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Billet de blog 19 juillet 2018

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Last cow and self fish

Les événements se précipitent ces temps-ci à une vitesse qu’on ne saurait prévoir. Ni ne pas prévoir. Comme le firent nos ancêtres.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

De Louxor-nécropole aux temples khmers du Cambodge, et de l’île de Pâques à Stone Hedge en passant par Carnac. A l’instar des artistes historiens de Lascaux, il nous faut, irrépressiblement tenter de raconter nos Temps.

Dire ce qui nous entoure. Ou ce qui nous pend au nez. Donc : la beauté de la vie, et de la connerie ambiante. Souvent parfaitement épousées.

Parler clairement n’aide en cela à rien. Dada nous est doudou. Et Kant compte les coups. Etre factuel, comme le serait un journaliste, ancré dans son époque et sa culture, ne résisterait pas aux évolutions permanentes et tordues de nos pseudo-objectivités civilisationnelles. Il faut parler la nuit. Lorsque tout le monde dort. Dire des messes conséquentes. Et lorsque l’aube vient à poindre, alors il faut écrire tout cela, ou le graver dans la roche. Au prix de nos artères.

Le jeu, ou l’art, en la matière, n’est pas seulement celui des mots, mais bien celui des âmes. Ces âmes qui pleurent et souffrent par dizaines de millions. Il nous faut les comprendre, bien les analyser, pour mieux les représenter. Ou bien les exploiter, au moins. Pour nous, Tous, là est un devoir mystique et sacré. L’inspiration nous vient d’un souffle cosmique qui sous-tend tout ce bordel. Toutes les tueries de masses et autres excellences artistiques. Nous, raisonnables, rayonnants, sommes bien contents. Ou alors dépressifs, à l’inverse, à l’envie. Le « Prozac », ou consort, est comme un nouveau dieu, qui dicte ses commandements pour que nous traversions à nouveau des mers rougies du sang des braves. Sans nous en émouvoir. Juste en ayant confiance. En nous, en demain. Mais surtout pas en l’autre. L’heure est paranoïaque. Total ment ! Allons-donc travailler, plutôt que de réfléchir. Incapable ne saurait être aussi intolérable qu’improductif. Labourons…

Donald et Vlad s’entendent par exemple comme deux tranches de pain, dont nous : européens, serions la garniture. Le moment est : venue. Eux écrivent aussi l’Histoire, mais avec leurs griffes d’ours ou leurs serres de rapaces. Il n’y a pas de limites convenables aux diables et à leurs assesseurs. Ils ont pour fonction de nous scarifier sans cesse, en tatouant à jamais sur nos cadavres écorchés vifs, la marque de l’infinie contemption qu’ils sont fiers de pouvoir nous imposer.

Aussi, ce jour, nous, nous sommes champions ! Chouette. Voilà qui nous réjouit. Nos vies vont bien changer. Satisfaction et hormones du contentement font alors de nos anthropologies, des récits narratifs à l’eau de rose. Des contes pour enfants. Qu’il nous faut avaler chaque soir, comme une bonne cuillère d’huile de foie de morue. Car le « Baccalao » croit en Dieu, ou bien est alcoolique. Et parfois il copule même, par instinct primitif.

Passons les réformes impossibles, mais bien possibles quand mêmes. Passons les simultanéités, faites de gares et rencontres fortuites, hétérodoxes, de réussites unipersonnelles, ou claniques. Et de déchéances programmées. Décrire est devenu un sport extrême, dès lors qu’on entend ne pas se laisser distraire par la symphonie des morts-vivants qui assaillent nos plages chaque été. Et maintenant chaque hiver. Certains, bodybuildés, en maillots de bain, couverts d’huiles en tous genres. Et d’autres, faméliques, en charpies, couverts, eux, de la honte des hommes. En nos arcs est un triomphe qui ne gonfle que nos voiles. Et déchire ceux ou celles des autres. Flèche : nos sens interdits.

