièrement notre ordre doit en tirer les conséquenses et rechercher une philosophie qui acceptera ces conséquences.

Mais on peut effectuer ce choix qu’en transformant totalement le système politique, en supprimant les passions partisanes et en mettant sur pied une science d’observation des phénomènes sociologiques, économiques, biologiques et techniques.

Il nous faudra créer un Etat dont la démocratie sera certaine, au niveau des désirs individuels de l’homme, mais dont l’autorité restera forte et au service du destin de l’humanité et qui ne laissera pas cette humanité péricliter par des abus d’une verbocratie qui usurpe, de nos jours, la véritable démocratie.

Actuellement, une nation ne choisit pas son régime : il lui est imposé par un contexte économique et social. Des caractèristiques sociologiques et économiques lui font rechercher soit la liberté politique, soit la liberté économique.

Or, la liberté politique s’obtient par la démocratie, par contre, la recherche de la liberté économique conduit avant tout à la recherche de l’efficacité, c’est à dire une certaine forme de dirigisme.

Il n’existe donc pas de régime parfait et définitif, mais une suite de régimes correspondant à l’état d’évolution du peuple considéré et au choix des libertés auxquelles cette évolution conduit.

Notre époque assiste en témoin à un changement profond de la sociologie et de ses méthodes.

Les philosophies, plus ou moins fondées sur des bases économiques ont constitué dans le passé des outils de travail puissants. Ces outils placés entre les mains d’hommes politiques leur permirent de géniales idées qui donnèrent naissance à tant de boulversements.

Depuis quelques décennies, ces outils sont devenus insuffisants. Ils ne permettent plus de donner une direction politique précise à ceux qui les utilisent.

De cette insuffisance naissent les positions contradictoires que nous percevons aujourd’hui dans les structures politiques de notre pays, les vieilles notions de droite ou de gauche se révant périmées.

L’étude impartiale des caractères évolutifs de notre civilisation nous conduit à retenir quelques contradictionsqui conditionnent son évolution.

Les populations d’un état recherchent certaines formes de liberté en fonction de leur degrè d’évolution sociale et économique. La solution idéale n’est de ce fait pas constante, mais évolutive.

Les pays normalement développés et les pays hyperdéveloppés assistent à un déplacement progressif du prolétariat ouvrier et agricole vers le prolétariat de l’employé qui tendra à constituer la classe unique des civilisations de demain.

Tout être intelligent aime à utiliser son intelligence. Il cherche dans celle-ci des raisons d’espérer ou de craindre, selon son tempérament. Il aime à tirer

des conclusions, et de ces conclusions, tirer des prévisions conformes le plus souvent à son caractère. Peu à peu, il arrive à l’objectivisme.

L’objectivisme, esprit libre et dégagé de toute croyance dogmatique propose des solutions, les expérimente, note les réactions de cette expérience, critique sa théorie, la modifie en conséquence et expérimente à nouveau une théorie modifiée. Il tend progressivement vers la perfection. L’objectivisme place l’action expérimentale au service de l’homme.Il effectue non point la critique de l’homme devant la théorie, mais l’autocritique de la théorie en fonction de l’homme. L’objectivisme redonne donc à l’homme social sa place dans l’évolution des civilisations. Il ne nie plus rien puisqu’il ne croit plus obligatoirement détenir la vérité suprême. Il est donc tolérant puisqu’il admet tout jusqu’à preuve par les faits contraires.

La civilisation de demain devra s’appuyer sur les trois piliers de l’évolution sociale :

1°) L’intelligence

2°) La valeur sociale

3°) La valeur morale

La tendance naturelle de l’homme le conduit à l’usage et à l’abus de son intelligence. Cet abus est tel que l’intelligence est actuellement l’élément principal d’appréciation des élites. Les grandes écoles sélectionnent leurs élèves en grande partie selon ce système. L’insdustrie et les fonctions publiques font de même.

Or l’intelligence peut être inefficace si elle n’est pas soutenue par la valeur sociale qui la rend efficace et qui lui donne force.

