De deux choses l’une
La pêche ? Allègre ? Ou pas
« Derrière toute porte, ouverte ou fermée, se trouvent toujours au moins deux autres portes. Généralement closes, et dont certaines ; même - s ; sont invisibles ».
Car la science de Dédale n’est pas qu’une superstition antique. Elle est un canevas ferme. Définitif. Universel. Applicable à nous tous. Mais seuls certains ont des yeux pour le voir. Souvent : pas nous. Nos ailes à nous ne sont, pour la plupart, qu’éphémères.
Les murs de nos labyrinthes sont faits d’errements et de fautes. De joies simples et de bonheurs troubles. De cires et de soleils. D’enterrements et de naissances simultanées. De croyances névralgiques…
Le binarisme essentiel, primitif, à la fois père et mère d’ambivalence, est une forme d’acide. Qui peut aussi bien ronger que constituer la cellule. Autant construire : que gâter l’avenir.
Le libre-arbitre laisse parfois assez peu de marge dans la gestion des données du problème. Et, à tous, les mêmes problèmes ne nous sont pas pro-opposés. Loin de là. Ni les mêmes armes fournies pour les régler. Ainsi tous les simplismes ne sont-ils pas qu’inféconds. Car certains sont les moteurs à deux temps, de la tectonique des peuples.
A devoir agir, faire les bons choix, avec nos petits moyens, il nous faut réfléchir. Et bien !…
Inspirons-nous donc de l’enfant qui sommeille en nous. Lui, pétri d’intuitions justes. Revoyons-nous, dubitatifs, face à un choix épineux ; tel que disconvenir ou non à une injonction parentale. Revisitons cet air coquin, à la fois coupable et duplice qu’a le jeune enfant, lorsqu’ayant été sermonné, averti ou réprimandé, il se pose la question de refaire ou non directement la même bêtise. Tant que sa conséquence négative éventuelle, plus ou moins immédiatement perceptible, ne lui apparaît pas bien clairement. Il hésite. S’interroge. Explorant le champ d’intrication infini entre existence et transgression. Plaisir et sadisme, voir nihilisme puéril. Comme le ferait, en un tout autre contexte, un harceleur sexuel, non encore dénoncé, non encore condamné, non encore pris la main dans le « sac ». La tête certainement emplie de « pourquoi ? » mal maîtrisés. L’esprit de rébellion lui est intimité. Seule une internalisation saine et utilement pédagogique de l’Interdit, effectuée et transcodée au plus tôt, dès le plus jeune âge, et sur le long terme, lui permet de se construire dans l’adhésion, et non dans une opposition systématique, et le plus souvent : pathologique. Quelquefois : psychotique.
Lorsqu’on prétend à faire corps, famille ou société, il y a des choses qui se font, et d’autres qui ne se font pas. Selon qui en juge (voir Marie – Eve...). Qui on est. Où on est. Et ce que l’on cherche à obtenir. L’enfant, lui, pervers polymorphe, vise généralement la prompte satisfaction de ses innombrables désirs de jouissance. Qui ne s’encombrent que rarement de morale, ou d’éthique. Encore moins de considérations politiques, sociologiques ou anthropologiques. Ni moins théologiques. Il apprend, et se construit plus ou moins en équilibre, entre les différents termes de cette dialectique du : Pouvoir.
Pour l’enfant, deux adages… Logique : Satisfaction : Bien. Et, Injustice, Frustration : Mal.
Certes nous sommes immatures. Tous. Il n’y a pas que le POTUS ! Nous aussi.
Nous twittons. Nous jouons au golf. Nous draguons lourdement. Attrapons régulièrement nos comparses et congénères par leurs organes intimes, lorsque nos finances nous le permettent. Dirigeons des cours de récréations. Faisons la « Bataille ». Et qualifions nos rivaux de noms d’oiseaux divers. Nous boudons. Nous tombons. Nous faisons : bobo. Puis nous relevons. Pleurons parfois, puis nous séchons nos larmes. En sanglotant comme si on avait le hoquet.
