Je ne pensais pas ajouter de message à ce blog car pour moi la série était terminée. Mais à force de voir syndicalistes et politiques ramer sur les plateaux télé quand il leur faut répondre à une question en particulier, j'ai voulu modestement les aider à répondre.
Cette question qui les met tous dans l'embarras est celle-ci : "condamnez-vous les violences dans les manifestations ?"
Ils répondent tous à côté, tant ceux qui les condamnent que ceux qui ne les condamnent pas ou du moins pas explicitement. J'ai ainsi voulu leur proposer un réponse en m'inspirant de la définition de la violence, ou plutôt des violences, émise par un évêque catholique brésilien du nom de Helder Camara :
« Il y a trois sortes de violence. La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’hommes dans ses rouages silencieux et bien huilés.
La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première.
La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres.
Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la seconde, en feignant d’oublier la première, qui la fait naître, et la troisième qui la tue. »
Voici donc la réponse que je propose de faire aux journalistes :
"Il est bien évident que je condamne les violences. Mais je condamne toutes les violences, c'est-à-dire la violence des manifestants, celle de la police, mais aussi la violence sociale.
Et à ce propos il est important de les remettre dans le bon ordre. Car aucun peuple n'aime la violence. Et un peuple n'est jamais violent par nature. S'il le devient, c'est en réponse à la violence sociale. Car il ne faut pas s'y tromper, la violence sociale est toujours à l'origine des mouvements de grève. Et c'est pour continuer de violenter socialement les peuples, que les gouvernements utilisent la violence policière, autrement appelée répression. Par conséquent, si on supprime la violence sociale, on supprime les deux autres.
C'est pourquoi, avant de condamner la violence des manifestants et la violence de la police, je condamne d'abord la violence sociale, c'est-à-dire celle du gouvernement."
Vous qui avez la "chance" d'être invités sur les plateaux télé, inspirez-vous de ce qui précède, mettez les formulations et les mots qui vous conviennent, mais s'il vous plait, passez bien ce message-là. Merci.