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Billet de blog 12 octobre 2021

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Les fantômes du 17 octobre 1961

Supplique à Emmanuel Macron.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1
17 octobre 1961, Paris. La traque des Algériens. © D.R

60 ans déjà

Que vos corps noyés dans l’oubli,

Que vos cris étouffés dans la nuit,

Que vos visages pétrifiés de terreur,

Nous rappellent ce jour de malheur.

60 ans déjà

Que vous marchiez en costume,

Défilé pacifique à titre posthume

Contre l’injuste couvre-feu

Décrété par Papon le haineux.

60 ans déjà

Que de République à Opéra,

Du pont de Neuilly à Saint-Germain

On vous traquait comme des rats,

Les sacrifiés de Saint-Baudouin.

60 ans déjà

Que la Seine pleure vos âmes

Vous qui protestiez sans armes,

Mains nues levées vers le ciel

Pour dire non au racisme officiel.

60 ans déjà

Que la police républicaine

Vous a tabassés, fracassés, tués

Puis jetés à l’eau par dizaines.

Un bougnoule, ça coule et après ?

60 ans déjà

Que l’écho pâle de vos voix

Hurle sans répit le scandale

De ce massacre colonial :

Mais pourquoi, pourquoi ?

60 ans déjà

Que vous attendez une réponse,

Raflés, torturés, assassinés ou internés.

Que vos bourreaux la France dénonce 

Enfin ! Et vous rende justice et vérité.

60 ans, c’est long Monsieur le président

Trouvez enfin les mots et dites-les avec panache :

C’est un crime d’État, une répression barbare !

Une horreur comme on ne veut plus en voir.

Allez, de l’aplomb et ne soyez pas bravache.

                                    Demain il sera trop tard.

                                                                       Nasser Negrouche

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