En quoi la tolérance zéro redessine-t-elle les frontières urbaines et sociales ?
La « tolérance zéro » est une « tactique » de police[1] caractérisée par la répression systématique d’infractions mineures (mendicité, trouble à l’ordre public, jet de détritus, prostitution, etc.) par la police, généralement dans une zone définie. Cette tactique a notamment été mise en place à New York au début des années 1990 dans le cadre du style[2] de police quality of life policing dans l’idée que la tolérance zéro modifierait les comportements de la population délinquante et induirait une conformité qui empêcherait l’apparition de crimes plus sérieux.
Dans « city of disorder » Alex Vitale se penche sur la « broken windows theory » comme fondement de la potique de sûreté « quality of life » formalisée par le maire de New-York de l’époque Rudolph Giuliani. La théorie « broken windows » suppose qu’une répression rapide et systématique contre les formes mineures de la délinquance permettrait d’empêcher son évolution vers des formes plus sérieuses de criminalité.
La « tolérance zéro » fait part intégrante de cette théorie, elle a notamment été mise en place à New-York au milieu des années 1990 sous le mandat du maire Dikins dans le cadre d’un changement de style de la NYPD en tant qu’administration (style à comprendre comme l’idéologie d’une institution) : le quality of life policing.
Elle reste utilisée aujourd’hui aux Etats-Unis et en France dans le but de lutter contre la petite et moyenne délinquance. L’apparition en France d’amendes forfaitaires délictuelles visant à sanctionner la consommation de produits stupéfiants et l’occupation abusive des halls d’immeubles montre l’actualité de cette doctrine.
La « tolérance zéro » représente l’évolution naturelle, d’une société de production soutenue par une économie régulée visant à encourager la consommation par une inflation des salaires et une redistribution des richesses aux classes les plus précarisées, vers un modèle économique libéralisé et individualisé. La dérégulation de l’économie dans un contexte de hausse de la délinquance et de l’insécurité a favorisé la formation de coalitions d’intérêts économiques demandant des politiques plus punitives à l’encontre de populations jugées « indésirables » (sans-abris, prostituées, toxicomanes, etc.) qui nuisent à l’attractivité économique de leurs quartiers[3].
A partir des années 1970, les Etats-Unis et la France ont grandement privilégié une doctrine de rationalisation des dépenses publiques et de libéralisation économique plutôt que le financement de l’Etat providence et la continuité des services sociaux. L’arrivée de la concurrence internationale fait de la capacité d’une ville ou d’un pays à attirer les flux mondiaux une priorité. Les « villes globales » se font désormais concurrence entre-elles à l’échelle nationale et internationale[4].
Le délaissement des services sociaux a engendré une série de problématiques qui ont contribué à la hausse de la criminalité et de la délinquance. Il notamment déstabilisé les marchés de l’emploi et du logement. Ces politiques ont également engendré une frustration et un ressentiment parmi la population et les quartiers qui ont dû s’allier de manière inégale selon leurs ressources matérielles et sociales afin de demander des mesures plus punitives à l’encontre des « fauteurs de troubles. »
Continuum de sécurité et les partenariats entre acteurs publics et privés
- Les limites du partenariat dans la société entrepreneuriale
Comme vu en introduction, le modèle économique Keynésien a été mis en défaut au début des années 1970 avec l’arrivée de la concurrence internationale facilitée par la baisse des coûts du transport et l’arrivée de nouveaux moyens de communication. Le modèle a été vu comme freinant la productivité et l’innovation (trop de sécurité économique).
Une césure commence à s’opérer entre deux catégories d’élites économiques selon leur degré d’attachement au local. Les commerces locaux (journaux, immobilier, tourisme, etc.) sont fragilisés.
L’apparition du paradigme de la « ville entrepreneuriale » implique la mise en concurrence des villes entre-elles afin d’attirer du capital. Ce nouveau paradigme implique une coopération renforcée entre acteurs publics et privés. De plus, avec l’arrivée du paradigme des « villes globales » on voit apparaître une tendance à réorienter les fonds publics destinés au financement des services sociaux vers des crédits d’impôts à destination des entreprises.
La nouvelle coopération est appelée « regime theory » : partenariat stratégique entre des coalitions en mouvement constant d’élites économiques et d’acteurs gouvernementaux[5].
La nouvelle « ville globale » va polariser le marché de l’emploi. Le modèle repose sur le fait d’attirer des grosses entreprises qui attireront à leur tour un ensemble de services divisés en deux catégories. D’une part des services plutôt bien payés et valorisés socialement : design, publicité, comptabilité, etc. D’autre part, une majorité de services peu considérés socialement et très mal payés : nourriture, nettoyage, etc.