Il nous faut nous souvenir lorsque, non encore en état de relativiser, nous étions en prise avec un ennemi à l’école. Et que nos parents nous disaient qu’il ne nous servirait à rien de nous battre. Et qu’en ces matières, la meilleure option restait l’indifférence. Voir le pardon christique. La joue gauche. Là était la sagesse. Se débrouiller. S’en sortir par le verbe, la ruse, l’orgueil bien placé, la noblesse d’âme, pour éviter à tout prix la honte ultime d’avoir à « le dire à la maîtresse... ». Cafter, comme on disait à l’époque. Poukave, comme on dit aujourd’hui chez les : Bambos (bohémiens des banlieues…). Et, au final, éviter au mieux et le plus possible de se battre. Sauf à vraiment aimer ça, pour certains « cas d’école »… Comme un apprentissage d’une forme de diplomatie, régissant l’ordre puéril et naturel de nos interactions écolières. Presque encore animales. Mi innées, mi-acquises. Trahir le code d’honneur propre à l’enfance était alors un irréparable aveu de faiblesse. Bien que certains arrivaient à être bien vus par le ou la prof, en usant de leurs compétences de délateurs notoires. La capacité de réaction, individuelle, autonome, pragmatique, efficace, mesurée, discrète… faisait et défaisait alors les réputations de cours. Se dessinait donc deux camps. Les pleurnicheurs, et les autres. Les voyous, les violents et les autres. Les courageux, et les autres. Les sages, les malins, les chevaliers, les laquais, les sous-fifres, les intriguants, les traîtres, les chefs de bande… et les autres. En des hiérarchies évolutives, des bipartismes dérisoires, aux rebondissements sismiques.
Devenus adultes, nos choix, de plus en plus cornéliens, se démultiplient. Ils se complexifient, et prêtent toujours davantage à conséquence, au fur et à mesure que nos jours s’évaporent.
Fumer, ou non. Boire, ou non. Etre cupide ou non. Egoïste ou non. Fasciste ou non...
Résolu ou résigné ?
L’Humanité, dans son ensemble, aime les héros, les rois, les chefs. Les contes, les légendes. Les victoires, les réussites. Les dominations respectives, et les injonctions paradoxales… Voir les diktats. Elle semble avoir besoin que l’on prenne en main, à sa place, une bonne part des déterminants de sa propre destinée. Et qu’ainsi on la soulage d’avoir à choisir pour elle-même. Face à l’angoisse insurmontable d’avoir à décider la meilleure alternative, pour elle, et plus largement pour le bien-être des siens, de ceux qui composent ses multiples familles, elle préfère largement s’en remettre à une autorité supérieure. Qui, elle, sait forcément mieux qu’elle. Qui, elle, sait bien mieux que lui. Qui, elle, sait toujours mieux que nous… Ce qu’il faut faire ou pas.
Le Maître. Ou la Maîtresse…
Donc si le POTUS nous indique par exemple, qu’il faut instaurer la loi martiale, à l’échelle internationale, ou appuyer sur le gros bouton rouge, nous n’aurons qu’à convenir avec lui qu’il n’y a malheureusement pas d’autre option. Il faudra s’adapter aux nouveaux règlements en vigueur. Et ne se permettre de les interroger, de les discuter ou d’y circonvenir, que pour une seule raison. Que sous un seul prétexte : Aucun ! Ne jamais déroger à la règle tacite, éternelle, qui seule permet la cohésion du groupe, et le dépassement des conflits. Penser la situation, le plus possible : dans sa globalité, avant d’agir. Et tenter, avec acharnement, de trouver une solution par le dialogue. Seul moyen d’avoir la : Paix. Même temporairement. Soit-elle : récréative, ou existentielle...
(Si ce n’est la guerre… c’est donc ton frère)
... Méditative, intérieure, ou proclamée, utopique autant qu’universellement souhaitable.
Aussi vrai que certains de nos ennemis de bagarres infantiles, sont parfois devenus nos meilleurs amis, dans des relations d’adulte à adulte. Il nous faudrait convenir qu’une certaine forme de binarisme métaphysique, proprement immature, renvoie en permanence, dos-à-dos, les écoliers que nous sommes restés. Et user de la « subtilité » du verbe, et de la légitimité de la ruse saine, pour entreprendre ensemble de nous tolérer, voir de nous entendre même, à défaut de nous pardonner. Sachant que : « L’ : Un » est génétiquement autocrate. Invectivons-donc le binarisme mal conçu, perversement manipulé, plutôt que : « L’ : Autre » en permanence. Lui-Elle qui en est une victime, et un ressort à la fois ; tout autant que nous-mêmes.