Soyons clerc, voir deux, si possible. Pas Nelson. Homme de main, intellectuel, ou bien forces de l’ordre. Il nous faut diviser, bien avant de chercher à réunir. Emballer en carcans. Ou cartons. Amazones, bouillonnantes du désir de tout contrôler et de tout envahir. Retour en grâce de nos divinités de mères intraitables. Et de pères orduriers, à abattre. Nous : devons. Définir des absolus, tout dorés, qui fassent rêver les gueux, qui ne savent faire que ça. Pendant que nous agissons, dans l’ombre, les gamètes mâles s’amenuisent. La virilité devient presque une insulte, tout comme la racine.

La péjorativité des expressions populaires, assied nos torpeurs lourdes, comme des chiens errants sur un toit de palais. Qu’il nous faudrait émasculer. Pour : Le... préservé de leurs déjections.

Ce palais, où on joue du dance-floor. Où on convie les pauvres, à mieux comprendre, admirer et jalouser les riches. Les gigues sont endiablées, et s’égrainent au rythme de toutes les claques reçues en batteries. Sur l’ère des dividendes. Et aux sons des fluteaux qui nous dirigent vers le bout du chemin. En forme de précipice. Mais le dire est : péché. Tout comme : ne pas le dire. Nous dit-on. Alors que faire ? S’abstenir de ne pas s’abstenir, dans le but d’être transparent. Une armée de fantômes. De zombies atrophiés du bulbe. Eructant en toute place publique, la joie ou le dégoût. Pleurant un passé triste, et espérant un avenir joyeux. Entièrement construit sur des cendres. Voilà donc ce qu’il nous faudrait peindre. Une toile, de Pénélope la fieffée, portant un troisième œil, qui serait taoïste. Un cynique ballet, où les prétendants, bien mal habillés, ne prétendraient qu’à être les esclaves, héros éplorés, pathétiques, de nos nouveaux romans. Nationaux, comme : pas deux. Mettons. Qu’un : Neandertal. Nous : vaille deux sapiens. Calcul serait-il alors fête, ou providence ? Darwin serait-il maître, bien plus que Lucifer ?

A : voir. B : disséquer. C : manipuler… Qui : nous obsède. Depuis nos infantiles pulsions, jusqu’à nos égarements les plus aboutis d’alchimistes, ou de cosmonautes eugénistes.

Pleurons, un temps. Une valse, une époque révolue. Disons-là comme elle est. Comme nous la percevons. Dense, cette servitude immense, qu’il nous faut compenser en détruisant nos fils et nos filles, sur des champs de Mars, de batailles ou bien élyséens. Pardon, mais ce n’est pas tous les genres, ou les jours, qu’on se fait des bisous. Un peu, ça fait du bien, certes. Mais là, nos émois s’engorgent dans un grand lupanar, qui nous tient lieu de salon, salle-à-manger, ou salle des ventes. Presque de Parlement.

Nous finirons bien par ne plus nous entendre, à défaut de nous voir. Par ne plus nous parler, à défaut d’être sourds. Par ne plus nous regarder, à défaut d’être : Deux.

Voilà un tableau de la mélancolie, collant aux basques, autant qu’aux corses ; aux syriens ou aux yéménites. Et que nous admirons sans en comprendre le moindre trait. L’anamorphose nous subjugue, chaque fois. Car, d’où que nous soyons, nous ne savons dessiner qu’en référence à : Nous. Et, de plus en plus, chaque : Un. Nous, sommes : Lucky Luke.

Nous tirons de nos ombres les leçons qui s’imposent. Plus vit que l’Autre.

Nos maîtres et nos seigneurs nous dictent ces quelques lignes, qui sont fils de nos peurs. Nous autres, paysans, avec ou sans terre, devrons payer la dîme, la taille et la gabelle. Encore. Ad vitam æternam. Pour le bien de nos pilotes. Dessinons un mouton. Renard et rose se meurent.

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