Lettre de suicide, à en-tête incorrecte du ministère, en poche. « Noyé » dans un verre d’eau. Dixit son fils, qui considéra le décès prématuré de son père comme une flûtade amère ; voir une « pantalonnade » ridicule, comme disait l’Autre, pagnolesque, qui n’y fût pas pour rien. Dans l’issue regrettable de ce secret de cour, et de polichinelle. Qui en guise de mystère ne fournit guère plus aujourd’hui que quelques boules de gomme prémâchées. Sans saveur.
Soyons abscons, encore une fois, c’est mieux. Même quarante ans après cet événement tragique, trop s’en préoccuper, et savoir parfaitement l’analyser et l’extrapoler, ne pourrait nous apporter que des problèmes. Soyons donc lâches, encore. Les protagonistes toujours en vie, bien que grabataires pour beaucoup, ainsi que leurs descendants, et leurs acolytes ou alter ego, souhaitent conserver, pour longtemps encore, la jouissance de détenir le sceau du secret. Leur seule Défense. La République sacrée, en ses plus hauts sommets et gratins, ne tolère que difficilement d’être égratignée ou mise en cause, encore moins déclarée « coupable », sans avoir préalablement fait étal de toutes les formes de mauvaise foi, avalées culs-sec en pressions, souvent au salon de l’agriculture, dont elle puisse disposer.
L’attaque du plus faible comme raison du plus fort.
« Le Grand veut ma peau ! », se plaignait ainsi Robert à ses proches, tant qu’il le pouvait encore. Pendant ses dernières heures. Et de chercher à se protéger en accumulant les preuves sur la nécrose inhérente, structurellement, au système établi. Prétendument démocratique, et en réalité : mafieux, pensait-il, sur le tard. N’ayant rien à envier aux républiques bananières et autres dictatures africaines, voir tout à en tirer. Plongé dans une sorte de : Supra-Game. Commun aux quartiers-nord de Marseille, aux bikers du Québec, ou à la Camorra napolitaine. D'URBA à Bygmalion, en passant par Tripoli ou Prague... Là-dedans, Robert n’était en fait qu’un pion. Un simple rouage, prétendant à lui-seul moraliser, et donc gripper tout un système de corruption généralisée. De banditisme en col blanc, doublé de portes-flingues, hérité des réseaux de la Résistance, puis des guerres d’Indochine et d’Algérie. Ainsi que des accointances entre la grande-délinquance, la Police, la Justice, les potentats économiques, et les partis et hommes politiques au plus haut niveau de l’appareil d’Etat. La French Connection aura donc tué Boulin, plus ou moins directement. Ou bien : Elf, ou le SAC ? Ou : la Corse ?... Certainement pas... Bien que, selon certains zététiciens, pour être Président, ou Ministre, il faille être initié, adoubé, averti, et savoir accepter les collusions nécessaires avec des Cercles, aux habitudes carrées, et aux comportements triangulaires. Les compromis, en matière de politique, de géostratégie, et encore plus de business, ne sont que rarement négociables. En matière de politique, comme en matière de mafia, la règle première est de bien savoir fermer sa gueule. Preuve en est mon erreur : je ne suis d’aucune Mafia. Erreur : grave… Sauf à vouloir qu’on vous la fasse fermer définitivement, votre grande bouche, mieux vaut, à bien des égards, conserver son « quant à soi », ou bien disposer ses protecteurs… En commission ces jours-ci, Gérard l’a prouvé, il est parfois bon de ne pas être : en connaissance, quand bien même on serait : en responsabilité… Robert, lui, le malheureux chevalier sans monture, ni sang chaud, n’aura pas su résister à la tentation de l’intégrité, fracassant là son propre moulin. A : vent. Il voulait parler. Pourfendre. Dénoncer… Croyait peut-être pouvoir s’absoudre de l’unique Loi qui vaille, et prévaudra toujours : L’Omerta. Imaginait-il pouvoir dire la « Vérité », même partiellement, sans en subir les conséquences ? Le con ! Gisant là, béant, comme cul d’ange en ambassade d'Equateur. Aussi, « On » le grilla donc comme un vulgaire fusible, pour éviter, catastrophe impensable, que l’ensemble du système ne saute. Que le château ne s’écroule, dévoilant le dessous des cartes. Ou que le feu ne caresse la poudre de trop près. Et que, suite à l’explosion inéluctable du scandale, les diverses pyramides, souvent de Ponzi, ou de Lumière, ne s’effondrent. Que l’on fabrique des chars, des avions de combat ; que l’on extrait du pétrole ou bien de l’uranium, on n’aime pas trop être dérangé pendant que tous les restes de nos concitoyens font la sieste. Qui serait intéressé par l’horrible et implacable réalité qui nous unit ? Qui souhaiterait se réveiller d’un doux rêve ? Et pourrait fixer trop longtemps le soleil en face, sans même cligner les yeux, ni devenir aveugle ? Personne ! Ni Donald, ni Manu, ni Jack, ni John, soient-ils même Fitzgerald. Où mêmes : Xi, Vlad ou Kim…
« Le fascisme, le nazisme, le nationalisme outrancier, comme le grand banditisme, sont des maladies vénériennes, sexuellement, politiquement donc économiquement transmissibles. Le Racisme, ordinaire autant qu’universel, prédispose de facteurs cons-génitaux qui le caractérisent ; Lui : Même… ».
