Cette fiche pratique va terminer la série sur l'analyse de notre société. A partir du prochain article, nous aborderons les solutions pour enfin sortir du capitalisme. Non pas qu'il n'y ait rien d'autre à ajouter dans les constats de notre monde complètement dénaturé par ce système mortifère, mais nous avons vu assez d'éléments pour commencer à entrevoir les solutions. Aux nouveaux lecteurs je suggère de prendre vite connaissance des fiches passées afin d'avoir les éléments nécessaires à la compréhension des fiches futures.
Quelle société voulez-vous ? Voulez-vous une société rassurante, qui assure à tous et toutes une vie digne et sans souci du lendemain ? Ou préférez-vous une société où il va falloir "gagner" sa vie, se battre contre les autres en permanence pour pouvoir non pas vivre mais survivre ?
Cela ne dépend que de quelques décisions politiques. Alors la plupart des gens disent que ce n'est pas possible, que c'est utopique. Le croyez-vous vraiment ?
Prenons l'exemple du CICE. Le CICE c'est 20 milliards que Hollande a d'abord trouvés puis ensuite distribués sans conditions aux entreprises. Macron arrive et il double cette somme. En 2019 ce sont 40 milliards qui s'envoleront vers les paradis fiscaux. Là, comme c'est étrange, l'utopie n'existe pas. Pourtant ces 40 milliards ils les ont bien trouvés. Mais si leur choix politique avait été de les distribuer non pas aux actionnaires (puisqu'il s'avère que finalement c'est à peu près ce qui est arrivé) mais qu'ils en avaient consacrés la moitié, disons... à la santé par exemple, le fameux trou de la sécu qui se monte à moins de 10 milliards serait largement résorbé et nos hôpitaux auraient de quoi nous soigner dans de bonnes conditions, tant pour les malades que pour le personnel. Oui si ces 40 milliards annuels étaient utilisés dans le sens de l'intérêt général, ils auraient commencé à changer le monde.
Donc il n'y a aucune utopie. Il faut absolument vous sortir ça de la tête. Il y a juste des choix politiques, des choix de société.
Cette dernière fiche sera un peu particulière puisqu'il s'agit d'un résumé des choses essentielles à retenir et qu'il ne faudra surtout pas oublier lorsque nous dévoilerons les solutions.
Voici donc quelques points majeurs à constamment garder à l'esprit. Cette liste est évidemment loin d'être exhaustive...
* L'économie est un circuit dans lequel les coûts des uns sont toujours les revenus des autres, et que «prendre l'argent ici ou là» revient à «prendre l'argent à untel ou unetelle » et non à «faire des économies».
* Un pays pauvre est d'abord un pays qui a des riches.
* Il ne sert à rien d’appliquer des corrections partielles (impôts, minimas sociaux…) à un système injuste et vicié dès le départ.
* Il faut arrêter de croire qu'il peut exister un capitalisme vertueux.
* Le service public travaille dans l'intérêt de tous, le privé (dans notre système capitaliste) n'a pour seul but que de faire du profit au bénéfice des propriétaires lucratifs.
* Le privé coûtera toujours plus cher que le public puisqu'il a cette obligation de profit à dégager.
* Que reconnait-on socialement comme étant du travail ? Le trader fait-il un travail utile ? Le retraité trésorier du club de foot du quartier fait-il un travail utile ? C'est à nous, collectivement, de définir ce qu'on reconnait comme étant du travail. Il n'y a pas de loi naturelle pouvant définir ce qu'est le travail.
* La définition du travail est une question de reconnaissance sociale, de convention. Aujourd’hui la définition du travail est imposée par les dominants.
* Une somme colossale de travail est affectée à des activités nuisibles ou inutiles, qui font barrage à des activités dont nous manquons.
* Redéfinissions le travail pour construire un environnement où le chômage n'a pas sa place. Où il n'existe pas.
* L'être humain peut parfaitement modifier ces règles pour qu'elles répondent à des objectifs au service du plus grand nombre.
* Il faut que collectivement on reprenne le pouvoir sur nos outils de production.
* Sur chaque produit que vous achetez, une partie sert à payer la pub.
* Payez pour une presse sans publicité.
* Un pays démocratique ne peut pas avoir de gouvernement ni d'hommes de pouvoir. Ça n'a pas de sens.
* Une capacité incroyable qu'a le système capitaliste, c'est d'arriver à rendre indispensables et vertueuses des entreprises improductives et/ou inutiles et/ou nuisibles et/ou dangereuses. Mais il est également très doué pour faire passer comme simplement utiles mais non productives des activités pourtant indispensables.
* Pour faire gagner de l'argent aux multinationales, on produit de la merde.
* Vous n'en avez pas marre d'être sans cesse pris pour des cons par les actionnaires ?
* Ce dont ils ont une peur-panique, c'est qu'on les prive de leur pouvoir.
* Il ne faut pas espérer que nos gouvernants prennent une décision en faveur du bien commun. S'ils le font c'est qu'il y a une arnaque. Jamais mais alors vraiment jamais ils prendront une décision qui ira dans le bon sens. 50 ans d'espoirs déçus doivent suffire à être convaincus de cet état de fait. Si ce n'est pas le cas, devrons-nous attendre l'extinction de l'être humain pour en être enfin persuadés ? Mais alors il sera trop tard...
* La solution ne viendra pas des urnes mais de nous, collectivement.
* Prenons le pouvoir dans tous les lieux de travail, mettons en place une vraie démocratie à tous les étages et achevons le capitalisme avant qu'il nous tue tous. Voilà ce qui doit être notre seul objectif.