S’il est prompt à dénoncer l’islamo-gauchisme, le Rassemblement national est cependant moins regardant en ce qui concerne ses propres militants. Réputée intransigeante face à l’islamisme, l’extrême-droite française s’est parfois laissée séduire par les sirènes de l’antisionisme, au point de pactiser avec une figure douteuse de la mouvance radicale.
Quand Axel Loustau et Frédéric Chatillon marchaient aux côté des islamistes

C’est notamment le cas de Frédéric Chatillon et d’Axel Loustau. Ces deux très proches de Marine Le Pen, ont frayé il y a quelques années avec une figure très connue de la mouvance islamiste, Abdelhakim Sefrioui. Ce franco-marocain a récemment attiré l’attention sur lui, après avoir été à l’origine de la campagne de dénigrement contre Samuel Paty ayant entraîné son assassinat le 16 octobre 2020 par un terroriste tchétchène.
En janvier 2009, les deux ex-militants du GUD et conseillers de la présidente du RN ont ainsi participé à une manifestation contre le « génocide palestinien » organisée par le « Collectif Cheik Yassine », après que ce dernier ait été exclu d’un rassemblement contre l’opération « Plomb durci » en raison de sa réputation sulfureuse. Une photographie prise à cette occasion montre ainsi le conseiller régional FN d’Ile-de-France et le Président du micro-parti Jeanne marchant aux côtés de Dieudonné parmi les militants de ce mouvement dissous le 21 octobre 2020.
Abdelhakim Sefrioui, un militant islamiste pur et dur
Créé en 2004 par Abdelhakim Sefrioui, le collectif porte le nom de l’ancien fondateur du Hamas, une organisation considérée comme terroriste par l’Union européenne, le Canada, les Etats-Unis et par de nombreux pays arabes.
Mais le mouvement ne se limite pas à protester contre Israël et fait l’objet d’une attention vigilante des autorités depuis de longues années. En 2010, le Collectif s’est réuni chaque vendredi près de la mosquée de Drancy où officiait l’imam Hassen Chalghoumi pour réclamer sa démission après que ce dernier ait fait part de son opposition au voile intégral. Le collectif Cheikh Yassine lui reproche également sa proximité avec la communauté juive. Interdit de manifestation, Abdelhakim Sefrioui tente d’organiser des groupes de prières sur le parking adjacent à la mosquée avant d’être placé en garde à vue. Ces manifestations et les menaces proférées à l’égard de l’imam Chalghoumi lui vaudront d’être placé sous protection policière.
Selon des informations rapportées par Le Point, le Préfet de Seine-Saint-Denis et les Renseignements généraux auraient lancé une procédure de déchéance de nationalité à son encontre dans les années 2010. Dans le même temps, celui-ci noue des liens avec la milice islamiste Forsane Alizza et tente de concert avec elle de faire pression en 2011 sur la proviseure du lycée de Saint-Ouen qui veut interdire le port des jupes longues.
Quand Abdelhakim Sefrioui frayait avec l’extrême-droite
Abdelhakim Sefrioui est aussi un proche de l’extrême-droite. En 2005, il apporte son soutien à Dieudonné. L’année suivante, il introduit celui-ci au sein du Congrès de l’UOIF. Quelques années plus tard, celui-ci se rapproche de Frédéric Chatillon et d’Axel Loustau, deux figures bien connues au FN. Un lien que ces derniers n’ont jamais désavoué et qui n’a jamais fait l’objet d’aucune condamnation au sein du parti.

Cette proximité fait également l’objet d’une omerta dans la “réinfosphère” où l’information gêne quelque peu aux entournures. La revue de presse Fdesouche.com animée par Pierre Sautarel, qui dénonce régulièrement les rapprochements entre élus de droite et de gauche avec des associations musulmanes en accusant celle-ci de communautarisme, semble par exemple avoir raté cette information essentielle qui entre pourtant dans sa ligne éditoriale.

Il en va de même de Damien Rieu, qui ne semble pas avoir abordé le sujet sur son compte Twitter suivi par 111 000 personnes. Par manque d’information ou par manque d’intérêt ?