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Billet de blog 22 mai 2014

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En Roumanie, le PNL forme ses militants à la lutte contre la fraude électorale

Dans la perspective des élections européennes, le Parti national libéral organise des réunions pour apprendre à ses équipes comment détecter la fraude. Des soirées qui donnent parfois l’impression de repartir à l’époque communiste.

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Dans la perspective des élections européennes, le Parti national libéral organise des réunions pour apprendre à ses équipes comment détecter la fraude. Des soirées qui donnent parfois l’impression de repartir à l’époque communiste.

>> Retrouvez les articles de Newsroum.fr, blog des étudiants en journalisme du Celsa en Roumanie du 17 au 28 mai. 

Ils sont une cinquantaine, tous adhérents du Parti national libéral (PNL) et volontaires. Dimanche, ils seront répartis dans tous les bureaux de vote de Bucarest. Leur mission ? Veiller au bon déroulement des élections européennes, aux côtés des présidents, vice-présidents et membres des autres partis. Charges à eux d’identifier les votants et de compter les bulletins, la mairie ne s’occupant que de l’aspect technique des élections.

Ce soir, c’est Laurent Zaïna qui les conseille. Juge au Conseil d’honneur du PNL du 6e arrondissement de Bucarest, il reprend chaque étape point par point pour être compris de tous. Quitte à enfoncer des portes ouvertes. “Une personne ne peut pas signer pour quelqu’un d’autre, sinon c’est de la fraude“, explique-t-il.

Il raconte également comment les technologies peuvent aider les fraudeurs. “Il faut être très attentif aux bruits dans l’isoloir. Certains prennent en photo leur bulletin, sur lequel ils ont tamponné le candidat qu’ils ont choisi. Ensuite, ils les montrent et se font payer. C’est de l’achat de vote.”

(Image : Jean Comte)

“Vous, vous avez 300 ans de démocratie derrière vous”

Des recommandations qui donnent l’impression que la Roumanie n’en est qu’à ses débuts avec la démocratie. Pourtant, pour Laurent Zaïna, la Roumanie n’a pas à rougir. “La fraude est un problème encore aujourd’hui, c’est sûr. Mais ça reste minoritaire lors des scrutins, entre 2% et 3% des votants.” Pour expliquer la différence  entre son pays et la France, sa réponse est simple : ” Vous, en France, vous avez300 ans de démocratie derrière vous, c’est plus facile.”

Pour l’ancien avocat, normal donc qu’il y ait beaucoup de questions ce soir. Les volontaires l’interrompent souvent. “Pour un bulletin non utilisé, on met une croix aussi?” “Non, on tire deux traits et on écrit annulé“. Un autre adhérent se demande : “s‘il y a écrit quelque chose sur le bulletin, que fait-on?” “Tant qu’il y a le tampon du bureau dessus, il est valable“.

Une heure plus tard, les participants repartent avec un petit guide pratique pour ne rien oublier le jour J. Il contient un résumé de la réunion et quelques textes de loi. Mais pas les pensées du Petit père des peuples. “Comme disait Staline, le plus important, ce n’est pas celui qui vote mais celui qui compte les votes“, rappelle Laurent Zaïna. De quoi justifier son action, en une seule phrase lourde de sens.

Pauline Dufour. 

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