24 octobre 2025
10h59
C’est un réflexe de pauvre que de manger un bout de nourriture tombé au sol.
Je suis dans une sorte de boulangerie un peu chic un peu de luxe avec des patisseries à 4 euros 50. J’y prend un café et une patisserie à 4 euros 50. et en même temps je regarde de loin le vélos que je viens de louer. J’ai peur de l’avoir mal attaché, peur qu’on le vole, alors que bon, certainement bien que non.
Angoisse, angoisse de l’argent, ou du vol, angoisse, peur de l’intrusion. Les député ont voté recemment la loi sur le consentement, l’extrême droite s’y est opposée.
Il est 11h02
Je publie sur médiapart. Cette fois.
J’ai loué donc un vélo électrique. Et ce fus une sorte de joie soulagé et honnêtement fiable que j’ai ressentie lorsque j’ai vu dans mon corps l’accéleration facile que permettait le moteur intégré. Toutes ces années où, étudiants habitué à une relative précarité, j’avais délaisser mon corps, considérant comme accessoire l’accès au transport, car après tout je pouvais tout aussi bien le faire à pied. Avoir ce vélo, c’est la granti de ne plus souffrir des jambes et des pieds, lorsque je dois marcher une demi-heure de plus après le travail, c’est avoir ce soulagement là, ouf. Bon ce n’était pas si grave, c’est vrai, j’aurai pu continuer à pied, j’y étais tellement habitué d’être à pied. Qu’est ce que ca va changer ce vélo ? J’ai voulu refuser le mode de vie de mes parents, metro boulot dodo, et la voiture comme point pivot d’une existence voué à tourner sans issue. Mais je me suis trompé, peut être, voulant troquer l’espace contre le temps, atteingnant une vitesse dans la pensée, mon corps n’avait plus d’espace pour exister : mais en a-t-il eu jamais ?
Je recois un message pour une résidence d’artiste, on me demande mes pronoms. Qu’est ce que j’en sais ? J’ai bien compris que ce n’étais pas moi qui choississais mon genre, mon genre ne m’appartient pas, ne m’a jamais appartenu. Lorsque je désobéi à la loi du genre, on essais de me tuer, on m’intimide des menaces, on me donne la mission de ne pas faire peur au gens et on me demande de rester pauvre, de rester dans la peur d’exister. Alors non mon genre ne m’appartient pas. Mais puisqu’on me le demande, je dirai que je ne revendique pas un genre, mais que je l’étudie, comme on étudie une musique, car le genre est avant tout histoire de musique, de fréquence, il est ce qui stabilise deux instruments avec deux timbre différents : l’un le phonème « i », l’autre le phonème « e », et entre les deux se tient l’espace-temps que je cherche à trahir, et que l’on appelle « le patriarcat ».