La disparition des emplois de production contribue à créer une nouvelle classe de « dépossédés » qui vont se rassembler dans les espaces publics de la ville et gêner les commerces riverains. En effet, une part considérable de la population est écartée du marché de l’emploi, ce qui se répercute également sur le marché du logement (exemple : la multiplication d’immeubles de bureaux et de résidences pour cadres de la classe supérieure va faire monter les loyers).
Un effet pervers de ce partenariat réside dans le fait que les « partenaires » ont des intérêts divergents, et une vision différente de la politique de sécurité. Le gouvernement veut réduire la délinquance, les acteurs privés veulent bien souvent simplement rendre les lieux (dont ils ont la charge) fréquentables afin de faciliter le commerce.
Nous verrons également comment ces acteurs vont se constituer en groupes d’intérêts afin d’exiger des pouvoirs publics une prise en charge plus punitive de la petite délinquance. Cela est vrai à New York, mais également à Lyon où des commerçants vont se mobiliser pour exiger l’équipement de la ville en matériel de vidéo protection pour protéger leurs commerces des « jeunes de banlieue. »[6]
- Les logiques économiques des politiques sécuritaires : l’exemple des gares et des centres commerciaux
François Bonnet étudie la sécurisation des centres commerciaux et des gares et montre que les dispositifs relèvent principalement d’une logique de prévention situationnelle.[7] Elle s’inscrit dans l’approche « routine activity approach » : une minorité de délinquants seraient des professionnels, la délinquance relève de choix rationnels sur lesquels on peut influer en augmentant le risque perçu du passage à l’acte criminel.[8] Cette approche mobilise des travaux sur la « desistence » qui montrent que la majorité des jeunes délinquants n’ont pas vocation à faire carrière dans la délinquance.[9]
La logique de la prévention situationnelle est donc de rendre le crime plus difficile, d’agir sur le moment de la décision.
Comme vu précédemment, les pouvoirs publics et les acteurs privés poursuivent des « buts » différents en matière de prévention de la délinquance. Cette divergence peut aller jusqu’au conflit d’intérêt. Par exemple, un centre commercial peut déployer des moyens pour lutter contre le rassemblement de « jeunes de banlieue » mais doit déployer ces efforts avec parcimonie puisque cette population peut également représenter une clientèle rentable.
Pour résumer, un centre commercial va se charger d’évincer les populations qui troublent la tranquillité des clients et leur expérience d’achat. Ces actions se concentrent sur les populations qui portent les stigmates les plus visibles (sans-abris, mendiants, etc.). Les moyens vont également être déployés de manière inégale selon des logiques économiques. Par exemple, un contrôleur surveille chaque wagon du Thalys, ce qui est impensable pour les lignes régionales ou locales.
En somme, ces mesures permettent simplement de rendre les lieux « désagréables » pour toute population indésirable et permettre de les évincer en dehors des lieux et de leurs abords immédiats.
Les méthodes de « tolérance zéro » ne permettent pas de réduire de manière durable les actes de délinquance à l’échelle de la ville ou d’interpeler les fauteurs de troubles, elles permettent de déplacer ces populations ailleurs dans la ville vers des zones moins favorisées. De ce fait, une logique de concurrence est introduite entre différents quartiers et lieux marquants d’une même ville. La délinquance sera, au terme d’un processus de lutte entre différents quartiers, naturellement reléguée et confinée au sein des quartiers qui seront le moins aptes à s’unir politiquement ou matériellement pour lutter contre son établissement.
Mise en concurrence des communautés pour la défense des zones de chalandise et la définition des « zones de tolérance »
- Formation d’une coalition d’élites économiques locales : le Grand Central Partnership
A partir de la fin des années 1970 un « business improvement district » (BID), une coalition de propriétaires fonciers et commerciaux se forme dans le quartier situé autour de la gare de Grand Central Station à New-York. Les membres s’allient afin de se fournir leurs propres services de sécurité et d’hygiène.
La première mission du GCP a été de résoudre les « problèmes » liés à l’augmentation du nombre de sans-abris et des incivilités dans le quartier. Ils ont procédé en deux axes pour pousser la ville et la police à les aider de manière plus punitive.
D’une part, ils construisent un discours public qui corrèle le déclin économique de leur quartier à la présence de ces populations indésirables et autres signes visibles de délinquance. Ils ont réussi à inscrire la problématique des sans-abris et du désordre dans le discours politique. D’autre part, ils ont remis en cause la légitimité de la police en proposant une alternative.
