Il y avait une fois une fleur qui pleurait
Dans un jardin d’étoiles où elle demeurait
Supportant les zyklons semés aux quatre vents
Elle communiait toute seule sur les gènes d’avant.
Portant l’espoir terrible d’un temps qui reviendrait
Elle usait ses racines à fracasser la grée
Orange, agents, démons, lui polluaient le sang
Son pistil, érectile, troublait les honnêtes gens.
Perdue en ce désert, rêveuse invétérée
Alumine et phosphate étant ses seules denrées
Non pas neutre, ou bien plate, mais fidèle à son Temps
Elle regardait le ciel comme d’autres ont un amant.
« Dis-moi-même, si tu m’aimes, et je te le rendrai
Ivrogne, puits de feu, aux ailes désespérées
Toi, mon Maître, dis-moi donc de quel sort je dépends
Est-ce rayon ou diamètre, la ligne que tu épands ? ».
N’ayons aucune réponse, et se sentant marbrée
Fossile bien avant l’Heure, elle, ubac en adret
Elle lâcha un pollen, qui coula comme le sang.
Et Unique, sans bâton, fît ici un enfant.