Il ne s’agit pas du financement louche de quelque Ryad à Marrakech, maison à Saint-Barth, Ramatuelle, ou ailleurs en Provence. Non ! Sinon Léotard aurait depuis longtemps été retrouvé mort. Et Longuet aurait-il duré ? Une piscine, une palissade, ou une petite ristourne vaguement scandaleuse ne tuent pas un Ministre de la République. Ni sa carrière. Besse, Audran, sauf Baroin peut-être, eux, en revanche, n’étaient pas ministres ! Pas comme l’ami intime de la Force Tranquille. Pauvre Pierre, dit 1er cheminot de France… Qui, lui, aura sauté un peu comme Robert. Mais dans son bureau. Sans non plus de témoin ni coupable. Juste un courrier, ça suffit. Décidément, suicide dit souvent : larges épaules.
Robert prit le mauvais parti, celui des Justes. Il en assuma légitimement les conséquences. A quatre pattes, le nez dans l’eau. Deux heures du matin... Il a disparu. On l’a retrouvé mort. Ou bien, étais-ce plutôt six heures ? Ou bien huit heures vingt… ? On ne sait plus très bien, ou on ne veut pas trop savoir. A quoi bon ? A toute chose : un malheur. Chaque drame qui survient est bien né quelque part. Quelque part méritée, du point de vue du destin, et des codes déontologiques, donc génétiques. Il y va de la Pègre comme de la religiosité. Ou de « Dieu ». Autant que de l’aristocratie de l’under-politique. Bien plus Dark que Real. Dans l’assiette de laquelle, on le sait pourtant bien, il n’est pas raisonnable d’envisager de cracher. Robert, Robert !... « Tu croyais t’en sortir indemne !? Hein !... ». Et ben non ! T’es mort. Et tu fais beaucoup moins le malin.
Prochain dossier, dans environ vingt ans, la Princesse de Galles, qui était adorée par toute son ex-belle (ou Hell’s Bells) famille. Qui ne souhaitait que son bonheur. Soutenait sans réserve son remariage avec un Mohamed. Et attendait avec impatience qu’elle produisit un demi-frère, et une demi-sœur, musulmans, au future Roi d’Angleterre. Un certain événement dans l’histoire de l’Empire de la Reine, certes, mais Dieu la garde !... Une exclusivité historique, de fort bon ton. « Lovely ! Isn’t it ?... ». Mais où a-t-on vu que des services secrets, par surcroît occidentaux, aient pu être impliqués, de quelque pays qu’ils soient, dans des éliminations ciblées et directes. Le complotisme n’a vraiment pas de limite ! Et les familles de victimes n’entendent que leurs douleurs, et versent facilement dans le Pathos de la paranoïa… Ainsi celles des ingénieurs de la DCN n’aiment plus trop Karachi. Et celles du Bataclan se posent beaucoup trop de questions. Qu’y peut-on ? Pas grand-chose. L’Histoire attend en général un demi-siècle, à minima, voir bien plus, pour rouvrir les dossiers, et déclassifier partiellement les zones ténébreuses des caveaux et panthéons où l’on range en grande pompe, à grands frais, pour longtemps, nos diverses affaires troubles et tous nos pantins et momies césarifiés. Nos guerres inavouables. Pléthoriques, ancestrales, scandaleuses, d’essences métaphysiques. Les raisons de tous ces incendies incompréhensibles au commun des mortels. A : Répétition.
L’humain, tout laïque ou athée soit-il, aime assurément à se voiler la face. Il pense avancer mieux, gardant les yeux bandés. Et qu’y faire ? Sécurité oblige. Ses œillères le rassurent. Même si on sait déjà. Si on pressent le pire. Même si on voit clairement quand même le bout de ce chemin sordide et contraint… Même si on pense savoir un jour, les détournements des faits, qui n’ont rien à envier au vol MH370, et qui ont été opérés, de tous temps, à l’insu de nos grés divers, on préférera toujours ne pas envisager exhaustivement les implications lourdes, fondamentales, de ce que l’on pense avoir compris de : Tout. Ça... Une vérité trop crue nous est préjudiciable. Trop globale et holistique, elle pourrait nous anéantir. Part : complète ment. Ce qui est : Pléonasme. Accepter d’interpréter objectivement les faits historiques est devenu un sport extrême, de moins en moins prisé, ou à la mode. Trop dangereux pour s’y risquer. Chaque complot, magouille, ou zone d’ombre éclairée, est dit une : Fake-news. Passible d’une peine. 2 : mort s’il le faut. Si quelques-uns souhaitent résister, comme Robert, ils savent donc bien ce qui les attend. A : leurs ambitions de probité. Aujourd’hui : Prohibées. B : aisées comme des putains ! Bien : le bon Jour.