Autre exemple, à Tudor City, les résidents se mobilisent pour évacuer un camp de sans-abris. L’effort n’a pas été efficace en soi mais a été pris au sérieux par les pouvoirs publics. La ville et la police réalisent que des résidents blancs et issus des classes moyennes-supérieures sont exténués au point d’investir des moyens considérables dans de telles initiatives. A New-York, au cours des années 1980, plusieurs associations de quartier vont se mobiliser de manière similaire contre les petites incivilités.
Ces demandes répétées vont directement motiver la création du plan « safe streets safe city » de Dinkins qui a été le précurseur du style « quality of life policing » formalisé sous Giuliani.[10]
Une mobilisation désigne le processus par lequel un groupe qui s’estime lésé assemble et investit des ressources dans la poursuite de buts propres.[11] La mobilisation repose sur un travail de « mise en efficacité des ressources. » On doit donc s’interroger sur la possibilité de cette mise en efficacité lorsque les acteurs bénéficiaires d’une mobilisation sont caractérisés par une position de faiblesse.[12]
Les « ressources » dont dispose un quartier sont inégalement réparties et la capacité à les « mettre en efficacité » est limitée par son degré d’organisation sociale et politique. En d’autres termes, les ressources limitées de l’administration centrale d’une ville créent une situation de concurrence entre les acteurs territoriaux qui la composent, une lutte pour éliminer ou déplacer les formes de criminalité qui nuisent à la prospérité du quartier.
Naturellement, sur le long terme, ce processus engendre une évacuation de la criminalité vers les zones et quartiers qui disposent du moins de ressources et qui sont le moins bien organisés socialement et politiquement. Cela va contribuer à une concentration géographique de la criminalité et de la délinquance au sein des villes.
Plutôt que d’un espace de résistance, il faut parler d’une zone de combat où les classes dominantes vont se battre pour la reconquête de la cité les moyens publics sous la forme du soutien de la police par le biais de la tolérance zéro.[13]
- La concentration des « indésirables » dans les « zones de tolérance »
Raymonde Séchet étudie les politiques de gestion de la prostitution et montre la tendance à repousser la prostitution de rue en dehors des centres urbains.[14] Le développement de l’industrie du sexe va créer une césure entre prostitution de rue et prostitution de luxe. Les activités moins tolérables socialement sont repoussées en dehors des centres-villes alors que les services d’escorting ou les sex-shops ne sont pas ciblés avec la même intensité.
Les autorités vont créer des « zones de tolérance » informelles où la prostitution de rue est permise. Dans les années 1970, le quartier de Balsall Heath devient un « quartier chaud » car les autorités essaient d’empêcher la diffusion de la prostitution dans les quartiers plus « respectables. »[15]
Dans un souci de contrôle géographique de la délinquance, la création de « quartiers chauds » est une réponse rationnelle. Elle permet théoriquement de concentrer tous les lieux propices à la délinquance au même endroit (bars, clubs de strip-tease, boîtes de nuit, etc.) afin de permettre une réponse policière plus efficace. D’autre part, on y « laisse s’exprimer » une délinquance qui est opprimée ailleurs. Comme vu avec la prostitution l’idée est « d’offrir » une zone où on permet l’expression d’un certain nombre de pratiques délinquantes afin d’éviter leur diffusion ailleurs dans la ville.
Tout pouvoir s’exprime bien par une monopolisation de l’espace et par la relégation des plus faibles dans les lieux les moins convoités.[16] Le confinement dans les « quartiers chauds » est à la fois un confinement spatial et une relégation sociale. La présence dans ces quartiers devient un indicateur de hiérarchie sociale. Cela se répercute à la fois sur les individus qui y sont « confinés » et l’image du quartier et des résidents en général.
Comme vu précédemment, ces quartiers sont souvent peuplés des couches les plus précarisées de la population urbaine. Ces politiques vont contribuer à transformer ces quartiers en prisons urbaines à ciel ouvert. Ces quartiers sont voués d’une part à héberger les populations qui ne sont pas tolérées ailleurs. Peut-être contribuent-elles également à assurer la reproduction de la misère sociale au sein de ces quartiers afin de garantir un afflux constant de main d’œuvre destinée à occuper les postes situés en bas de la hiérarchie des services aux entreprises ?
- Conclusion
Comme vu précédemment, le paradigme de la « ville globale » va polariser les salaires en deux catégories (très hauts et très bas salaires). La « tolérance zéro » en matière de police, qui est le bras armé de la ville globale, va cette fois polariser directement le paysage urbain à l’échelle macroscopique.
