On pense à Pinocchio… Ou Jonas. Perdus dans leur baleine. Ou « gros poisson ».
Pour avoir désobéi. Mais qui sauront en ressortir sains et saufs. On pense à une Perle de la République. Si précieuse et nacrée, qu’on n’oserait pas la récolter. On pense qu’on a l’air con, lorsqu’on se tient en croupe, et qu’on n’a pas les rennes. Qu’on ne sait pas où on va. On pense que le droit à bon dos, même lorsqu’il est de gauche. Ou victime de scoliose.
On pense à nos enfants, qui eux n’ont pas, ou n’auront pas cette chance. On pense jurisprudence, au sens diminutif, voir privatif, comme : couverture auto-chauffante. On pense qu’on est bien sourd et aveugle, même avec deux oreilles saines, et les yeux grands ouverts. On pense qu’on a la rage, mais que cela ne sert à rien. Pas cette Heure... On pense que si c’est comme ça qu’on nous considère, il faudra bien un jour assumer la juste réciprocité d’Un : Système. On pense que le mot « patriote » traduit une infinité de postures citoyennes, souvent contradictoires. Voir communistes !... On pense même, que bien qu’égaux et frères, on ne soit pas : tous du même pays. Comme Eric, qui lui prévoit déjà notre Guerre Civile prochaine… On pense parfois qu’on ferait peut-être mieux en effet de changer de prénom. Mais quand même, on pense que globalement : « ça pue la mort !… ».
On pense que d’aller visiter Londres, et boire un coup au pub avec un collègue, Brexit ou pas, n’est pas un fait condamnable. Et qu’entre Alexandre, on ne peut que se comprendre, l’un pouvant cacher l’autre, pour de bonnes raisons. On pense qu’un bon canard prédit un bon foie gras. Sous brevet européen… On pense fracture sociale. Pomme. Et maison qui brûle. Charasse et Clint Eastwood. On pense honte perçue bien trop tard des tortures et des collaborations. On pense : j’aime mon pays. Et lui ? On pense : pratique d’un jour, ou erreur de parcours, quand d’autres nous disent : Toujours ! On pense : nous on est pour. Pardonner. On pense rarement à soi, quand on considère l’autre. On pense qu’on aimerait bien tout savoir sur tout... Au nom du droit des Peuples. 2 : la Démocratie. Et des « honnêtes gens ». Mais que l’Or régule tout.
On pense qu’un jour prochain, tout cela ne passera plus. Mais on pense malgré tout qu’il faut bien que ça passe. Car on pense, au-delà de ce : Tout, que rêver au meilleur, et même bien davantage, est une douce gabegie, consubstantielle au fait de penser : Même... On pense qu’on s’aime encore, bien que l’autre nous trompe. On pense qu’on n’a pas le choix que de se taire et attendre. Supporter. Aimablement lutter. Poliment acquiescer. Se plier à l’écoute. On pense qu’il faut y croire, pour devenir meilleur. Et que partant de là, on ne peut que s’améliorer. On pense que même s’il parle, il ne dira pas grand-chose. On pense que les mots sonnent creux, lorsqu’ils n’ont pas de corps, ni d’âme. On pense qu’en sous-main rien ne se joue. Qu’il n’y a jamais complot. Ni zone d’ombre. Et ce, depuis des siècles. Bien sûr ! Que tout se joue aujourd’hui. Et donc, non pas demain. On pense qu’il faut pleurer une morale bien folle.
On pense... Qui voudrait qu’ « 1 + 1 » fasse : deux ? Et non pas trois…
Le voilà ! Il arrive. Nous allons l’écouter ! Arrêtons de penser.
« … »
Quelques heures passent… Il ressort. Digne, presque fier.
On entend crépiter les flashs, et fuser les questions. On entend le brouhaha terrible de la salle toute repue de paroles ineptes. On entend le silence que commande l’à-propos circonstancié. L’imparable pertinence de la manipulation intellectuelle et factuelle. On entend la difficulté de l’exercice auquel il vient de se livrer. Avec brio. Et maîtrise, limite parfaite, de soi, de ses interlocuteurs autant que de ses nerfs. On entend les mots : compétence, maturité, professionnalisme, bien briefé, parcours hors-norme, pratico-pratique…. Qui résonnent. On entend une histoire, bien ficelée, à laquelle on aurait envie de croire ; au son de laquelle nous laisser bercer ou endormir, pour se dire qu’après tout… Cela n’est que progrès, et rationalisation. Adaptation aux : Néo, mœurs dictées par les nombreux et nouveaux dangers d’ordre sécuritaires. Nécessitant : amélioration des services, et diminution des doublons. Optimisation des paramètres d’une régie logistique quelconque… Voilà tout. Elagage nécessaire des superflus publics par le biais du privé, si besoin. Quelque huile salutaire dans nos gonds morts-rouillés, de vieille nation gauloise, aussi réformable qu'un dolmen. Dégraissage des plus aguerris au profit de l’engraissement des plus novices ; pour mieux assumer les tendances qui vise l’ultime objectif : la flexibilité du sommet du bambou. On entend un vent de colère s’y engouffrer, sans n’y pouvoir rien rompre. On entend l’insolence d’un cadre, désœuvré, humilié, rendu en Pôle Emploi. La détermination d’un gladiateur digne de Ben-Hur. Droit, debout, mais contraint à la reddition. Le bruit des chars des sénateurs se fracassant contre les arènes. Le clapotis de la déconfiture parlementaire. Le jeu de dupe, la vérole et la lèpre, verminantes… En un manège saoulant comme une gnôle de pays. On entend la fonction qui est celle de : bouilleur de cru. On entend : Body Guard. « I will always love youuuu… Houhou. ». On entend : jalousie, caste, castration, corporatisme, séparation des pouvoirs, ploutocratie, barbouze... Précis, précision, précisément… Quasi : nanoscopique !
Mais, justement ; précisément ; pour être précis, on n’entend rien de plus que nos bonnes vieilles cloches de Notre-Dame. Et les complaintes déchirantes d’un pauvre bossu. Maudit. Amoureux éconduit. Qui ont comme d’habitude pour fonction, de nous rappeler l’injonction d’en revenir au culte. De : quelque chose. Toujours. Quoi qu’Il en Soi... L' : Ordre.
On entend des trompettes, qui nous disent : le Glas sonne. Ou sonnera bientôt.
Zappons donc ! Déconnectons. Et revenons sur Terre. Ce n’était là qu’un piètre cauchemar.
Destinée A : nous aliéner la compréhension ou l’entendement de réalités bien plus crues, et préjudiciables. Part : Ailleurs…