Le système actuel ne permet guère aux classes ouvrières de s’élever au-dessus de leur condition. L’éduction des masses reste n égligée et la promotion sociale denrée rare. Il faut donc faciliter cette promotion si l’on désire développer le gout de la culture et du travail chez le plus grand nombre.

Il suffit de consulter les statistiques pour comprendre que les fils d’ouvriers qui accèdent aux grandes écoles demeurent peu nombreux.

La majorité des étudiants reste issue de familles exercant des professions libérales, commerciales ou technocratiques. Même une scolarité gratuite ne suffit pas à résoudre le problème.

L’entretien d’un ou plusieurs enfants étudiants dépasse la possibilité des familles aux ressources modestes. Il faudra donc permettre l’éducation des jeunes en créant « le salaire des étudiants » afin de permettre l’entretiende tous et supprimer ainsi le privilège de certains. Le développement de notre civilisation conduit les jeunes à s’intéresser de plus en plus aux problèmes philosophiques et techniques.Cette aptitude plus grande à connaître des problêmes modernes les conduit à méditer sur l’inefficité des hommes politiques. Ils restent indifférents aux combinaisons stériles. Cette indifférence conduit certains à penser que la jeunesse ne mérite plus d’avoir le droit de décision. Tous les partis se désolent que leurs mouvements de jeunesse s’étiolent progressivement.

Il semble que cette désaffection provient d’une prise de conscience du problème social posé par des objectifs réalistes.

La jeunesse moderne ne veut plus perdre son temps à des jeux inutiles, elle veut construire son avenir et méditer sur les vrais problèmes.

Le problème pour nos étudiants, c'est qu'ils ne sont pas sur le même pied d'égalité car les bourses d'hier qui donnaient au plus méritant sont loin des bourses d'aujourd'hui. En vertus des libéralités nouvelles permises par la loi LRU, sont pourvu par des grandes entreprises (des savoirs pratiques libéraux) que celui ci propose. Bien entendu, l'étudiant ne pourra bénéficier des ses bourses au simple regard de ses facultés de chercheur ou de la pertinence de son projet de recherche, Il faudra plutôt que celui ci s'inscrive par les thèmes proposés par ces grandes entreprises. Ceci permet d'une part de renforcer sa compétitivité sur le marché, et d'autres part de privatiser ses savoirs qui sont autant de savoirs utiles politiquement. La Société en question peut ainsi prétendre à devenir à terme un partenaire incontournable du pouvoir politique, tout comme le gouvernement américain qui se voit aujourd'hui contraint de faire appel à des compagnies privés car il ne dispose plus de l'expertise nécessaire en son sein même pour traiter certains problèmes liés à l'intérêts général.

Cet exemple nous montre que la recherche, socle de la pensée, n'est plus réellement libre, elle sort du règne de l'intérêt public pour entrer sur le marché des intérêts particuliers. De fait l'implication des entreprises privées dans l'éducation tend à corrompre " le principe d'université et de laïcité" qui en est le ciment et qui fournit seul les conditions démocratiques de la vérités. Des lors que les grandes entreprises se trouvent en mesure d'ingérer dans l'espace universitaire pour le soumettre à leurs intérêts particuliers, l'éthique universaliste du savoir se voit remise en cause, et l'autonomie nécessaire à l'évaluation critique s'estompe. ( La raison critique ne peut s'exercer ).

Ainsi, la relation entre les grandes entreprises, les laboratoire d'idées (Think tanks), et la libéralisation du champs universitaire nous révèle de façon systématique des nouveaux rapports de force introduit entre savoir et pouvoir par ces dispositifs, leurs logiques ainsi que le degré d'extension conséquent qu'ils sont entrain d'acquérir.

Nous ajouterons cinq exigences par le principe d'Université, tel que le définit Plinio Prado : "L'indépendance inconditionnelle, l'exercice libre et public de la pensée, l'agitation critique comme responsabilité envers l'avenir, le temps de désapprendre, le principe d'université comme principe de résistance".

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.