D’une part, des zones surprotégées vont être crées afin d’héberger des lieux à haute valeur ajoutée (stades, centres d’exposition, quartiers d’affaires, etc.). Comme vu précédemment, ce paradigme suppose la mise en beauté des quartiers centraux et crée une compétition interurbaine où chacun doit améliorer son image.
D’autre part, des « zones de tolérance » destinées à concentrer la délinquance et les pratiques « socialement intolérables » qui nuisent à la rentabilité des zones de chalandise. La délinquance se concentre et ne peut plus se répartir de manière homogène dans la ville. Ces zones sont souvent des zones résidentielles destinées à héberger résidents les plus pauvres de la ville et les minorités ethniques.
- Références
[1] Vitale Alex S., City of disorder: how the quality of life campaign transformed New York politics, New York, N.Y, New York University Press, 2008, 231 p.
[2] Ibid.
[3]Séchet Raymonde, « La prostitution, enjeu de géographie morale dans la ville entrepreneuriale. Lectures par les géographes anglophones »:, in L’Espace géographique, no 1, Vol. 38, 19 mars 2009, p. 59‑72.
[4] MacLeod Gordon, « From Urban Entrepreneurialism to a “Revanchist City”? On the Spatial Injustices of Glasgow’s Renaissance », in Antipode, no 3, vol. 34, juin 2002, p. 602‑624.
[5] Smith James M., « Urban Regime Theory » in The Wiley Blackwell Encyclopedia of Urban and Regional Studies, Orum Anthony M (dir.), 1re éd., s.l., Wiley, 2019, p. 1‑9.
[6] Bétin Christophe, Martinais Emmanuel et Renard Marie-Christine, « Sécurité, vidéosurveillance et construction de la déviance : l’exemple du centre-ville de Lyon », in Déviance et Société, no 1, vol. 27, 2003, p. 3.
[7] Bonnet François, « Contrôler des populations par l’espace ? : Prévention situationnelle et vidéosurveillance dans les gares et les centres commerciaux », in Politix, no 1, n° 97, 2012, p. 25.
[8] Cohen Lawrence E. et Felson Marcus, « Social Change and Crime Rate Trends: A Routine Activity Approach », in American Sociological Review, no 4, vol. 44, août 1979, p. 588.
[9] Hirschi Travis et Gottfredson Michael, « Age and the Explanation of Crime », in American Journal of Sociology, no 3, vol. 89, novembre 1983, p. 552‑584.
[10] Vitale Alex S., City of disorder: how the quality of life campaign transformed New York politics, New York, N.Y, New York University Press, 2008, 231 p.
[11] Oberschall Anthony, Social conflict and social movements, Englewood Cliffs., N.J, Prentice-Hall, « Prentice-Hall series in sociology », 1973, 371 p.
[12] BLIN Thierry, ressources, stratégies et régulation d’un espace d’action collective : le cas des réfugiés de Saint-Ambroise, « Année Sociologique », 2005, 55(1), p. 171-196.
[13] Hubbard Phil, « Cleansing the Metropolis: Sex Work and the Politics of Zero Tolerance », in Urban Studies, no 9, vol. 41, août 2004, p. 1687‑1702.
[14] Séchet Raymonde, « La prostitution, enjeu de géographie morale dans la ville entrepreneuriale. Lectures par les géographes anglophones »:, in L’Espace géographique, no 1, Vol. 38, 19 mars 2009, p. 59‑72.
[15] Hubbard Phil, « Community action and the displacement of street prostitution: Evidence from british cities », in Geoforum, no 3, vol. 29, août 1998, p. 269‑286.
[16] Sibley David, Geographies of Exclusion: Society and Difference in the West, 1st ed., Abingdon, Oxon, Taylor and Francis, 2002.
- Bibliographie
- Vitale Alex S., City of disorder: how the quality of life campaign transformed New York politics, New York, N.Y, New York University Press, 2008, 231 p.
- Séchet Raymonde, « La prostitution, enjeu de géographie morale dans la ville entrepreneuriale. Lectures par les géographes anglophones »:, in L’Espace géographique, no1, Vol. 38, 19 mars 2009, p. 59‑72.
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- Oberschall Anthony, Social conflict and social movements, Englewood Cliffs., N.J, Prentice-Hall, « Prentice-Hall series in sociology », 1973, 371 p.
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- Sibley David, Geographies of Exclusion: Society and Difference in the West, 1st ed., Abingdon, Oxon, Taylor and Francis, 2002.